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Magdi Abdelghani : «Même les Algériens sont convaincus que l'Egypte est plus forte»
Publié dans Le Buteur le 18 - 05 - 2009

«J'ai joué contre l'Algérie les meilleurs matches de ma carrière»
L'ancien meneur de jeu de l'Egypte dans les années 1980, Magdi Abdelghani, est resté dans le giron du football. Il occupe la fonction de membre du bureau de la Fédération égyptienne de football, tout en prêtant ses connaissances à des chaînes satellitaires en qualité de consultant et commentateur. Considéré comme un joueur auquel l'Algérie a toujours réussi, il est clair qu'il a un penchant pour l'Egypte. Il le confirme dans cet entretien.
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Commençons par l'affaire Belloumi qui a connu son épilogue après la levée du mandat d'arrêt d'Interpol. Quel commentaire faites-vous de ce dénouement heureux ?
Vous l'avez bien dit, c'est un dénouement heureux pour une affaire qui n'aurait pas dû prendre tout ce temps. Belloumi ne méritait nullement qu'on lui fasse un tel procès tant c'est un joueur algérien et arabe immense dont le parcours est jalonné de réalisations et qui a régalé de son talent beaucoup de spectateurs. Personnellement, je trouve le dénouement heureux parce que je sais pertinemment qu'il n'a commis aucune agression pour qu'il soit poursuivi. Je lui adresse mes chaleureuses félicitations et l'assure que tous les Egyptiens ont été heureux de la bonne nouvelle, surtout qu'elle intervient au bon moment, c'est-à-dire juste avant le match entre l'Algérie et l'Egypte.
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Nous avons su que vous étiez intervenu personnellement auprès du médecin qui avait perdu l'usage de son œil afin d'essayer de trouver une solution à cette affaire. Le confirmez-vous ?
Oui, je l'ai fait. Nous avons contacté le médecin et l'avons reçu au siège de la Fédération égyptienne de football. Nous lui avons demandé de trouver une solution définitive à cette affaire. Personnellement, je lui ai dit qu'il n'y avait aucune utilité à séquestrer Belloumi toutes ces années et qu'il serait plus noble qu'il le rencontre et qu'ils se réconcilient, surtout que Belloumi est l'une des icônes du football arabe et africain et, de surcroît, un homme respectable et très bien éduqué, sans compter qu'il a été un artiste du ballon et, de ce fait, les Egyptiens devraient le soutenir avant les Algériens. De plus, tout le monde sait, le médecin en premier, que ce n'était pas lui l'agresseur et qu'il est donc injuste qu'il paye à la place du vrai coupable. Le médecin, après nous avoir écoutés, a insisté pour percevoir un dédommagement financier en contrepartie de son pardon. Aujourd'hui, l'affaire est close, Dieu merci. Il ne faut pas que de telles affaires se reproduisent à l'avenir entre les deux peuples car elles portent atteinte à notre réputation plus qu'elles ne nous sont bénéfiques. Je profite de cette occasion pour dire, à travers Le Buteur, à tous les admirateurs de Belloumi qu'il est mon frère et que je ne pouvais pas l'abandonner.
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Fermons la parenthèse Belloumi et ouvrons celle d'un autre joueur talentueux, Mohamed Abou Trika, qui a été honoré par notre journal comme meilleur footballeur arabe de l'année 2008 et son club, Al Ahly, a été honoré comme meilleur club du siècle passé. Un commentaire sur cette initiative ?
J'aurais vraiment souhaité être présent à cette grande cérémonie qui porte plus d'un sens. L'hommage a été somptueux et la présence de Abou Trika a revêtu une grande importance vu la proximité de la confrontation entre l'Algérie et l'Egypte. Il est impératif de bannir toute forme d'extrémisme entre les deux publics. Chacun d'eux aime son équipe à la folie, mais cela ne doit pas déboucher sur des tensions entre les deux peuples qui ont plusieurs choses à partager : l'Histoire, la révolution, la religion. C'est pour cela que je ne peux que saluer votre initiative qui a consacré les nobles principes de tolérance et de fraternité.
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De par votre statut de membre du bureau de la Fédération égyptienne de football, serez-vous présent en Algérie avec la délégation égyptienne ?
C'est M. Houardi qui a été désigné chef de délégation, mais sachez que si le président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, juge ma présence en Algérie utile, j'en serai très heureux car, au-delà de la mission qui me sera confiée, ce serait une opportunité pour moi de revoir les stars de la génération dorée de footballeurs algériens et que la génération actuelle a du mal à remplacer.
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De qui parlez-vous exactement ?
La liste est longue et je ne peux pas citer tout le monde, mais revoir Bensaoula, avec qui j'avais échangé mon maillot lors de la CAN-84 en Côte d'Ivoire, Madjer, Fergani et Belloumi serait pour moi un grand moment.
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Vous avez oublié de citer Djamel Menad qui a évolué au Portugal en même temps que vous…
Non, je ne l'ai pas oublié. Menad est un ami. Nous jouions à la même période au Portugal. C'était un joueur remarquable, dont le rendement pesait dans les matches.
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Menad est devenu entraîneur et il avait affronté Al Ahly en Ligue des champions arabe lorsqu'il s'occupait de l'USM Alger. L'avez-vous rencontré au Caire quand il était venu avec son équipe ?
Malheureusement, je n'ai pas pu le voir vu qu'il était venu pour une courte durée
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et qu'il était concentré sur la préparation de son match. Vous savez, quand il y a de grands matches, les Algériens se concentrent sur leurs rencontres plus que sur les cérémonies. La dernière fois que j'ai rencontré Menad remonte à quatre ans, à l'occasion d'une visite en Algérie.
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Mis à part ceux avec qui vous avez des affinités, que pensez-vous des joueurs actuels de la sélection algérienne ?
En toute franchise, nous n'entendons plus beaucoup parler des footballeurs algériens par rapport à ceux de l'ancienne génération. Le motif est clair : ils sont de moins en moins nombreux à partir à l'étranger, ajouté au fait que l'Algérie a vécu des problèmes et n'a pas participé à la CAN dernièrement. On retient le nom d'un joueur qui participe à une finale d'une coupe africaine de clubs ou qui participe à une Coupe d'Afrique des nations, mais cela ne s'est pas fait. De ce fait, notre connaissance des footballeurs algériens est limitée.
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Gardez-vous de bons souvenirs de vos matches contre l'Algérie ?
C'est même les meilleurs souvenirs de ma carrière car nous nous sommes qualifiés pour les jeux Olympiques de Los Angeles et au Mondial 90 aux dépens de l'Algérie. Ces matches-là sont les meilleurs de mon parcours.
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Vous avez même gagné contre des clubs algériens…
Oui, face au MCA en 1984. Nous les avons éliminés en l'emportant au Caire, avec Al Ahly, 3 à 1, après avoir perdu 1 à 0 à Alger. J'avais marqué deux buts.
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Après le tirage au sort qui a fait tomber l'Egypte dans la même poule avec l'Algérie, la Zambie et le Rwanda, vous aviez déclaré qu'il était impossible que l'Egypte ne se qualifie pas à la Coupe du monde. Maintenez-vous votre déclaration ?
Ce n'est pas Magdi Abdelghani seul qui a dit cela. Tous les observateurs ont affirmé que l'Egypte a les plus fortes chances d'aller en Coupe du monde du fait qu'elle a été sacrée deux fois de suite en Coupe d'Afrique des nations. Seul le Cameroun avait réalisé un tel exploit. La sélection égyptienne est forte et renferme des individualités marquantes. Compte tenu de ces paramètres, il est difficile de ne pas voir l'Egypte se qualifier pour le Mondial.
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Les résultats de la première journée ne vous ont pas fait changer d'avis ?
La Zambie a brouillé les cartes et a démontré que c'est une équipe forte et extrêmement dangereuse. Les quatre équipes ont les mêmes chances et c'est le plus déterminé qui passera.
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Comment voyez-vous la prochaine confrontation entre l'Algérie et l'Egypte ?
J'ai déjà déclaré qu'il est dur de faire un pronostic. On ne peut affirmer que telle sélection se qualifiera au détriment de telle autre. Il faudra attendre le déroulement de la deuxième journée pour pouvoir dire qui serait le plus proche de la qualification.
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Doit-on comprendre que ce match sera tel un couperet pour l'une des deux équipes ?
Il est certain que la confrontation sera d'une extrême importance et très difficile et la victoire reviendra au plus calme et au plus rigoureux. La première journée a réservé des surprises dans toutes les poules : le Maroc a perdu à domicile, la Guinée également…
C'est pour cela que je dis que la deuxième journée sera un grand révélateur. Par ailleurs, je suis sûr que même les Algériens sont convaincus que la sélection égyptienne est meilleure que celle de l'Algérie au regard de la situation difficile qu'a traversée le football algérien. Cela dit, les confrontations entre les deux pays ont toujours donné lieu à des matches au sommet.
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Fort de votre expérience en tant qu'ancien international, quelles consignes donneriez-vous à la sélection égyptienne avant son match contre l'Algérie ?
Il est certain que je ne tiendrai nullement un discours enflammé qui pourrait générer des effets négatifs. Je dirai aux joueurs de jouer calmement en maîtrisant leurs nerfs, en ayant confiance en eux-mêmes et sans provoquer l'adversaire.
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Ne pensez-vous pas que la guéguerre verbale qui a opposé Mido à Amr Zaki risque de plomber l'atmosphère au sein de la sélection ?
Non, je ne crois pas. Ils ont de très bons rapports et se soutiennent mutuellement.
Qu'en est-il des photos publiées où on voit Mido en train de fumer ?
Mido a catégoriquement démenti cela et a assuré qu'il s'agissait de photos-montage. Il a d'ailleurs contacté la rédaction du journal anglais The Independent et a dénoncé ce ragot. Si cette information était authentique, l'entraîneur de Wigan ne l'aurait pas fait participer à des matches officiels.
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Vous cumulez une longue expérience en tant que joueur, mais vous n'avez jamais touché au métier d'entraîneur. Pourquoi ?
Le métier d'entraîneur requiert qu'on s'y consacre à plein temps. Or, à mon retour du Portugal, je devais gérer l'usine de mon père. D'autre part, il y a un grand nombre d'entraîneurs et percer dans ce métier n'est pas facile. Je me vois mieux dans le domaine de la gestion.
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Pas uniquement dans la gestion puisque vous êtes aussi commentateur, consultant et présentateur. N'y a-t-il pas chevauchement ? Arrivez-vous à mener à bien toutes ces tâches ?
Toutes les fonctions que vous avez citées sont liées entre elles car elles tournent autour du football. Elles reposent sur l'expérience et la connaissance du domaine. Il n'y a pas de chevauchement entre elles car elles servent toutes à éclairer l'opinion publique.
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Hossam Hassan a semblé vouloir suivre votre voie après la sanction qui a touché son frère, Ibrahim Hassan…
Cette question comporte deux volets. Le premier est la volonté de Hossam Hassan d'entrer dans le monde de l'information et cela est impossible puisqu'il est entraîneur et son métier exige beaucoup de temps et une grande concentration. Donc, il ne peut pas être à la télévision et sur le terrain en même temps.
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Qu'en est-il du deuxième volet ?
Il comporte ce qu'a commis Ibrahim Hassan à l'encontre du peuple algérien. Nous l'avons condamné vigoureusement au niveau de la Fédération égyptienne de football. Même si elle n'était pas partie prenante dans la compétition à laquelle a participé Al Masry, la Fédération a tenu à suspendre Ibrahim Hassan car ce qu'il a fait a donné une mauvaise image des Egyptiens.
Entretien réalisé par
Badreddine Djafer


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