De notre envoyé spécial à Ndola : Farid Aït Saâda La victoire probante réalisée par l'Algérie aux dépens de l'Egypte lui ouvre des perspectives intéressantes dans sa quête d'une qualification pour la CAN-2010 et le Mondial-2010. Désormais, elle est leader de son groupe au bénéfice d'une meilleure différence de buts devant la Zambie, mais toutes deux avec 4 points chacune. La prochaine rencontre opposera justement les deux co-leaders le 20 juin à Chililabombwe, dans la nord de la Zambie, et la «logique» de l'avantage du terrain voudrait que ce soit les Zambiens qui se présentent comme favoris. Or, rien n'est moins sûr. Les Chipolopolo ne sont pas imprenables et les Verts auraient tort de les surestimer car plusieurs facteurs plaident pour que l'Algérie se présente en conquérant sur le terrain du Konkola Stadium. Un terrain praticable, un stade sécurisé Parlons justement de ce stade. Alors que la raison officielle invoquée pour la domiciliation des matches de la Zambie dans ce petit stade d'une capacité de 15 000 places (sa capacité officiellement déclarée est de 20 000 places, mais nous doutons fort de ce chiffre) est le fait que le stade national de Lusaka subisse actuellement des travaux de réfection, des mauvaises langues expliquent ce choix par la crainte du public de Lusaka, réputé comme étant difficile et exigeant. Les villes de la ceinture minière du nord du pays sont réputées pour leurs supporters fervents et inconditionnels et c'est ce qui a dû motiver le choix du stade de Chililabombwe. Contrairement à la réputation qui colle aux stades provinciaux d'Afrique, le Konkola Stadium est certes petit, mais ce n'est pas du tout un coupe-gorge. Le terrain est en bon état et le ballon y circule très bien. Les gradins ne sont pas proches du terrain car la main courante est large. Il y a même possibilité de tracer une piste d'athlétisme de 6 ou 8 couloirs. Un grillage sépare les gradins du terrain, sauf au niveau de la tribune officielle qui est bien gardée par l'armée et la sécurité présidentielle (puisque le président Rupiah Banda assiste aux matches de la Zambie). L'accès vers le terrain à partir des vestiaires est court (une petite allée et un petit tunnel à traverser) et sécurisé par des éléments de l'armée zambienne. Des supporters bruyants, mais pas hostiles Contrairement aux idées reçues, les supporters zambiens sont loin d'être chauvins. Ils soutiennent bruyamment leur équipe, mais sans débordement aucun. Il n'y a donc rien à craindre de l'hostilité du public. Lors du match Zambie-Rwanda, alors que les Zambiens étaient donnés largement vainqueurs par les observateurs et les supporters conditionnés en ce sens, il n'y eut aucune manifestation de frustration même lorsque la sélection zambienne était au plus mal. Le penalty raté et le temps qui s'égrenait sans qu'il y ait de but ont créé une impatience, mais à aucun moment les joueurs rwandais n'ont été inquiétés ou intimidés. On pourra toujours dire qu'on ne sait pas ce qui se serait passé à la fin du match si la Zambie n'avait pas gagné, mais il est clair que les joueurs algériens n'auront absolument rien à redouter pour leur sécurité tout au long du match. D'ailleurs, un délégué de la FIFA, venu d'Europe, veille à ce que les normes FIFA en matière de sécurité soient réunies tout au long du match. Les Zambiens peinent à domicile La Zambie avait impressionné les observateurs en tenant en échec l'Egypte, championne d'Afrique en titre, au Cairo Stadium, mais la victoire de l'Algérie contre cette même sélection égyptienne, avec trois buts de marqués à la clef, démontre que les Pharaons ne sont pas aussi invincibles qu'on le laissait croire et cela réduit sensiblement la performance des Zambiens au Caire. Leur prestation de samedi passé face au Rwanda conforte davantage cette idée : la Zambie joue bien, mais présente des lacunes et gagne souvent à la peine. Cela avait été le cas lors du premier tour éliminatoire face au Swaziland et au Lesotho, pourtant loin d'être des références en Afrique, et ça a été le cas également samedi passé face à des Rwandais qu'on disait morts. D'ailleurs, la majorité de leurs victoires depuis quelques mois ont été obtenues sur des scores serrés. Les Algériens seraient inspirés d'en tenir compte et de se présenter au Konkola Stadium en conquérants, avec la volonté de gagner et non pas avec une mentalité d'épicier. Felix Katongo est en méforme S'il y a un avantage dont les Verts devraient tirer profit, c'est bien le fait que l'équipe zambienne est joueuse et ne verse jamais dans le jeu dur ou dans l'antijeu. Sa défense est physique, certes, mais elle joue bien au ballon. Elle joue tellement au ballon qu'elle peine lorsque ceux qui le font circuler sont en méforme. C'est le cas actuellement de Felix Katongo, le virevoltant milieu gauche, qui semblait être au bout du rouleau contre le Rwanda. Peut-être était-il simplement dans un jour sans, mais toujours est-il qu'il n'a pas pesé dans le jeu comme à son habitude. Quand Felix Katongo tousse, c'est toute l'attaque zambienne qui est enrhumée, même si le «docteur» Hervé Renard possède quelques bons médicaments sur le banc de touche. Du fait de l'énorme espoir né de quatre points engrangés jusque-là par les Chipolopolo, la pression sera sur leurs épaules car tout un peuple croit en une qualification historique à la Coupe du monde et ce ne sera pas facile à gérer pour eux. Des températures clémentes S'il fait plus de 30° à Alger ou à Blida ces jours-ci, que dire alors de la chaleur qui doit régner en Zambie, doit-on se dire. Et bien, ce n'est pas le cas ! Située dans l'hémisphère sud, la Zambie vit actuellement les derniers jours de l'automne. Le jour du match Zambie-Algérie, ce sera la veille du début officiel de l'hiver. Autrement dit, il n'y a rien à craindre des chaleurs suffocantes connues en Afrique. Actuellement, le temps est beau et la température est des plus clémentes (23° samedi passé à Chililabombwe, lors de Zambie-Rwanda). Donc, inutile d'invoquer le prétexte du climat. De plus, il n'y a pas d'humidité à Chililabombwe. A peine pourrait-on se plaindre d'un peu de pollution du fait de la présence de carrières minières dans la région, mais ce n'est pas du tout gênant pour jouer au football. Résumons la situation : le 20 juin, à Chililabombwe, le terrain sera en bon état, le stade sera sécurisé, les supporters ne seront pas hostiles, l'équipe zambienne sera sous pression et il n'y aura pas de chaleur suffocante. En un mot, toutes les conditions seront réunies pour essayer de gagner et non pas pour tenter de limiter les dégâts. Dans la foulée de sa victoire face à l'Egypte, l'Algérie a incontestablement un bon coup à jouer à Chililabombwe. A la seule condition qu'elle le joue à fond. F. A-S. La Zambie a entamé son stage hier Après avoir bénéficié de deux jours de repos, la sélection de la Zambie est entrée en stage hier soir à Lusaka afin de préparer son match contre l'Algérie. Le stage commencera dans la capitale zambienne, avant de se poursuivre en Afrique du Sud. Six absents seront de retour La sélection zambienne entame son stage au grand complet puisque six joueurs, absents lors du précédent match face au Rwanda, seront de retour. Il s'agit de joueurs qui étaient soit blessés, soit suspendus. Renard ne veut pas de match amical Comme avant ses deux premiers matches face à l'Egypte et le Rwanda, où elle s'était contentée de matches d'application contre l'équipe de l'Académie de Orlando Pirates, la Zambie ne disputera certainement pas de match amical. C'est du moins ce qu'a affirmé son sélectionneur, Hervé Renard. «En Afrique du Sud, ce sera bientôt le début de la Coupe des Confédérations. On ne va tout de même pas demander à l'une des sélections participantes d'être notre sparring-partner. Cela nous coûterait trop cher, à tous les niveaux», a-t-il plaisanté.