Je voudrais faire un appel à nos supporteurs pour ne pas sifflez l'hymne national égyptien, car à chaque fois qu'on joue à l'extérieur, personne ne siffle l'hymne national algérien. Avec la présence du groupe au complet et l'approche du match, les choses sérieuses ont commencé. Sentez-vous la pression monter un peu plus ? C'est sûr qu'elle monte chaque jour un peu plus. Pour les joueurs locaux, cela fait un moment qu'on la ressent déjà. Les gens nous la font sentir à chaque endroit du pays et à tout instant. On arrive tout droit dans la dernière ligne, c'est tout à fait normal qu'on la ressente encore plus. Mais al hamdoullah, c'est une pression positive, pas inhibitrice. Elle nous permet de mieux nous concentrer sur le match et mesurer à chaque instant son importance. J'espère que dimanche on sera dans les meilleures conditions possibles, incha'Allah. Vous en parlez déjà au niveau du groupe ? Bien sûr, on le ressent bien aux entraînements. Tout le monde est concerné, tout le monde sait qu'il s'agit d'un gros morceau. C'est sûr que ça va être un match difficile pour les deux équipes. Mais c'est un match qu'on a envie de jouer. Chacun y met du cœur dans le travail, même au niveau des discussions entre nous, cela se ressent. Et qu'est-ce que vous vous dites justement entre vous ? On s'entraide, on tente d'enlever toute pression négative avant dimanche. On sent que c'est un match particulièrement difficile, mais ça reste un match de foot malgré tout, un match en plus sur une série de cinq autres, tout aussi importants dans le décompte final. Il y a la Zambie qui arrive juste après, il ne faut pas le négliger non plus. C'est sûr que ça va être un gros match, mais pas le plus grand match. Vous voyez ce que je veux dire. Ceci dit, je ne minimise pas l'importance de cette rencontre, car je sais ce que ça représente aux yeux des supporteurs. Un match derby entre Arabes rivaux depuis des années. Tout cela, on le sait très bien et on en prend compte très sérieusement. La concentration est optimale et dimanche incha'Allah on sera au rendez-vous. Vous qui n'avez jamais joué contre l'Egypte, est-ce que vous êtes mis dans le bain de l'importance d'un derby par les anciens comme Achiou, Yahia et Mansouri ? C'est sûr que je les écoute avec attention lorsqu'ils me parlent de l'importance d'un match comme celui-là. On écoute beaucoup ceux qui ont vécu les matchs d'avant comme celui de Sousse. On apprend beaucoup d'eux. Mais je ne veux pas trop me mettre la pression. J'essaie de le vivre à ma façon et je me dis que malgré toute la pression qui l'entoure, cela reste un match comme les autres, à domicile de surcroît, peu importe l'adversaire, dans une série de cinq match à négocier de la même manière et avec la même importance. Il ne faut rater aucune rencontre. On jouera chez nous, devant notre public et on se doit de prendre les trois points du match. C'est très important pour la suite. Saâdane a insisté sur l'état d'esprit du groupe. Il va vous demander de ne pas remettre en cause ses choix, parce qu'il s'agit de défendre avant tout un pays. Est-ce que le message est bien passé ? Bien sûr, tous les joueurs ont conscience de la chance de figurer dans le groupe de l'équipe nationale. Maintenant c'est sûr qu'il y a un ensemble assez étoffé, je crois qu'on est 24 ou 25 et tout le monde sait qu'il y aura des déçus avant le match. Mais c'est tout à fait normal car tout le monde a envie de jouer contre l'Egypte. Mais il ne faut pas que la déception des déçus perturbe le groupe de quelque manière que ce soit. Est-ce que tout le monde a compris cela est y adhère ? Je suis sûr que tout le monde a compris cela. On y adhère tous sans hésitation. Et c'est ce qui va faire notre force pour ce match. Tous les joueurs remplaçants et même ceux qui seront dans les tribunes vont respecter les choix du coach. Tout le monde sait qu'il faudra être derrière les onze joueurs qui seront sur le terrain. L'important est de gagner, peu importe qui jouera. Est-ce que vous vous êtes préparés aussi à l'éventualité d'un autre résultat que la victoire ? Vous jouez quand même contre le double champion d'Afrique. Bien sûr que tout peut arriver dans ce match. Nous respectons le passé de l'adversaire et sa composante actuelle. On a étudié toutes les éventualités. Maintenant, ce que les gens doivent savoir avant ce match, c'est que notre groupe est serein et confiant. On ne pense pas aux choses négatives. Ce n'est pas comme ça qu'on arrivera à nous motiver. En 2004, on les a battus, nous avons donc un avantage psychologique par rapport à notre dernière confrontation. Allez-vous vous reposer justement sur cette dernière victoire qui remonte à quatre ans en arrière ? C'est sûr qu'il faudra en tenir compte quelque part. Nous les avions battus toutefois alors que personne ne s'attendait à une victoire de l'Algérie. C'était un peu une surprise pour tous les observateurs parce que l'Egypte était le grand favori de ce match. En revanche, eux aussi vont sans doute se reposer sur ce dernier match pour se motiver. Ils vont tenter de se racheter de cette désillusion qui leur a fait beaucoup mal depuis. Mais nous avons l'avantage de jouer chez nous, devant notre public. Ce qui n'est pas négligeable et je suis sûr que les Egyptiens le savent. La question qui se pose aujourd'hui, c'est de savoir si eux seront capables de relever ce défi, car de notre côté, al hamdoullah, nous sommes très confiants de nos moyens et de notre état d'esprit avant ce match. Ceci, sans la moindre prétention. Nous savons juste que nous avons les moyens de nous imposer. En plus de la pression de notre public et l'avantage de jouer chez nous, quelle serait la clé de la victoire selon vous? La patience, la patience. Il ne faut pas oublier qu'on aura en face une équipe bien rodée, deux fois championne d'Afrique et qui est hyper motivée pour ce match après le nul face à la Zambie. Il nous faudra donc être patients jusqu'au bout, ne surtout pas prendre de but, bien gérer notre match et essayer de marquer, peu importe la minute. Un but au début ou à la 90e minute du match aura la même importance au décompte final. Nous attendons donc beaucoup de patience de la part de nos supporteurs. Nous aurons besoin de leur soutien jusqu'à la dernière minute. Je voudrais juste ajouter une dernière chose si vous le permettez. Volontiers… Je voudrais faire un appel à nos supporteurs pour ne pas sifflez l'hymne national égyptien, car à chaque fois qu'on joue à l'extérieur, personne ne siffle l'hymne national algérien. Ce n'est pas comme ça qu'on va nous encourager. Il faut que nos supporteurs sachent que ça nous fait très honte d'affronter le regard de nos adversaires à ce moment. Nous les joueurs, nous ne somme pas demandeurs d'un tel geste qui ne nous honore pas. Qu'ils respectent l'hymne national égyptien et tout ce que cela représente pour leur peuple et c'est à nous de faire le nécessaire sur le terrain. Entretien réalisé par Mohamed Saâd