En dépit de la catastrophe qui a frappé le football algérien après l'humiliante défaite concédée, dimanche dernier, à Oran, face au Nigeria (5-2), le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, s'est montré serein et imperturbable. Entouré par une cohorte de journalistes en marge de la cérémonie de la Charte d'or, le boss de la fédération a qualifié la débâcle des Verts de “logique” et ce, compte tenu “de la différence de niveau entre les deux équipes”. Selon lui, la déroute de l'EN ne relève nullement de la catastrophe dans la mesure où “ le football algérien a traversé une longue période de disette, ce qui exige de gros efforts pour le redynamiser”. Raouraoua n'a pas omis au passage de rendre hommage aux joueurs professionnels qui, selon lui, ont évité à l'Algérie une véritable raclée. “Sans nos professionnels, nous aurions, à mon sens, perdu par 50 à 0”, lance-t-il, avant d'enchaîner : “Il n'est pas évident de pouvoir rivaliser avec une équipe de la trempe du Nigeria, après la blessure de Madouni et l'expulsion de Ziani.” Les propos de Raouraoua vont certainement faire des mécontents du côté des joueurs locaux. Car, faudrait-il le rappeler, les Verts, appuyés par une armada d'éléments expatriés, s'étaient fait balayer à Annaba par une très modeste équipe du Gabon sur le score sans appel de 3 à 0. En abordant son avenir à la tête de la FAF, Raouraoua affirme, catégorique, avoir “ la nette ambition d'aller jusqu'au bout de mon mandat”. Un mandat devant expirer le mois de novembre prochain. Invité ensuite par Mazar, président de l'Union africaine des footballeurs professionnels, à prononcer une allocution, le patron de la FAF a défendu son bilan, une manière pour lui de répondre à ses détracteurs. “Personne ne peut nier le travail colossal effectué pour la refondation de notre football”, dit-il en mettant en exergue, à ce propos, la réactivation des 48 ligues de wilaya et la LNF. Il a rendu également un vibrant hommage à tous les anciens présidents de la FAF et aux patrons de clubs qui, note-t-il, “ ont lutté vaillamment durant la décennie noire pour la continuité de la discipline”. Raouraoua a rassuré, lors de son intervention, que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, est “ disposé à nous doter des moyens nécessaires pour le développement de la discipline”. KAMEL YAMINE