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EN : Anthar Yahia : «Non, la France n'a pas été spoliée de ses talents»
Publié dans Le Buteur le 04 - 05 - 2011

«Si j'avais été sélectionné à 15 ou 16 ans, j'aurais joué avec l'Algérie sans la moindre hésitation»
Alors que la France est secouée par la polémique sur les binationaux, nous nous sommes rapprochés du capitaine franco-algérien des Fennecs, Anthar Yahia, le premier joueur à avoir changé de maillot national. Anthar Yahia restera à jamais celui qui a qualifié, 24 ans après, l'Algérie pour un Mondial, mais, clin d'œil de l'histoire, l'actuel défenseur central du VfL Bochum sera à jamais le premier joueur à avoir bénéficié de la loi FIFA sur le changement des nationalités sportives. En 2004, Il avait alors troqué le maillot des Bleuets pour rejoindre la sélection nationale de ses ancêtres. Aujourd'hui, fort de ses 50 sélections avec l'Algérie et d'une carrière internationale riche, il a bien voulu pour Footafrica365.fr nous délivrer sa pensée sur ce sujet, son parcours et son actualité. Confidences.
Vous êtes le premier joueur à avoir changé de maillot national. Comment avez-vous vécu cela ?
Pour moi, les choses ont toujours été très claires. Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas pu rejoindre l'équipe nationale d'Algérie, tout simplement parce que, à cette époque, mon pays ne prospectait pas dans les centres de formation en France. Mais si à 15 ou 16 ans, j'avais pu jouer pour les Verts, je l'aurais fait sans hésitation.
Pour vous, cela a toujours été si clair…
Si j'avais été sélectionné à 15 ou 16 ans, je le répète, j'aurais joué avec l'Algérie. Je n'ai pas eu cette chance-là en raison du mauvais système de détection algérien. Je me souviens encore que lorsque j'étais au centre de formation de Sochaux avec El Hadji Diouf, lui partait régulièrement jouer avec le Sénégal. Je jouais alors avec les catégories jeunes françaises car je ne cracherai jamais non plus sur la France.
Est-il difficile de se déterminer aussi jeune ?
C'est très compliqué pour un jeune de 15 ou 16 ans, car beaucoup de paramètres doivent être pris en compte. On ne peut pas deviner son avenir et celui de sa famille. Tu fais parfois un choix, et tu te rends compte un peu plus tard que ce n'était pas le bon. Seule la maturité t'aide à te déterminer.
Pensez-vous que la France est en quelque sorte «spoliée» de talents qu'elle forme ?
Je n'ai pas cette impression. Quand on regarde l'équipe de France, on se rend compte que des joueurs d'origine maghrébine et africaine, il y en a pas mal. Ce n'est pas non plus un mouvement massif de retour vers les pays d'origine. Lilian Thuram a très bien dit les choses. Benzema, Nasri ou M'Vila jouent avec la France. Domenech a bien couru derrière Higuain et, à ce que je sache, il n'avait jamais été formé en France. Et puis, il ne faut pas oublier les joueurs qui ont été bloqués en ne faisant qu'une sélection dans leur vie, et qui n'ont plus jamais joué derrière.
Les meilleurs choisissent la France, un peu comme Benzema ou Nasri qui auraient pu jouer avec vous…
Leur choix, c'est leur problème. Il y a aussi des joueurs binationaux, qui font des grandes carrières en n'optant pas pour la France. On a aussi des joueurs comme Bougherra ou même Karim Ziani qui a joué à l'OM alors qu'il avait déjà opté pour l'Algérie.
Dans le cas des joueurs binationaux, êtes-vous choqué que ça soit les pays africains qui soient pointés du doigt, alors qu'il existe d'autres cas (Obraniak et Perquis avec la Pologne) ?
Au final, comme je vous l'ai dit, la France s'y retrouve bien. Elle n'est pas non plus pillée. La formation française est reconnue mondialement. Quant à l'Afrique et à la France, qu'on le veuille ou non, l'histoire nous lie. Elle est commune. C'est ainsi, et ça rentre dans un processus de mondialisation du football.
L'idée de bloquer les binationaux comme cela a été évoquée, qu'est-ce que cela vous inspire ?
J'espère que le football ne sera pas pollué par de telles valeurs. Car en France, il ne faut pas oublier que le football est un ascenseur social. C'est aussi la chance de beaucoup de mecs des quartiers, d'avoir une chance dans la vie. Si on leur enlève cela aussi, qu'est ce qu'il leur reste ?
A l'image de la société française, est-ce que cette polémique ne reflète pas un fond de racisme ordinaire au sein de la DTN ?
Je suis avec intérêt ce qu'il se dit. J'ai cru comprendre qu'une enquête allait s'ouvrir. Je pense que lorsque les conclusions seront tirées, on pourra donner son avis. Pour l'instant, si je ne me trompe pas, en France, il y a bien la présomption d'innocence. Je ne veux pas jeter de l'huile sur le feu, et c'est un sujet sensible. Si c'est vrai, ce serait vraiment très malheureux et une polémique supplémentaire pour le football français.
Le nombre de joueurs d'origine maghrébine en Ligue 1 est relativement faible, alors qu'il est en général plutôt important en CFA ou dans les divisions amateurs. Avez-vous un avis sur ce constat ?
A un moment donné, on n'était pas mal à jouer en Ligue 1. Il y avait Nadir Belhadj, Karim Ziani, Yazid Mansouri, etc.…Mais quand je regarde maintenant, je ne trouve pas qu'il y en ait tant que cela…Je suis le capitaine de l'Algérie, je dois donner une bonne image du pays. Il y a des choses qu'on veut dire mais qu'on ne peut pas dire. Il faut faire la lumière sur cette affaire, car ça pourrait être plus grave que ce débat des binationaux.
3e avec Bochum en Bundesliga 2, comment jugez-vous la saison de votre club ?
Cela se passe super bien. J'ai prolongé ici jusqu'en 2014, car l'idée de m'inscrire dans un projet de reconstruction correspondait à mon état d'esprit. Je suis considéré comme un cadre de l'équipe, on a réussi une super série de 15 matchs sans défaite (arrêtée face au Hertha Berlin). Il y a un très bon groupe, ici, et 5 ou 6 jeunes sortis du centre de formation sont des titulaires.
Et si vous échouez et que Bochum reste en Bundesliga 2, un départ serait-il envisageable ?
Je ne pose pas trop de questions, je ne vais pas partir pour faire n'importe quoi. Il y a vraiment un bon groupe, ici, et je pourrais repartir avec eux.
L'Algérie a battu le Maroc, le 27 mars dernier (1-0), vous allez retrouver les Lions de l'Atlas pour le match retour, au début du mois de juin. Après le premier round, Comment imaginez-vous cette rencontre ?
On a hâte de jouer le match retour et faire un bon résultat. Le match aller était très physique, il s'est cependant disputé dans une très bonne atmosphère. Entre deux pays frères, il n'y a pas vraiment de soucis. Que le meilleur gagne !
Ce match face au Maroc vous a permis de renouer avec la victoire après 10 mois de disette. Comment l'expliquez-vous ? Et peut-on dire qu'avec les Fennecs c'est les grands matchs sinon rien…
C'est la défaite en Centrafrique qui nous a fait mal. On doit être constant et progresser encore. On aime les gros, mais quand tu es professionnel, il faut être présent sur tous les matchs. Car on ne joue pas le Brésil ou l'Argentine à chaque fois. Pour jouer les grandes compétitions, il faut aller gagner des rencontres en bois en Afrique.
En sélection, vous avez connu l'ère Cavalli, et l'épopée Saâdane, maintenant c'est Benchikha qui est à la barre. Est-ce que celui qu'on surnomme le «général» a un style différent dans son management ?
Ça se passe très bien avec lui. Chacun a ses méthodes, les entraîneurs sont tous différents. Je ne suis pas là pour casser du sucre sur l'ancien entraîneur. La meilleure méthode, c'est celle qui apporte des résultats. J'espère qu'on en aura de très bons avec Benchikha. Quant à Saâdane, il a fait son temps, ça ne sert à rien de ressasser le passé.
Pourtant certains de vos coéquipiers, actuels ou anciens, ont émis des critiques acerbes à son encontre. Qu'en pensez-vous ?
Je n'ai pas de souci avec ces coéquipiers. Chacun est libre de faire ce qu'il veut. Je ne juge pas. C'est leur problème avec le coach, c'est à eux de le régler comme de grands garçons. Si j'ai un avis à donner, je prendrai mon téléphone, et je discuterai avec eux directement. Ce n'est pas mon genre de m'étaler dans la presse là-dessus.
Un Mondial joué, deux CAN, et une cinquantaine de sélections avec l'Algérie. Avez-vous encore faim ?
Ce n'est pas du chauvinisme. Tant que je porterais le maillot de l'équipe nationale et que j'entendrais l'hymne national, j'aurais toujours l'impression que c'est ma première sélection.


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