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EN : André et Jordan Ayew : «Papa nous a dit qu'en 1992, l'Algérie avait mouillé la pelouse pour battre le Ghana»
Publié dans Le Buteur le 22 - 05 - 2011

André et Jordan Ayew, les fils d'Abedi Pelé ouvrent leur cœur en exclusivité pour Le Buteur.
Abedi Pelé est une machine à fabriquer les grands joueurs ! En effet, trois de ses fils évoluent dans le haut niveau. Il y a Rahim, qui avait joué pour le Zamalek avant d'aller en Belgique, mais aussi André et Jordan, les deux perles de l'Olympique de Marseille, qui font des merveilles ensemble depuis quelques semaines. Quand on les a croisés dans le parking du Stade Vélodrome, l'idée de les réunir pour une interview commune s'est imposée d'elle-même, tellement ils étaient simples et disponibles. En plus, les Ghanéens qu'ils sont ne savent pas dire non aux Africains. C'est donc dans une ambiance très décontractée que nous les avons mis face à face entre notre micro baladeur. Une fois c'est André, l'expérimenté grand frère du haut de ses 21 ans, qui nous répondait, et une autre fois c'est Jordan, le grand timide réservé, qui répliquait, les yeux souvent baissés vers le sol. Entre les deux surdoués, il y avait la légende de leur papa qui planait au dessus pour les illuminer un peu plus. Interview à deux, exclusivement pour nos lecteurs.
Qu'est-ce que ça vous fait d'être ensemble chez les grands à l'OM ?
André : Ça fait plaisir d'être ensemble et de jouer surtout ensemble dans le haut niveau, de travailler et progresser ensemble. On a commencé tous les deux très jeunes le football, on a fait toutes nos classes dans les catégories de jeunes à l'OM et aujourd'hui qu'on a l'opportunité de jouer en pro et dans notre club formateur, on ne peut que savourer ces moments en espérant donner toujours plus.
Jordan : C'est vrai que ça fait énormément plaisir de jouer ensemble en équipe première de l'OM. C'est un moment qu'on doit savourer certes, mais on ne doit pas oublier que ce n'est que le début et que le plus dur reste à faire à l'avenir pour s'imposer dans le haut niveau. On joue ensemble, mais on ne focalise pas trop sur cela quand on est sur le terrain. On a constamment en tête qu'on est dans une équipe et non pas à la maison.
On sent une vraie complicité entre vous, même en dehors du terrain…
Jordan : Oui, c'est vrai, on est très complices tous les deux. C'est normal qu'on soit si proches l'un de l'autre. C'est mon frère, on a les mêmes parents et on a toujours été proches. C'est déjà un bonheur de jouer ensemble et de rester en famille dans la même ville, car les parents sont au Ghana et on est donc moins seuls tous les deux à Marseille. Déjà, le fait d'avoir quitté la famille à l'âge de 15 ans, ce n'était pas facile pour ma mère. Mais quand elle sait que nous sommes ensemble, ça la rassure un peu.
André : C'est un peu normal, puisqu'on a toujours été très proches l'un de l'autre. On est comme ça dans la famille. On essaie de faire en sorte que ça dure le plus longtemps possible.
Qu'est-ce que vous vous dites entre vous sur vos prestations ?
Jordan : Oui, il nous arrive de parler de nos prestations, mais c'est plus lui qui parle et moi j'écoute. C'est normal, car il a plus d'expérience que moi. J'écoute donc attentivement ses conseils, comme ceux de mon père, bien évidemment.
André : Jordan est encore jeune et je suis sûr qu'il va encore progresser à l'avenir. Il a tout pour réussir une grande carrière.
C'était un rêve de gamin de pouvoir intégrer les pros ensemble à l'OM ?
Jordan : C'est vrai que c'était un peu notre rêve à tous dans la famille, depuis qu'on a commencé à jouer au football. Maintenant, moi, je ne suis qu'à mes débuts avec les pros et André est déjà au dessus, il a plus d'expérience et j'écoute beaucoup ses conseils pour progresser.
Quand on vous voit ensemble sur le terrain, on a tendance à vous prendre un peu pour des jumeaux et on n'a pas envie de vous voir séparés. Ça vous ennuierait d'être séparés dans les années à venir ?
André : Non, on n'est pas comme ça. On a déjà été séparés par le passé quand moi j'étais parti en prêt (Lorient et Arles-Avignon). On n'a donc pas toujours été ensemble. C'est vrai que ça n'a pas été toujours facile, mais l'objectif est de progresser individuellement, chacun de son côté. On sait très bien qu'un jour on sera encore séparés et on le prend de la manière la plus normale qui soit. Chacun suivra son parcours et son destin.
Jordan : On prend les choses comme elles viennent. Si on est ensemble, tant mieux et si on est chacun dans un club, eh bien on fera avec et chacun de nous continuera à travailler toujours plus pour progresser. On ne sait pas ce que la vie nous réserve. Il n'y a que Dieu qui le sait.
Qu'est-ce que ça fait d'être internationaux tous les deux ?
Jordan : Pour moi, ce n'est que du bonheur de jouer pour mon pays, en plus quand ça se fait avec mon frère, c'est sûr que c'est un rêve qui se réalise pour nous et pour toute la famille. Pour l'instant, j'ai déjà deux sélections avec le Ghana et j'espère être rappelé par le coach pour faire une longue carrière aussi en sélection et surtout honorer les couleurs nationales. Mais ce qui m'importe aujourd'hui, c'est de continuer à progresser en travaillant toujours plus. Je suis encore jeune et il y a encore beaucoup de boulot qui m'attend pour pouvoir m'imposer en club et en sélection.
André : Vous savez, être en sélection nationale est quelque chose de grand, d'immense même ! Ma sélection avec le Ghana m'a beaucoup apporté à tous les niveaux. Je suis très content de faire partie déjà des anciens de la sélection, vu que c'est ma troisième année en Equipe nationale. C'est donc très bien pour l'instant. J'essaie de continuer à travailler pour pouvoir progresser et apporter le plus qu'on attend de moi quand je revêts le maillot du Ghana.
Qu'est-ce que ça vous fait en repensant à ce penalty de Gyan raté à la dernière minute et à cette élimination qui vous a privés peut-être d'aller carrément en finale en Afrique du Sud ?
André : C'est vrai que ç'a été très dur à encaisser, car on sentait qu'on avait le potentiel pour aller en demi-finale et on ne sait pas ce qui serait arrivé si on était passé. Mais c'est vrai que ça nous a fait très mal de perdre de cette manière. On était à un poil de la qualification, mais bon, c'est ça le football et je pense qu'on a réalisé une bonne Coupe du monde, on a raté peut-être quelque chose de plus grand, mais on a le droit de dire aujourd'hui que nous avons fait un très bon parcours au Mondial. Maintenant, il faut laisser ce souvenir derrière et penser à la prochaine étape qui est celle d'aller à la CAN 2012 et réaliser ce que le peuple attend de nous, c'est-à-dire gagner le titre.
Avec vous deux titulaires sur le terrain et faire plaisir surtout à votre papa ?
Jordan : Ah oui, Inchallah ! On l'espère beaucoup et on fera tout pour y être et goûter à cet honneur.
Est-ce qu'on vous a déjà fait une interview sans qu'on vous parle de votre papa, le grand Abedi Pelé ?
André : (Il rigole). Non, ou alors très, très, très rarement ! Mais sachez que ça ne nous dérange pas pour autant. Bien au contraire, car on sait que c'est difficile de passer à côté d'une telle question. C'est tout de même un joueur qui a fait une carrière grandiose et qui a laissé des traces à jamais dans le football de haut niveau. Il a gagné des titres importants et on sent à chaque fois le poids de son passage tant en sélection ou ici à Marseille.
Jordan : Notre père a toujours été derrière nous depuis qu'on a commencé à jouer dans les petites catégories et c'est grâce à nos parents qu'on a pu être sérieux dans le football. Ils nous soutiennent à tout instant et cela est très important pour nous.
Ça ne vous rajoute pas une pression supplémentaire d'être les fils d'Abedi Pelé ?
André : Non, pas du tout. Au contraire, on sait que les gens s'attendront toujours à ce qu'on joue un peu comme lui. Mais ce n'est pas pesant pour nous, car on sait que chaque footballeur a sa propre manière de jouer. Notre papa a fait une grande carrière, donc nous aussi on va essayer de suivre ses traces.
Jordan : Non, personnellement, je ne focalise pas trop sur cela quand je suis sur le terrain. J'essaie de me concentrer sur mes performances, sans me prendre la tête avec ce qu'a réalisé mon père. Mais ça ne m'empêche pas d'être fier de ce qu'on raconte sur lui.
En Algérie, on est toujours fier de voir des musulmans, africains de surcroît, réussir dans le haut niveau. Comment vivez-vous cela à la maison ?
André : L'islam est très important pour nous tous. On est tous pratiquants dans notre famille. C'est un fait très naturel qu'on vit comme tous les musulmans du monde. On en est très fiers.
On va oser cette question même si elle est un peu mal placée : pourquoi Abedi Pelé le musulman a-t-il appelé ses enfants André et Jordan ?
André : Franchement, je n'en sais rien. Il faudra que vous lui posiez la question un jour (il se marre). C'est lui et maman qui savent pourquoi.
Ça vous gêne de parler religion ouvertement dans les médias ?
André : Pas le moindre instant ! Je vis cela de la manière la plus simple qui soit. C'est naturel chez moi.
Vous avez côtoyé des joueurs algériens à Lorient. Quelle image retenez-vous d'eux ?
André : Oui, j'ai connu beaucoup d'Algériens dans le monde du football. Que ce soit au centre de formation à l'OM ou ailleurs, comme à Lorient. J'ai connu Rafik Saïfi, Karim Ziani et Yazid Mansouri, par exemple, qui m'ont beaucoup aidé à Lorient. J'étais très proche d'eux. Et vous savez, entre Africains, on est tout le temps solidaires et le courant passe très vite entre nous. Ce sont des gens généreux sur qui on peut compter à tout instant. Je garde de très bons souvenirs d'eux. On allait à la mosquée ensemble avec Rafik et Yazid. On a passé de longs moments ensemble. Ce sont des anciens que je respecte beaucoup. Ils m'ont beaucoup apporté et cela je ne suis pas près de l'oublier.
Avez-vous gardé le contact avec eux ?
André : Oui, bien sûr. Ce qu'on a passé ensemble, on ne peut pas l'oublier de sitôt. On était très proches. Donc, on continue à prendre des nouvelles les uns des autres. Je les apprécie énormément.
Que vous a raconté votre papa sur ses matchs contre l'Algérie ?
André : Il m'a dit surtout qu'en 1992, vous aviez mouillé la pelouse pour empêcher le ballon de circuler normalement et c'est comme ça que l'Algérie avait battu le Ghana de mon père (il se marre). C'est vrai, j'ai discuté avec beaucoup d'amis algériens qui m'ont confirmé cela. Vous le faites exprès pour fausser le jeu des adversaires (il rit encore). Non, sérieusement, il m'a dit que l'Algérie a toujours eu d'excellents footballeurs et que les matchs entre le Ghana et l'Algérie étaient comme des finales, avec du beau jeu des deux côtés.
Après une saison comme celle-ci, votre avenir ne devrait pas être ailleurs qu'à Marseille la saison prochaine, non ?
André : Oui, c'est la première fois que je joue autant de matchs en une saison et je pense qu'il serait trop juste de partir, même si dans le football, les choses peuvent aller très vite. A l'OM, j'ai la confiance du coach et le soutien des supporteurs. Je me sens très bien à Marseille. Je ne me vois pas ailleurs qu'ici pour l'instant.
Jordan : Moi, je suis encore trop jeune pour penser à partir. Je dois encore travailler avec les gens qui me connaissent le mieux à l'OM, pour pouvoir améliorer mon jeu et atteindre le niveau que je souhaite avoir. Le fait que le coach et tout le staff me fassent confiance, ça ne peut que me donner encore plus d'assurance. Je me sens très bien à l'OM.


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