A partir du banc de touche, Achiou a vécu le match sur les nerfs. Il était stressé, mais concentré. A partir du banc de touche, Achiou a vécu le match sur les nerfs. Il était stressé, mais concentré. «J'étais prêt à rentrer à n'importe quel moment», dit-il. Au premier but de Matmour, il explose de joie, une joie d'un joueur qui aura contribué à cette victoire à sa manière, par son esprit de groupe et par son soutien indéfectible à ses coéquipiers. * D'abord, quel commentaire pouvez-vous nous faire sur ce beau succès face à l'Egypte ? Vous l'avez si bien dit, c'est un beau succès contre une grande équipe. C'est une double joie. La joie d'avoir empoché les trois de la rencontre et celle d'avoir battu la meilleure formation du continent. Tout le monde sait que les matches contre l'Egypte ont toujours un cachet particulier et automatiquement, la joie de la victoire a également un goût particulier. Elle est immense en tout cas. * Justement, on vous a vu, même si vous n'aviez pas joué, fou de joie sur la main courante et vous jubiliez dans tous les sens … Ecoutez, ou on est de tout cœur avec l'équipe nationale, et dans ce cas, on s'investit totalement, ou on ne l'est pas, et dans ce cas, mieux vaut rester chez soi. Sur le banc ou sur le terrain, on doit se sentir concerné jusqu'au bout. On ne peut pas rester indifférent par rapport à cet exploit, ce n'est pas possible. J'ai sauté de joie parce que j'aime cette équipe et ses couleurs, parce que je me sens une partie d'elle. Le fait que j'ai été remplaçant n'a rien à voir. C'est justement notre esprit de solidarité qui nous a permis de réaliser cette belle victoire. * Comment avez-vous vécu ce match à partir du banc de touche ? Avant le match, quand vous êtes dans le onze rentrant, vous êtes stressé naturellement, mais dès que vous touchez votre premier ballon, vous êtes libéré. Ce n'est pas le cas d'un remplaçant qui devra vivre avec ce stress jusqu'à la fin. On ronge les doigts ou on les croise, on serre les poings, on tape des pieds, on fait tout et n'importe quoi pour essayer de gérer cette situation. C'est difficile de la vivre à partir du banc. En revanche, on peut mieux regarder le match, c'est une autre façon de le voir. On peut voir les lacunes, les mauvais placements, et à partir de là, on peut se rendre utile en attirant l'attention des joueurs qui sont sur le terrain. On peut aussi les encourager et les soutenir. Enfin, je crois qu'il y a toujours une chose à faire. L'essentiel, c'est de se sentir concerné. Il est vrai, aussi, et cela est normal, que vous vous dites que si j'étais sur le terrain, j'aurais fait ceci ou cela, enfin des trucs comme ça. * A l'annonce du onze rentrant, vous n'étiez pas un peu déçu de constater que vous n'y étiez pas ? Je ne sais pas comment vous répondre. Si, j'étais déçu, mais pas dans le sens que tout le monde va comprendre. Vous savez bien qu'un match comme celui-là, tout le monde veut le jouer, c'est dans ce sens que j'ai été un peu déçu. Si on veut aller au Mondial, il faut se serrer les coudes et se rendre utile sur le terrain comme sur le banc. Moi, tout le monde me connaît, je ne suis pas un égoïste. Bien au contraire, je dis bravo à tous ceux qui étaient sur le terrain, car ce sont eux qui se sont battus comme des lions jusqu'au bout pour nous procurer cette joie. Je leur tire chapeau, ils méritent tout le respect. * Dans ses plans, Saâdane comptait vous faire rentrer dans le cas d'une situation compromettante pour essayer de la débloquer. Un commentaire ? Saâdane me connaît très bien. Il connaît mes qualités et mes points forts. Il sait que je suis capable de provoquer un déclic à partir d'une prouesse technique pour débloquer, comme vous dites, une situation compromettante. A partir de là, je lui fais confiance. Physiquement, je suis très en forme et je jouis de tous mes moyens techniques. Et même si j'étais remplaçant, j'étais très concentré et prêt à rentrer à n'importe quel moment. Cela dit, Saâdane a fait le bon choix. La preuve a été donnée sur le terrain. Aussi, le chemin vers le Mondial est encore long et l'équipe aura besoin de toutes ses potentialités. * Après les résultats des deux derniers matches du groupe, comment voyez-vous désormais les chances de l'équipe nationale ? Ce match contre l'Egypte constitue à mon avis une référence pour évaluer notre niveau. Je crois que nous avons démontré qu'on peut aller très loin, car lors de ce match, notre équipe a montré de grandes choses. Par ailleurs, et c'est toujours un avis personnel, il n'y a pas une grande différence entre les différentes sélections africaines. Le niveau est presque le même. Donc si on préserve le même état d'esprit, la même envie et la même volonté, je suis sûr qu'on ira au Mondial. Je le redis encore une fois, c'est notre solidarité qui fera la différence, car comme je viens de le dire, côté sportif, le niveau est presque le même entre toutes les équipes. Je voudrais ajouter une chose. En 2004, nous avons battu l'Egypte, mais par la suite, nous n'avons rien fait. Eux, ils ont été sacrés deux fois champions d'Afrique. Il faut donc en tirer les leçons. Entretien réalisé par Basset M.