« Samedi, les joueurs doivent oublier la finale de Coupe d'Algérie » « Nessakh est le parfait polyvalent » Lucide et réaliste, tels sont les deux mots qui peuvent caractériser au mieux l'entraîneur de la JSK, Rachid Belhout, qui a su garder ses deux traits de caractère malgré les difficultés rencontrées lors du déplacement au Gabon, un voyage long et fatigant, une attente de plus deux heures à l'aéroport de Libreville, et un lieu d'hébergement pas du tout conforme aux exigences de la CAF. «Qu'on le veuille ou non, on doit faire abstraction de tous ces problèmes. J'ai bien fait comprendre aux joueurs qu'un match de football doit se jouer sur le terrain, pas dans un hôtel, que ce dernier est bien ou non, on doit dépasser tout ça car on a un rendez-vous important à préparer. J'aurai été content si un joueur était venu me demander comment faire pour l'entraînement. Les joueurs ne sont ici que pour penser à la rencontre qu'ils devront livrer contre le FC Missiles, qui est une bonne équipe d'après les échos que j'ai pu avoir», nous dira le coach kabyle jeudi au moment où il allait regagner sa chambre. Mais avant cela, l'occasion nous a été donnée de discuter avec lui de différents sujets relatifs essentiellement à son équipe. « Samedi, les joueurs doivent oublier la finale de Coupe d'Algérie » «Je vais vous faire une confidence, le jour de notre match face au MCO, à l'issue de l'autre demi-finale entre l'USMH et l'ESS, mes joueurs ont commencé à penser au match face à El Harrach. C'est là que je leur ai dit : Hé ! je vous rappelle que vous n'êtes pas encore qualifiés, il faut redescendre sur terre car sur le chemin de la finale il y a le MCO. C'est pour vous dire que je ne veux pas que mes éléments se concentrent sur la finale qui se profile à l'horizon, et oublient ce match de coupe d'Afrique qui a également son importance.» « On a deux attaques, celle du championnat avec Hamiti et celle de la Coupe d'Afrique » «A chaque fois qu'on me pose une question sur l'absence de Hamiti, je réponds : oui, je sais que Farès n'est pas là et on ne peux rien y changer. Moi, mon seul souci c'est de mettre en place un dispositif pour pallier cette absence ou une autre et faire avec les moyens du bord. En quelque sorte, nous avons deux attaques, celle de championnat avec Hamiti et celle de Coupe d'Afrique sans Hamiti. Je pense que pour le moment, j'ai le choix avec les Younès, Yaâlaoui, Nessakh et Yahia-Chérif.» «Tôt ou tard, on devra choisir le gardien numéro un» «Je reconnais que nous avons cette particularité de faire jouer les gardiens de but à tour de rôle, mais il ne faut pas oublier que j'ai hérité de cette situation. Avant de prendre la JSK, je connaissais beaucoup plus Asselah à travers ses prestations sous les couleurs du NAHD. Je savais que c'est un bon gardien de but, mais au moment où j'ai pris le train en marche avec la JSK, il traversait une période creuse, il n'était pas en confiance et, en parallèle, Berrefane l'était, ce qui s'est répercuté sur ses prestations qui étaient positives. Ma première préoccupation était de ne pas perdre Asselah car c'est un élément qui a un potentiel important. Je l'ai encouragé à ne pas baisser les bras, c'est ce qu'il a fait en travaillant dur à l'entraînement. A partir de là, il fallait le remettre dans le bain, on l'a fait en championnat et en Coupe d'Afrique au point où pour les gens, à la JSK il n'y a pas à priori de gardien de but numéro 1, mais tôt ou tard, on devra choisir car on ne peut pas indéfiniment faire jouer nos gardiens de but à tour de rôle, on ne va pas s'amuser à changer de gardien de but chaque semaine. L'un d'eux devra accepter d'être sur le banc, mais au-delà du fait que j'ai sous la main deux bons éléments à ce poste, ce qui me réjouit c'est qu'entre les deux, il y a une concurrence loyale et saine.» «Mazari doit rester en alerte » «En ne convoquant pas Berrefane, je voulais donner un peu plus de responsabilité à quelqu'un qu'on oublie un petit peu, c'est Nabil Mazari. On ne doit pas oublier que ce joueur fait partie intégrante du groupe, il ne doit pas se dire qu'il est l'éternel 3e gardien de but. En l'absence de Berrefane, il est en alerte, il sait qu'il peut jouer à tout moment, soit titulaire, soit au cours de la rencontre. Il n'y a pas de joueurs inutiles dans une équipe, tout le monde peut aider à un moment ou un autre.» « Yaâlaoui n'est pas un joker » «Moi, je ne considère pas Yaâlaoui comme un joker, j'ai bien envie qu'il explose et qu'il s'impose dans le onze. J'ai parlé avec lui, je lui ai fait comprendre qu'il n'a pas tout son temps et que c'est le moment pour lui de passer à un autre niveau, je reste convaincu qu'il peut le faire car il a beaucoup d'atouts : une technique, une frappe puissante, de la clairvoyance dans son jeu et il a surtout une bonne mentalité. Yaâlaoui peut nous aider énormément en attaque à condition qu'il ait envie, cela ne tient qu'à lui, de s'imposer.» « Nessakh est le parfait polyvalent » «Nessakh a plusieurs atouts à faire valoir ; physiquement il est puissant, il a un bon pied gauche, un bon jeu de tête et c'est un élément qui peut rendre service à l'équipe à différents postes. Mais on ne peut pas tout lui demander non plus. Lorsqu'il ne marque pas, il ne faut pas trop le blâmer car ce n'est pas son rôle principal. Il est vrai que c'est le joueur polyvalent par excellence, mais des fois être polyvalent ça peut vous jouer des mauvais tours car à un moment donné, un joueur de ce type ne se retrouve plus, mais dans le cas de Nessakh, celui-ci s'en sort très bien pour le moment. Il ne faut pas oublier qu'il a aussi une marge de progression assez importante vu son âge et sur le plan humain, c'est un très gentil garçon. Il est aussi désopilant. Personnellement il me fait toujours rire ainsi que tous ses coéquipiers. Des fois, je lui crie dessus : «Arrête de faire rire tes camarades !» Il me répond qu'il est ainsi fait et des fois il faut accepter les joueurs tel qu'ils sont et ne pas essayer de les faire changer.» « Yahia-Chérif est victime de sa gentillesse » «Pour ma part, je considère Yahia-Chérif comme le joueur le plus doué de sa génération sur le plan technique. C'est un joueur pour qui le football est un plaisir, c'est la raison pour laquelle il fait du spectacle sa priorité. Toutefois, il est parfois victime de sa gentillesse sur le terrain que ce soit vis-à-vis de l'adversaire ou de ses coéquipiers.» « Saïdi doit se reprendre » «Saïdi est un élément qui a des qualités et qui a cette envie de réussir, c'est ce qui l'a motivé à se donner à fond au tout début. Il voulait coûte que coûte se faire une place au soleil, mais dans ses deux derniers matches, il commence à s'effriter quelque peu. Il est normal qu'un joueur ait des baisses de régime, mais le plus important c'est de ne pas s'éterniser dans le creux de la vague.» « Amada est un peu trop timide » «Amada a bien commencé. Etant nouveau dans l'équipe, il voulait à tout prix faire sensation dès le début et prouver qu'on n'a pas eu tort de le recruter, mais en ce moment ça va moins fort pour lui. Il est vrai qu'il a contracté une blessure qui le gêne, mais ce qui le freine beaucoup plus, c'est sa timidité. S'il veut s'imposer, il devra impérativement s'en débarrasser.» « Le match face à l'ESS reste la référence » «Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que cette demi-finale face au MCO a été notre meilleur match depuis que j'ai pris en main l'équipe. Je pense que nous avons réalisé de bonnes mi-temps dans chacun de nos matchs. On n'arrive pas encore à jouer un match plein tout le temps. Néanmoins, il y a une rencontre où nous avons été costauds durant tout le match et où on a bien joué, c'était face à l'ESS même si au bout notre prestation n'a pas été ponctuée par une victoire puisque Sétif a réussi à niveler la marque dans les toutes dernières minutes sur une balle arrêtée. Notre match de coupe face au CRB a été pas mal aussi.» « Il est important de garder cette ossature » «Moi, lorsque je suis dans un club, je me donne à fond jusqu'à la fin de mon contrat, le mien avec la JSK prend fin en décembre, c'est la raison pour laquelle j'ai bien évidemment en tête la saison prochaine. A cet effet, je dis qu'il est important de garder cette ossature car nous avons un bon groupe, il est jeune, il est constitué de joueurs de talent, de garçons de bonne famille. C'est la raison pour laquelle je dis qu'avec ce groupe, la JSK est partie pour faire quelque chose de grand lors des trois ou quatre prochaines saisons.» « J'ai des noms pour la saison prochaine » «Il est clair qu'on devra se renforcer pour la saison prochaine si on veut encore une fois jouer sur tous les fronts. Je sais que le président a des noms en tête, de mon côté c'est le cas aussi. C'est sûr que le moment venu, on va se rencontrer pour discuter de ce volet.» « Avec Dziri, nous aurions pu gagner la Coupe d'Algérie » «Cette coupe d'Algérie me tient à cœur car je reste sur une défaite en finale de cette compétition lorsque j'étais entraîneur de l'USMA. Au moment où j'avais pris l'équipe en main, elle n'était pas vraiment au mieux de sa forme en championnat et personne ne nous voyait en finale de Coupe, mais comme on dit l'appétit vient en mangeant, c'est ainsi qu'on s'est retrouvés au dernier stade de cette compétition. Malheureusement, ce jour-là, la défection de certains joueurs m'a joué un vilain tour, je pense que si j'avais eu Dziri, nous aurions pu soulever le trophée. Par la suite, j'ai eu la chance de connaître cette joie en Tunisie avec Béja.»