On le savait depuis plusieurs jours : l'entraîneur franco-bosniaque est devenu (sans surprise) le successeur d'Abdelhak Benchikha à la tête de la barre technique de l'équipe nationale de football. L'annonce en a été faite hier sur le site officiel de la fédération, comme l'a prévu du reste El Watan dans son édition de mardi dernier. «La Fédération algérienne de football a engagé Vahid Halilhodzic comme sélectionneur de l'équipe nationale d'Algérie pour trois années à partir du 1er juillet 2011», confirme, d'emblée, le communiqué de l'instance fédérale. Le contrat du «Coach Vahid» court, du coup, jusqu'en juillet 2014, soit après le Mondial brésilien si, bien évidemment, les Verts venaient à se qualifier à cette épreuve planétaire. Selon des sources proches du dossier, c'est un contrat d'objectifs qu'a signé l'ancien entraîneur de la Côte d'Ivoire. En d'autres termes, il sera remercié si l'un des objectifs assignés (qualification à la CAN 2013 et au Mondial 2014) n'est pas atteint. Halilhodzic entamera ses nouvelles fonctions à l'occasion de la joute amicale contre la Tunisie prévue le 9 ou le 10 août prochain, probablement en Italie (Florence). Sa première sortie officielle sera contre la Tanzanie, le 3 septembre prochain à Dar es Salem, dans le cadre de la cinquième journée des éliminatoires de la CAN 2012. Le nouvel entraîneur national n'est pas concerné par l'échéance de 2012, car il n'est pas responsable de l'échec. Il n'est pas tenu de qualifier, en effet, l'Algérie pour le tournoi de 2012 pour lequel elle est virtuellement éliminée. Le Franco-Bosniaque est sans poste depuis son limogeage, en mai dernier, par le Dynamo Zagreb (Croatie), bien qu'il ait réussi à remporter le doublé (coupe et championnat). Ancien international du temps de l'ex-Yougoslavie, coach Vahid (59 ans) a accompli l'essentiel de sa carrière d'entraîneur dans les clubs. Après quelques saisons d'apprentissage au FK Mostar (ex-Yougoslavie) et à l'AS Beauvais (France), il part au Maroc pour prendre en main, en 1997, le WA Casablanca avec lequel il remporte le championnat et la prestigieuse Ligue des Champions d'Afrique. Premier coup d'éclat d'Halilhodzic qui récidivera en 1998 avec Lille OSC (France) qu'il propulse en Ligue 1. Il enchaîne les performances, qualifiant le club lillois pour la Ligue des champions d'Europe avant de remporter le titre honorifique de meilleur entraîneur de la Ligue 1 française. Halilhodzic remporte par la suite, avec le Paris SG, la coupe de France et termine vice-champion de la Ligue 1 lors de la saison 2003-2004. L'entraîneur en question n'a qu'une seule expérience en sélection, c'était avec les Eléphants ivoiriens. Il a réussi à les propulser au Mondial 2010 et en demi-finale de la CAN 2010 perdue contre l'Algérie (3-2). Une défaite à laquelle Vahid Halilhodzic ne survivra pas puisqu'il sera limogé (par fax). Et c'est cette même Algérie qui lui offre l'opportunité de rebondir. La nomination de Vahid Halilhodzic est une confirmation de nos écrits que l'appel à candidature lancé par la FAF, au lendemain de la déroute de Marrakech, n'était qu'une simple formalité pour faire passer la pilule de l'entraîneur étranger. Puisque sur les candidatures validées par la commission chargée de l'étude des CV, c'est celle de Vahid Halilhodzic qui aura les faveurs de la fédération. Curieuse coïncidence, puisque Mohamed Raouraoua était en pourparlers avec ledit entraîneur depuis plusieurs semaines. Halilhodzic n'est cependant pas cette «grosse pointure mondiale» promise par Raouraoua. C'est un bon technicien aux compétences connues et reconnues certes, mais il n'a pas de titres continentaux ou mondiaux en sélections. A moins que le concept «grosse pointure mondiale» ait un autre sens aux yeux du président de la FAF.