Demi-finaliste de la Coupe d'Afrique des nations en 2008, lors de sa première participation, André Ayew, le deuxième fils d'Abedi Pelé (né après Ibrahim et avant Jordan), a pris du volume dans la sélection ghanéenne qui s'est qualifiée hier pour la finale de la CAN 2010. André, vous étiez le petit dernier du groupe en 2008. Vous voici devenu un cadre des Black Stars... Je fais d'abord partie de cette génération des U-20 qui a été championne du monde de la catégorie, l'an passé. Ça a soudé un groupe. On est 7-8 ici, c'est très bien. Par rapport à eux, j'ai un petit vécu de trois ans, je connais le fonctionnement de la sélection A. Maintenant, avec ce groupe rajeuni, je fais partie des «anciens», mais franchement, ce n'est pas important à mes yeux. A nous de démontrer que quand les patrons ne sont pas là, on arrive à les remplacer petit à petit. Au fait, c'est quoi être ghanéen pour vous ? Je suis né en France où j'ai vécu plusieurs années très jeune avant de rentrer au pays. J'y ai passé toute mon adolescence, je connais très bien le Ghana, la culture et les gens. Je parle deux dialectes aussi. Je suis très fier de ma culture ghanéenne ! Au début, vous étiez le «fils de...». Les choses ont-elles évolué depuis la dernière CAN ? Mais c'est normal, parce que mon père (Abedi Pelé) a eu une carrière extraordinaire, il a accompli des choses fantastiques. Les gens s'appuient sur ça, même si cela n'est pas toujours bénéfique pour moi. De mon côté, je vis ma carrière en donnant le meilleur de moi-même. J'essaie toujours de progresser. Pour la première fois, vous voilà associé à votre demi-frère Ibrahim (Zamalek) en sélection. A quand le tour de votre cadet, Jordan, qui joue à l'OM ? Jordan est très jeune, 18 ans. J'ai commencé la sélection à 17 ans, c'est vrai. Mais Jordan vient d'entamer magnifiquement sa carrière à l'OM. A chaque fois qu'il entre, il réalise de bonnes choses. Il faut continuer, ne pas se précipiter. Il a la double nationalité, et donc le choix de jouer pour la France ou pour le Ghana. Il faudra prendre le temps. S'il est invité ici, il devra réfléchir. Mais je lui fais confiance, il prendra la meilleure décision pour lui. Avec Ibrahim, on est une famille, on est toujours là l'un pour l'autre, quoi qu'il arrive. J'ai dédié mon but contre le Burkina Faso à Jordan, c'est quelque chose qui venait du cœur, parce que Jordan m'a soutenu en début de saison, quand j'étais au plus bas. Pensez-vous à l'Afrique du Sud et à la Coupe du monde 2010 ? Pas encore ! C'est dans six mois, il y a encore plein de choses à prouver et à confirmer. Ça va tellement vite dans le foot qu'il ne faut pas rêver avant l'heure. Mais tout le monde rêve de disputer cette Coupe du monde. L'important aujourd'hui c'est la CAN où on assiste à la naissance d'une génération.