Sans grande surprise, la Fédération algérienne de football a choisi de confier les destinées de la sélection nationale à l'entraîneur bosniaque, Vahid Halilhodzic. Sans grande surprise, la Fédération algérienne de football a choisi de confier les destinées de la sélection nationale à l'entraîneur bosniaque, Vahid Halilhodzic. Après des pourparlers qui ont duré plusieurs mois, l'ancien coach du PSG et de Lille prendra donc officiellement ses fonctions le 1er juillet prochain, en remplacement d'Abdelhak Benchikha. Ancien footballeur bosniaque dans les années 1970 puis reconverti en entraîneur au début des années 1990, Coach Vahid est né le 15 mai 1952, à Jablanica (Bosnie-Herzégovine). Connu pour être un entraîneur très rigoureux, qui n'accepte pas qu'on se mêle de ses affaires techniques, celui qui a coaché la Côte d'Ivoire de 2008 à 2010 n'a pas eu une enfance facile. En effet, élevé dans une famille modeste, il a surtout passé sa jeunesse dans la misère et la pauvreté. Dans une interview accordée à un journal croate, il avait déclaré qu'il n'avait même pas assez d'argent pour s'acheter de vrais souliers de football, assurant qu'il disputait ses rencontres dehors avec ses amis avec des chaussures de boxe. Il décidera de laisser tomber ses études en génie civil pour se consacrer uniquement au football. Ce qui n'avait pas été du goût de sa famille, notamment sa mère qui voulait qu'il continue ses études et ne pas gâcher son avenir en jouant au football. Ce n'est qu'après avoir défendu les couleurs de la glorieuse équipe de l'ex-Yougoslavie que la famille Halilhodzic s'est réjouie du parcours de son fils. Joueur, il fut un attaquant racé C'est à Mostar, en Bosnie-Herzégovine, ex-Yougoslavie, que Vahid se révèle dans les années 1970. Le club du Velez Mostar est alors une des équipes phares du championnat yougoslave et pratique un football attrayant et très offensif. A la pointe de l'attaque du Velez, Halilhodzic s'affirme comme l'un des meilleurs attaquants d'Europe. Un succès qui lui permettra de décrocher une place dans la sélection nationale, mais pas d'avoir la même réussite en club, en raison de la présence dans les rangs de la sélection yougoslave de grands attaquants qui évoluaient dans les plus grandes formations serbes et croates. Conformément à la loi en vigueur à cette période en Yougoslavie, Vahid a dû attendre d'avoir 28 ans et d'avoir accompli ses obligations militaires pour aller jouer dans un club étranger. Il débarque ainsi au FC Nantes en 1981. Après une période d'adaptation délicate, Vahid parvient à s'adapter au jeu nantais. L'aventure nantaise aura été une réussite pour Vahid qui deviendra champion de France mais est également sacré meilleur buteur à deux reprises (en 1983 et 1985). Après cinq saisons sur les bords de l'Erdre, Vahid part ensuite terminer sa carrière de joueur au Paris Saint-Germain. En 1992, il prend part à la guerre civile Sa carrière de joueur achevée, Vahid Halilhodzic retourne avec sa famille à Mostar. En 1990, il devient directeur sportif du Velez, son équipe de cœur. Mais à partir de 1992, la Yougoslavie est déchirée par la guerre civile. Il y participe en menant le combat contre les Croates qui voulaient occuper sa ville natale. Après de rudes batailles, Vahid a failli y laisser sa vie. Après que les Croates eurent gagné la guerre, la peine de mort est prononcée à l'encontre d'Halilhodzic et sa famille. C'est ainsi qu'il quitte le pays, avec sa famille, à destination de la France. Une période difficile et sombre dans la vie du Bosniaque qu'il n'oubliera pas de sitôt. Quand Henri Michel vient à son secours ! Après s'être réfugié en France, le courageux Vahid décide alors de reprendre du service et de se re-consacrer au football. C'est ainsi qu'il prend en main, grâce à l'aide d'un ami à lui, la modeste formation de l'AS Beauvais lors de la saison 1993/1994, en 2e Division. Malgré une saison difficile et compliquée, il parvient à maintenir le club de l'Oise en D2, avant de le quitter à l'issue de la saison. Après plus de trois ans de chômage, il part au Maroc pour entraîner la prestigieuse formation du Raja de Casablanca, sur conseils de son ami de toujours avec qui il a joué au FC Nantes, en l'occurrence Henri Michel, alors sélectionneur de l'Equipe du Maroc. Une expérience riche et fructueuse, puisque Coach Vahid permettra au club phare de la capitale économique du Maroc de remporter la Ligue des champions africaine, dans sa nouvelle version (1996), en écrasant au passage le championnat local (meilleure attaque et meilleure défense). Ces succès donnent un nouveau statut à Vahid qui retournera en France pour entraîner la formation de Lille qui évoluait en Ligue 2. C'est ainsi qu'il parviendra à faire de cette équipe, en l'espace de deux saisons seulement, une formation qui jouera la Ligue des champions européenne. Le FC Nantes l'a ignoré dans les moments difficiles Lors de son passage au FC Nantes, Vahid a réussi à rentrer dans l'histoire du club, en devenant l'un de ses meilleurs buteurs. Mais la formation canarie l'ignorera à son retour de Bosnie en 1992, contraint de passer trois ans au chômage. Une attitude qui l'a beaucoup affecté, lui qui attendait un geste de la part des dirigeants du club à cette époque, malgré cela, il ne tiendra pas rancune à son club de cœur, assurant que malgré tout, «le FC Nantes restera toujours sa seconde famille et qu'il lui sera toujours redevable.» Il est à souligner que Vahid a obtenu la nationalité française en 1995. Il est à cheval sur la discipline Connu pour son professionnalisme et son abnégation, Halilhodzic est un entraîneur qui sait se faire respecter par ses joueurs et dirigeants. C'est quelqu'un qui ne badine pas du tout avec la discipline et qui ne tolère aucun écart disciplinaire. Sa ligne de conduite est connue de tous : seuls les joueurs les mieux en forme jouent. Lorsqu'il était joueur, on raconte de lui qu'il était très impulsif et qui lui est arrivé même de se chamailler avec certains de ses coéquipiers, après les défaites. L'on se souvient lorsqu'il était coach du PSG, il avait soulevé une table avant de la jeter violemment par terre pour exprimer sa grande colère, suite à un but que venait d'encaisser son équipe. Halilhodzic est connu aussi pour donner la chance aux jeunes. La révolution qu'il a faite à Lille, en mettant carrément à l'écart plusieurs joueurs cadres, en incorporant de jeunes éléments prometteurs, en est la parfaite illustration. C'est d'ailleurs à Lille qu'on lui a attribué le nom de Coach Vahid. Suspendu deux mois ferme pour s'être violemment attaqué à un arbitre Vahid est un entraîneur qui n'aime pas perdre et qui accepte mal les injustices des arbitres. En effet, à l'époque où il était entraîneur du PSG, la commission de discipline de la Ligue française de football l'a suspendu pour deux mois ferme, après son expulsion et son altercation avec Alain Sars lors d'un match de championnat ayant opposé le PSG à Lyon, le 19 novembre 2004. Ce soir-là, le coach bosniaque a failli en venir aux mains avec le referee français et a refusé durant un long moment d'obtempérer à sa décision de regagner les tribunes. Aussi, le coach a eu plusieurs rapports conflictuels avec certains de ses joueurs, notamment l'attaquant Fabrice Fiorèse qui a dû quitter précipitamment le club de la capitale. Il a démissionné du Dynamo Zagreb à la mi-temps d'un match ! Fidèle à ses principes et à sa ligne de conduite, Coach Vahid n'aime pas du tout qu'on s'immisce dans ses affaires, notamment dans ses choix technico-tactiques. La preuve, il a préféré démissionner de son poste d'entraîneur du Dynamo Zagreb à la mi-temps du match face à l'Inter Zapresic, après que son président Zavko Marmic soit descendu au vestiaire pour lui reprocher d'avoir laissé sur le banc certains joueurs titulaires. «Il est venu dans le vestiaire pour me reprocher d'avoir laissé au repos quelques joueurs et me dire que mon équipe ne jouait pas bien. Il m'a humilié devant tout le monde. Je connais le personnage pour ses écarts de langage et sa manière brutale de communiquer, mais là, je ne pouvais pas laisser passer ça. Il s'en est même pris à ma mère. Et ça, je ne pardonne pas», a-t-il confié au quotidien La Voix des Sports, en mai dernier. Halilhodzic a quitté ses fonctions, alors que son club se dirigeait tout droit vers le titre de champion, et disposait d'une avance de 19 points sur son poursuivant immédiat. En 2008, il s'en remet à Sarkozy pour obtenir les 3,5 millions d'euros d'indemnités de son limogeage du PSG Vahid Halilhodzic ne joue pas avec l'argent et il le fait bien savoir. N'ayant pas digéré son éviction du PSG en 2005, malgré un bon parcours réalisé lors de la saison d'avant, avec cette deuxième place en championnat arrachée et une Coupe de France remportée, le coach bosniaque avait attaqué ses anciens employeurs en justice, en leur réclamant pas moins de 3,5 millions d'euros d'indemnités de licenciement. Dans un premier temps, il avait réussi à gagner son procès, mais les dirigeants parisiens ont fait appel et l'ont dédoublé au final. C'est ainsi qu'il a été sommé par la Cour de cassation de Paris de payer 80 000 euros de dommages et intérêts au club, sans récupérer bien sûr les 3,5 millions d'euros qu'il revendiquait. N'ayant pas admis cette décision du tribunal, Halilhodzic a envoyé carrément une lettre au président de la République française, Nicolas Sarkozy, l'implorant d'intervenir. Une démarche qui s'est révélée inutile, puisque le président français n'a aucun pouvoir au niveau de la justice. Il est à signaler aussi qu'après son départ en mai dernier du Dynamo Zagreb, Halilhodzic a touché la bagatelle de 900 000 euros d'indemnités et 15 000 autres, suite au sacre de son ancien club en championnat. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, en est averti !