Après avoir observé un long mutisme, notamment après la dernière déroute concédée par la sélection nationale samedi dernier au Maroc face à la sélection locale, le président de la Fédération algérienne de footbal. Après avoir observé un long mutisme, notamment après la dernière déroute concédée par la sélection nationale samedi dernier au Maroc face à la sélection locale, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a accordé, hier matin, un long entretien à notre confrère de radio Chaîne III, Maâmar Djebbour, dans son émission «Football Magazine», où il est bien évidemment, avec un peu plus de recul, revenu sur cette partie catastrophique qu'on livrée les Verts face aux Lions de l'Atlas et évoqué aussi plusieurs points relatifs au football national et au fonctionnement de sa structure. L'homme fort de l'édifice de Dély Brahim a ensuite parlé du sujet qui préoccupe tous les amoureux du ballon rond au pays, à savoir le profil qu'aura le prochain sélectionneur national qui, comme il l'avait bien assuré lors d'un communiqué paru il y a trois jours sur le site de la FAF, sera cette fois-ci de nationalité étrangère. Raouraoua a affirmé que le nouveau coach de l'EN sera de renommée mondiale et assure que son choix sera bien étudié et fait par plusieurs autres spécialistes. Toujours aussi direct dans ses propos, Mohamed Raouraoua n'a pas vraiment été tendre avec les précédents staffs techniques de l'EN qui ont assuré ces éliminatoires de la CAN 2012, à commencer par Rabah Saâdane, sans le citer, l'accusant d'être derrière le début raté de l'EN avec ces deux points perdus à domicile face à la modeste sélection de la Tanzanie. Il s'en est par la suite pris à Benchikha, lui incombant presque, à lui seul, la lourde défaite de Marrakech en assurant que dans ce match, il y avait un problème de coaching sérieux qui a fait que l'équipe n'a pas eu le rendement escompté, notamment après avoir encaissé le premier but. S'élevant contre les critiques qui ont visé sa gestion ces derniers jours, Raouraoua a tenu à rappeler que la FAF, ce n'est pas que l'EN A, mais bien plus que cela. Il a déploré toutefois le mode de gestion de nos clubs qu'il considère très loin du haut niveau et des attentes. Pour lui, le fait que la sélection nationale fasse appel majoritairement à des joueurs immigrés, c'est beaucoup plus la faute aux présidents de club qui ne portent aucun intérêt à la formation et ne pensent qu'aux résultats immédiats de la catégorie seniors. Conscient que le football national est en train de traverser une période assez compliquée, le président de la FAF a appelé les acteurs de ce sport-roi à s'unir autour d'un seul objectif et de penser à l'intérêt de la sélection avant tout. Pour résumer le discours de Mohamed Raouraoua qui a duré près de 35 minutes, on a mis en relief les principaux sujets sur lesquels il s'est attardé. ----------------------- Concernant la débâcle du Maroc «Sur ce match, il y avait un problème de coaching sérieux» Pour Raouraoua, ce match perdu face au Maroc est dû avant tout à la faillite tactique du désormais ex-sélectionneur Abdelhak Benchikha qui n'a pas su bien gérer la partie et, par conséquent, réussir son coaching. «Sur ce match perdu au Maroc, on a eu un problème de coaching sérieux. J'aime et j'apprécie beaucoup le staff technique qui était en place, en particulier Benchikha, mais il faut avouer qu'il a fauté sur le plan professionnel. Il a commis des erreurs et on doit en tirer les conséquences. La FAF assure ses responsabilités et je peux vous dire qu'on avait tout mis à la disposition de l'équipe pour qu'elle réussisse à ramener le meilleur résultat possible. Hélas, ce ne fut pas le cas ! Ce n'est pas la faute à la FAF si l'équipe a perdu ainsi.» «J'ai été choqué et profondément déçu par cette lourde défaite» «Ce fut pour nous un match vraiment catastrophique. En tant que président de la fédération et surtout en tant que supporter algérien, j'ai été choqué et profondément déçu par cette déconvenue. Il n'est plus nécessaire de commenter davantage ce revers, car il a été décrypté en long et en large par les amoureux du football et autres médias. J'ai été encore plus déçu, car avant la rencontre, j'étais très optimiste quant à nos chances de revenir avec au moins le point du nul. Et comme je l'ai toujours dit, il n'est pas de mes habitudes de fuir mes responsabilités. Je crois qu'il est temps d'oublier cet épisode et vite relever la tête. Il ne faut pas chercher à tout prix des excuses. Le football est ainsi fait, parfois tu gagnes d'autres fois tu perds tout simplement. On est des sportifs et on doit accepter ça. La France a bien battu l'Ukraine chez lui par quatre buts à un. Cela signifie que le football n'est pas une science exacte.» «Ce que je n'ai pas compris, c'est cet effondrement total après le premier but encaissé» Et à Mohamed Raouraoua d'enchaîner sur cette déroute historique : «A vrai dire, ce que je n'ai pas compris, c'est cet effondrement total après ce premier but qu'on a encaissé. On avait pourtant tenu bon durant les 20 premières minutes, maîtrisant bien la situation. On pouvait à un moment revenir au score, mais on n'a pas réussi à le faire. Le milieu du terrain et la défense n'ont pas eu le rendement escompté et c'est ce qui nous a coûté cette débâcle. En tout cas, les leçons seront tirées par le futur sélectionneur qui saura comment réguler la situation. C'est d'autant plus affligeant quand on constate que depuis plusieurs matchs maintenant, on n'arrive même pas à marquer des buts. Un manque d'efficacité flagrant que je ne peux expliquer. On va analyser tout ça et trouver la solution à tous ces problèmes.» «L'EN est capable du meilleur comme du pire» «Nous avons un bon groupe de joueurs. Quand il est soudé et bien préparé, il nous sort des prouesses et des merveilles, mais quand il n'est pas dans son jour, on peut s'attendre au pire, comme perdre face au Malawi et à la Serbie, et dernièrement face au Maroc.» -------------------------------------------------------- Concernant le futur sélectionneur «Ça sera une référence en la matière» Cette fois-ci, Mohamed Raouraoua semble bien décidé à mettre le paquet et à miser sur un entraîneur international de renommée mondiale. C'est ainsi qu'il a révélé hier que son choix allait être porté sur un technicien de valeur qui dispose d'un grand vécu et d'un palmarès qui plaident pour lui. «Le prochain entraîneur qui drivera l'EN ne sera pas un technicien quelconque. On choisira un sélectionneur qui a un vécu et un palmarès. Un entraîneur aussi qui a réalisé des choses dans les sélections où il est passé et qui a surtout obtenu des résultats. Une référence en la matière. Nous voulons offrir à notre pays le meilleur staff possible. Nous avons, à cet effet, lancé à travers notre site internet un appel à candidatures pour les entraîneurs qui sont intéressés par le poste. On a composé une cellule qui comprend Mohamed Mecherara, Ali Fergani, Abdelhafid Tasfaout, Atoui ainsi que Yakdah. Elle aura pour mission d'étudier ces candidatures et proposer une short liste au Bureau fédéral qui procédera ensuite à la désignation du nouveau coach.» «Le nouveau coach entamera ses fonctions avant le match face à la Tunisie» «Le nouveau sélectionneur débutera son travail avant la rencontre amicale face à la Tunisie prévue pour le 10 août prochain. Il aura pour but de redresser la situation et faire de notre équipe une machine à gagner. Il aura besoin de temps devant lui et c'est ce qu'on veillera à lui donner.» -------------------------------------------------- Concernant l'entraîneur local «J'ai longtemps défendu la piste locale, mais…» «Je pense qu'on a suffisamment utilisé la piste locale dans nos staffs techniques. Personnellement, j'ai défendu bec et ongles l'entraîneur algérien, même lorsque toute l'Algérie réclamait un étranger, mais maintenant, je crois qu'il faut passer à autre chose. J'ai donné la chance à nos techniciens, mais il faut avouer qu'ils ne sont pas au niveau de leurs homologues étrangers. Je ne suis pas contre la présence d'un technicien dans le staff, mais le premier responsable va être cette fois étranger de nationalité.» -------------------------------------------------------------- Au sujet du football local jugé faible «Les présidents de club doivent investir dans la formation» «C'est malheureusement la triste réalité. Le championnat local ne produit plus de joueurs de grande valeur et qui ont le niveau international. Le problème, c'est que nos clubs ne donnent pas d'importance à la formation et c'est ce qui est en train de tuer notre football. Les présidents de ces clubs doivent revoir leur politique et penser à l'intérêt de la sélection. Je sais qu'ils subissent la pression des résultats, mais ils doivent faire face à cela et se montrer forts. Il faut que tout le monde s'applique pour sortir le football local de son marasme et réussir notre projet de professionnalisme.» «Un championnat de la réserve est une nécessité, mais…» «Mettre en place un championnat de la réserve, pour les joueurs qui ne jouent pas régulièrement avec l'équipe première, est une nécessité, j'en ai conscience. Cependant, le gros problème demeure le manque d'infrastructures dont nous disposons, notamment dans la capitale. C'est ce qui fait qu'on ne peut se permettre à l'heure actuelle de créer ce nouveau championnat. Pour que notre football soit véritablement professionnel, on doit le faire.» -------------------------------------------------------- Au sujet des joueurs de l'EN «Plus de sentiments dorénavant» Le patron du football national a assuré que dorénavant, seuls les joueurs qui seront au meilleur de leur forme et qui apporteront un plus à la sélection joueront : «Je pense que désormais, il faut commencer un nouveau cycle. J'entends dire par là que les joueurs qui n'auront pas le rendement attendu devront laisser place à d'autres éléments. On élargira par conséquent notre champ d'inspection pour garantir à notre EN les meilleurs joueurs du moment. Nous devons à présent couper avec le passé et passer à autre chose. Le Mondial, c'est fini et il faut se projeter vers l'avenir.» «Certains d'entre eux arborent toujours le costume de mondialiste» «J'ai vu que certains joueurs se croient encore dans la peau d'un mondialiste et qu'il suffit d'arborer la tenue pour croire qu'ils vont battre n'importe quel adversaire. Le football africain a beaucoup évolué et la différence, c'est sur le terrain qu'elle doit se faire, pas ailleurs.»