«Si on perd, je pars» Avant la conférence de presse qu'il a animée hier au Hilton, le sélectionneur national, M. Rabah Saâdane, paraissait très détendu, ne s'empêchant pas de lancer des boutades à l'adresse des journalistes venus nombreux couvrir l'évènement. Quelques minutes après, ces mêmes journalistes se sont rendu compte que la bonne humeur du sélectionneur cachait mal son inquiétude à l'approche du match Algérie-Egypte. A une question de notre confrère de la Chaîne III Maâmar Djebbour : «M. Saâdane, que se passera-t-il si jamais on réalise un faux pas face à l'Egypte ?» Après avoir tenté de répondre à la question, le sélectionneur national s'est subitement tu, il a baisse la tête puis écrasé une larme. La salle était plongée dans un silence de cathédrale, les journalistes ne comprenaient pas la réaction du coach. Puis, tout à coup, Saâdane décide de tout dire : «Je ne vous cache pas que je crains beaucoup pour ma famille, je ne me sens pas protégé, j'habite un quartier populaire, je n'ai pas de garde du corps et tout peut m'arriver. Mon fils passera son bac le 11 juin, c'est-à-dire le jour de notre départ en Afrique du Sud et je n'arrête pas de lui répéter qu'il doit tenir le coup. Cette pression est devenue insupportable, là où je vais on me demande de battre l'Egypte, le boucher, le boulanger, le policier, les enfants, les vieux… Je comprends tous ces gens-là et je suis prêt à tous les défis, mais je veux juste protéger ma famille. J'en suis même arrivé à demander un logement sécurisé pour mes enfants à cause de ce match face à l'Egypte.» * «Le traumatisme de 86 est toujours là» A 63 ans, M. Rabah Saâdane n'a pas oublié le traumatisme vécu par sa famille il y a 23 ans au lendemain du Mondial 86 lorsque des supporters ont voulu brûler son appartement de Chevalley et tenter d'agresser sa femme et ses enfants alors en bas âge. «C'est un traumatisme que je ne pourrai pas oublier et c'est pour cela que je crains encore une fois pour ma famille», a encore insisté Saâdane qui sait que son avenir est lié au résultat du match du 7 juin. * «Si je perds, je quitte la sélection» Après avoir repris ses esprits, M. Saâdane est revenu à la question de notre confrère : «Je m'attends à tous les scénarios face à l'Egypte : si je perds, je continuerai sans doute jusqu'au match de la Zambie avant de laisser la place à d'autres.» Le sélectionneur a dit ça sachant qu'il a signé un contrat pour qualifier l'Algérie à la CAN pas en Coupe du monde. Une défaite face à l'Egypte ne changera rien à la donne. «Je sais que j'ai signé un contrat objectif, mais je sais aussi qu'on m'attend au tournant», a-t-il lancé devant l'étonnement des journalistes. M. S. La première phase avec 5 pros La première phase de la préparation pour le match contre l'Egypte s'étalera du 25 au 31 mai 2009 au centre de préparation en France. Elle verra la présence des locaux et de cinq professionnels : Hameur Bouazza, Anthar Yahia, Rafik Halliche, Karim Matour et Nadir Belhadj, soit ceux qui auront terminé leur saison au sein de leurs clubs respectifs. Cette phase sera consacrée essentiellement à des tests physiques et médicaux afin de situer la forme de chaque joueur. Le gros du travail dans la deuxième phase La deuxième phase de la préparation aura lieu du 1er au 5 juin en présence de l'ensemble des joueurs puisque Rafik Djebbour, Kamel Ghilas, Madjid Bougherra, Karim Ziani, Rafik Saïfi, Abdelkader Ghezzal, Yacine Bezzaz et Yazid Mansouri auront rejoint le groupe. C'est la phase la plus importante car c'est celle où sera mis en place le plan de jeu qui sera appliqué face à l'Egypte. Elle sera ponctuée par quatre à cinq séances d'entraînement. Mise au vert à l'hôtel militaire de Blida Après le stage dans le sud de la France, la sélection nationale retournera à Alger le 5 juin et prendra ses quartiers à l'hôtel militaire de Blida afin d'y faire leur mise au vert et éviter la pression du public et des supporters. Elle y séjournera jusqu'au soir du match face à l'Egypte. Le lendemain du match, les joueurs seront libérés jusqu'au 11 juin. Le nom du centre non divulgué Le sélectionneur Rabah Saâdane a refusé de divulguer l'endroit où la sélection nationale effectuera son stage dans le sud de la France. «Si nous partons là-bas, c'est pour être tranquilles et fuir la pression du public. Divulguer le nom du centre d'entraînement encouragerait les Algériens de France à venir voir les joueurs et cela les perturberait. Donc, je préfère garder le nom du lieu secret», a-t-il expliqué. Mansouri pourrait venir plus tôt En sus des cinq professionnels dont la présence à la première phase est acquise, il y a une forte probabilité que le capitaine d'équipe Yazid Manssouri intègre le groupe à partir du 27. En effet, le sélectionneur Rabah Saâdane a appelé l'entraîneur du FC Lorient, Christian Gourcuff, et lui a demandé d'autoriser Mansouri à rejoindre le stage avant la dernière journée du championnat de Ligue 1, vu que Lorient a déjà assuré son maintien. Gourcuff a laissé la porte ouverte à un éventuel accord. Giampaolo garde Ghezzal jusqu'à la fin Même si Sienne a assuré son maintien en Serie A, son entraîneur Marco Giampaolo, a refusé de libérer Abdelkader Ghezzal avant le déroulement de la dernière journée du championnat italien, dimanche prochain 31 mai. Il a justifié son refus par le fait que Sienne ambitionne de gagner ses deux derniers matches (aujourd'hui et dimanche prochain) afin de terminer dans le meilleur classement possible. Départ pour Pretoria le 11 juin La préparation pour la rencontre contre la Zambie à Chililabombwé commencera le 11 juin. La sélection s'envolera pour Pretoria (Afrique du Sud) via Paris pour y effectuer un stage d'une semaine dans un centre d'entraînement spécialisé. Le 18 juin, elle prendra le vol vers Ndollo, en Zambie, par un avion spécial. De là, elle fera 110 kilomètres de trajet par route vers Chilonga, ville distante de 22 kilomètres de Chililabombwé où se déroulera la rencontre le 20 juin. Seuls un décrassage à l'arrivée à Chilonga et une séance d'entraînement sur le terrain du stade de Chililabombwé le 19 juin à l'heure du match sont prévus.