La Zambie a remporté un succès précieux, mais ô combien difficile en battant hier le Rwanda par la plus petite des marges (1-0) Stade Chililabombwe - Konkola Arbitres : Cheikh Ahmed Tidiane Seck, Moussa Diakhate et El Hadji Samba (Sénégal) But : Rainford Kalaba (79') (Zambie) Avertissements : Dennis Banda (Zambie) ; Aloua Gaseruka, Boubakary Sadou, Abedi Saïd (Rwanda) Zambie : Kennedy Mweene, Dennis Banda, Joseph Musonda, Henry Nyambe, Emmanuel Mbola, Felix Katongo, Christopher Katongo (cap), Francis Kasonde, Noah Chivuta (Collins Mbesuma 37' puis James Chamanga 74'), Given Singuluma (Jacob Mulenga 62'), Rainford Kalaba Entraîneur : Hervé Renard Rwanda : Jean Claude Ndori, Bodo Ndikumana, Mafisango Mutesa, Labama Bokota, Aloua Gaseruka (Abedi Saïd 82'), Jean Mugiraneza (Jean Uwacu 67'), Haruna Niyonzima (Bonaventure Hategekimana 47'), Olivier Karekezi (cap), Boubakary Sadou, Elias Ntaganda, Eric Gasana Entraîneur : Braco Tucak La Zambie a remporté un succès précieux, mais ô combien difficile en battant hier le Rwanda par la plus petite des marges (1-0), en éliminatoires pour la Coupe du monde et la CAN-2010, ce qui lui permet d'occuper provisoirement la tête du groupe. La première mi-temps débute par un pressing des Rwandais qui, contre toute attente, ne se cantonnent pas en défense. Felix Katongo, celui qui avait donné le tournis aux défenseurs de l'Egypte, n'est pas aussi tranchant sur l'aile gauche. Les Zambiens développent un jeu à son image : brouillon. Face au pressing du Rwanda, la Zambie est contrainte d'user de longues balles aériennes, qui se révèlent inefficaces. Pourtant, c'est sur l'une d'elles que les Chipolopolo se procurent une opportunité de scorer : sur une longue balle, le défenseur rwandais Saidu est trop court et Chris Katongo, dans la surface, intercepte le ballon, mais choisit de centrer en retrait au lieu de tirer (14'). Trois minutes plus tard, c'est le même joueur qui se crochète un adversaire et tire au force, mais Ndori, le gardien de but du Rwanda, dévie le ballon sur Felix Katongo qui rate sa reprise. On croit la machine zambienne mise en branle, mais elle cahote toujours. Pour preuve, ce dégagement raté de Banda dans la surface de réparation de la Zambie qui permet à Haruna de récupérer le ballon et d'adresser un tir puissant, qui passe à côté de la cage (24'). A la 30', Chris Katongo marque, mais le but est refusé pour hors-jeu. Le milieu de terrain Kalaba, constatant le manque de tranchant de ses attaquants, monte au front, dribble deux joueurs et tire en force, mais le ballon rase le montant droit de Ndori. A la 39', le sélectionneur Hervé Renard tente un pari fou pour la Zambie : faire entrer un attaquant supplémentaire en sacrifiant un défenseur. Il fait rentrer Mbesuma. Deux minutes plus tard, ce dernier obtient un penalty après avoir été crocheté par Mugiraneza. Coaching gagnant ? Pas tout à fait puisque le même Mbesuma rate le penalty par deux fois : Ndori renvoie le ballon dans ses pieds la première fois et sa reprise est repoussée par le montant gauche la seconde fois. Les Zambiens semblent être maudits, d'autant plus que Gasana se procure, pour le Rwanda, une nouvelle occasion de scorer dans le temps additionnel. Les premières minutes de la deuxième mi-temps donnent l'impression d'un déjà vu : des Zambiens brouillons et des Rwandais infatigables au pressing et audacieux en attaque. Felix Katongo est repositionné au centre, derrière les attaquants, mais cela ne change pas grand-chose. C'est même le Rwandais Haruna qui se montre dangereux le premier en ajustant un tir puissant qui rate le cadre de peu (48'). Après, c'est une succession de balles aériennes qui font le bonheur des défenseurs rwandais, regroupés et intraitables sur l'homme. Hervé Renard procède à un deuxième changement en incorporant l'ailier Mulenga. Le changement se révèle judicieux puisque Mulenga est un poison pour la défense visiteuse. Il déborde, percute, se montre présent dans le jeu aérien et met des centres plus ajustés. On croit d'ailleurs au premier but lorsqu'à la 78', il reprend le ballon d'une tête lobée, mais le ballon passe juste au-dessus de la transversale. C'est de lui que viendra surtout l'étincelle : il déborde sur la gauche et centre au deuxième poteau sur la tête de Rainford Kalaba qui, cette fois, se montre adroit et met, d'une tête ajustée, le ballon hors de portée de Ndori (81'). C'est l'extase dans le stade. Mulenga, décidément l'homme de la deuxième mi-temps, rate le KO deux minutes plus tard en butant par deux fois sur Ndori après s'être présenté seul face à lui (84'). Les carottes semblent cuites, mais le Rwanda, dans une ultime tentative, rate l'égalisation lorsqu'un attaquant rate incroyablement le cadre alors que le gardien de but zambien Mweene était battu (88'). Les dernières minutes n'apportent rien et la Zambie remporte un succès mérité dans l'ensemble, même les Rwandais ont séduit. F. A.-S. Rupiah Banda à la Kenneth Kaunda wLes présidents passent et se ressemblent en Zambie. Le président actuel Rupiah Banda a fait son show avant le match comme le faisait son prédécesseur. Ainsi, arborant fièrement le maillot zambien, il est entré sur le terrain des vestiaires, en même temps que les joueurs. Il était allé leur tenir un speech avant le match. C'est sur le terrain, flanqué de Kalush Bwalya, président de la Fédération zambienne de football, qu'il a écouté solennellement les deux hymnes nationaux, avant de saluer les deux équipes. C'est sous les ovations du public qu'il a gagné la tribune officielle, ne manquant pas de serrer des mains au passage. Mme Renard : «J'espère vous ferez match nul avec l'Egypte» Croisée à la fin du match avec ses enfants, l'épouse d'Hervé Renard était évidemment heureuse pour la victoire de l'équipe entraînée par son époux. «Je suis Zalmbienne à fond tant que mon mari sera là», nous a-t-elle déclaré avec le sourire. «C'est un bon résultat pour nous aujourd'hui. J'espère seulement que demain, vous ferez match nul avec l'Egypte. Je verrai bien un 0-0. Cela arrangerait la Zambie», nous a-t-elle confié en riant. Renard : «J'espère un 0-0 entre l'Algérie et l'Egypte» La victoire a été difficile alors qu'on s'attendait à ce qu'elle soit plus facile. Comment l'expliquez-vous ? Je n'ai jamais annoncé que la partie serait facile. Je m'attendais au départ à ce que ce soit difficile. J'ai visionné le match Rwanda-Algérie et j'ai découvert un ensemble rwandais solide et entreprenant. Ce qu'il a montré aujourd'hui ne fait que confirmer mon impression. Les gens ont tendance à oublier que le Rwanda a terminé premier de son groupe, ex aequo avec le Maroc qu'il a battu à domicile 3-1. Ce n'est pas une équipe facile. De notre côté, nous avons gagné difficilement, comme contre le Swaziland et le Lesotho. Il n'y pas de match facile et ceux qui s'attendent à des cadeaux de la part de l'adversaire se trompent. Vous avez été donc séduit par l'équipe rwandaise... Oui, beaucoup. Je l'ai dit et je le répète : cette équipe est capable de surprises. Elle peut ramener des points de l'Algérie et de l'Egypte. Ce que je sais, c'est que ce groupe sera serré jusqu'à la fin. N'avez-vous pas douté à un certain moment du match ? Non, je n'ai jamais douté. Si un entraîneur doute, il n'a qu'à changer de métier. Je savais que l'éclaircie allait venir. Gagner ainsi à dix minutes de la fin, devant autant de monde, c'est fabuleux. N'avez-vous pas pris un double risque en incorporant Mbesuma quelques minutes avant la fin de la première mi-temps, puis en le sortant en deuxième mi-temps ? Je ne l'ai pas fait rentrer parce que le public scandait son nom, mais parce qu'il était bien aux entraînements. Trois minutes après son entrée, il a obtenu un penalty, mais il l'a raté. Cela lui a donné un coup sur la tête et, psychologiquement, il n'était plus dans le match. C'est pour ça que je l'ai sorti en deuxième mi-temps. Professionnel comme il l'est, il a compris et accepté mon choix. Maintenant, il y a le match de l'Algérie qui se profile. Sera-t-il aussi difficile ? Moi, comme tous les autres matches. Nous avons déjà quatre points et nous sommes dans une phase où il ne faudra pas en rater beaucoup. L'Algérie est solide et viendra chez nous au moins pour le nul. Dès lundi soir, nous nous remettons au travail pour préparer cette rencontre. Pour nous, c'est une nouvelle compétition qui se profile. Votre épouse nous a déclaré à la fin du match qu'elle espère un 0-0 entre l'Algérie et l'Egypte. Est-ce le score que vous espérez vous aussi ? Oui, car l'Algérie serait mal psychologiquement avec deux points seulement lorsqu'elle se présentera face à nous. Un nul arrangerait nos affaires. Cela dit, je pense aussi que même si la Zambie n'avait pas gagné aujourd'hui, rien ne serait perdu car c'est tellement serré dans ce groupe que rien ne se décidera jusqu'au bout. J'en suis convaincu. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda Le stade ne s'est pas rempli Alors que tout la Zambie rêve de Coupe du monde depuis le nul imposé par les Chipolopolo aux Egyptiens au Caire, le Konkola Stadium de Chililabombwe ne s'est pas rempli totalement. En effet, il restait des places vides dans le virage est du stade. Même en deuxième mi-temps, lorsque les portes du stade ont été ouvertes à ceux qui n'avaient pas les moyens d'acheter les tickets, les gradins ne se sont pas remplis. Les familles de Renard et de Beaumelle présentes En plus des nombreux supporters zambiens, la sélection nationale de Zambie a eu le soutien indéfectible de plusieurs Français. Il s'agit, en fait, de membres des familles du sélectionneur, Hervé Renard, et du préparateur physique, Patrice Beaumelle. Femmes et enfants arboraient fièrement les maillots zambiens, s'identifiant parfaitement au destin sportif du pays. Il y en a même qui ont dessiné le drapeau de la Zambie sur leurs joues. Terrain très praticable On ne sait pas si ce sont les jardiniers zambiens qui ont bien fait leur travail depuis la visite effectuée par Rabah Saâdane et Mohamed Raouraoua au stade de Chililabombwe, mais le terrain de Konkola Stadium était hier en bon état. Il était très praticable et le ballon y circulait bien. En tout cas, il est en meilleur état que le terrain du stade Mustapha-Tchaker de Blida. Les supporters rwandais au milieu de ceux de la Zambie Une dizaine de supporters rwandais étaient présents au stade Konkola pour soutenir les leurs. Ils ont été placés dans la tribune se trouvant à gauche de la tribune officielle, au milieu de supporters zambiens. Bruyants et exubérants, ils n'ont pas pour autant été inquiétés le moins du monde. Il y eut même une compétition entre eux et une supportrice zambienne, désireuse de crier plus fort qu'eux. De notre envoyé spécial à Konkola (Zambie) : Farid Aït Saâda