«J'ai quitté l'USMA à cause de Laroussi» C'est le quatrième gardien dans l'histoire du club à quitter l'USMA pour aller rejoindre le club rival, le Mouloudia d'Alger. Lui, c'est Mohamed Amine Zemmamouche. Après Kamel Kadri, Ali Lezzoum, Merouane Abdouni, "Zemma" gardera la cage du Mouloudia cette saison, après avoir laissé tomber l'USMA. Désormais, tous les amateurs du football n'attendent que le grandissime derby algérois face à l'USMA pour voir là l'œuvre l'enfant de Mila. Joint par téléphone dimanche aux environs de 22h30, Zemmamouche a accepté de nous livrer ses impressions, après avoir signé chez l'ennemi juré, le club de Soustara. Le désormais nouveau portier du Mouloudia nous a même donné les raisons qui l'ont poussé à laisser tomber les Rouge et Noir. Selon lui, c'est à cause du secrétaire général de l'USMA, Mustapha Laroussi. * Vous avez enfin conclu avec le Mouloudia… Tout à fait. Maintenant, je suis 100% mouloudéen. J'ai tout finalisé cet après-midi (ndlr : dimanche). Je suis vraiment heureux d'avoir opté pour le Mouloudia, un club prestigieux au passé glorieux. Je suis donc au Mouloudia cette saison. Si tout se passe comme je l'espère, je renouvellerai sans problème aucun. * Comment ont été entamés les contacts avec le Mouloudia ? Les dirigeants du Mouloudia d'Alger, après avoir su que j'allais être libre à l'issue de cette saison, ont pris attache avec moi. Au terme de la discussion que j'ai eue avec eux, un terrain d'entente a été vite trouvé. C'est alors que j'ai opté au profit du Mouloudia. * Avouez que cela n'a pas été facile pour vous de quitter l'USMA ? Laisser tomber l'USMA, un grand club qui m'a permis de me faire un nom, n'a pas été chose facile comme vous dites. Moi, je ne suis pas un ingrat. Au contraire, je suis reconnaissant envers ce club qui m'a permis de jouer en D1 ainsi qu'en sélections des jeunes. C'est difficile, mais c'est le destin. * Personne ne s'attendait un jour à vous voir quitter l'USMA pour rejoindre le voisin mlouloudéen… C'est ce qu'on appelle le destin. Maintenant en réaction à ce que vous dites, en effet, il est très rare de voir des joueurs de l'USMA rejoindre le Mouloudia ou inversement. Je vais vous étonner, même moi je ne m'attendais pas à quitter un jour l'USMA où j'étais à l'aise. Mais la donne a changé. * C'est-à-dire ? Moi en tout cas, je ne me voyais pas partir de l'USMA. Mais les choses ont complètement changé. On arrivait même à comploter contre moi. Pour être plus clair, une personne à l'USMA a tout fait pour me saboter et me nuire. Malheureusement pour ce monsieur, il n'est pas arrivé à ses fins. Moi en tout cas, je suis un professionnel. * Peut-on connaître cette personne ? C'est le secrétaire général du club, Mustapha Laroussi, qui a voulu me briser. C'est lui qui m'a créé beaucoup de problèmes à l'USMA. J'ai pris la décision de quitter l'USMA à cause de lui. Dieu merci, je suis un homme au sens propre du terme. Quand je veux dire quelque chose, je le dis en face, ce qui n'est pas le cas de Laroussi. Je ne le lui pardonnerai jamais. D'ailleurs avant la fin du championnat, il s'est mis à raconter que j'allais opter pour l'ESS. En tout cas, je le laisse à sa conscience. Je tiens à apporter une précision. * Allez-y… Je n'ai aucun problème avec les supporters de l'USMA. Au contraire, j'ai de très bonnes relations avec eux. Ils se sont montrés très corrects avec moi. Lorsque j'avais renouvelé la saison passée, j'avais dit à Allik que j'allais rendre les fans de l'USMA heureux. Dieu merci, j'ai atteint mon objectif. Pour preuve, ils n'ont pas cessé de m'applaudir durant toute la saison. Plus même, ils ont mis de la pression sur le club pour qu'on me verse mon argent. * C'est donc à cause de Laroussi que vous avez quitté le club ? Tout à fait. * Et avec Allik, comment ça se passait ? Dieu merci, j'entretiens de très bonnes relations avec M. Saïd Allik qui a toujours été à mes côtés, surtout dans les moments difficiles. Il était comme un père pour moi, surtout que j'ai rejoint l'USMA très jeune. * Nous voulons connaître les véritables raisons qui vous ont poussé à quitter l'USMA… C'est Laroussi. Vous savez, moi je ne paye pas pour jouer. Oui, c'est une vérité. A l'USMA, ça se passe comme ça. Il y a des joueurs qui glissent la tchipa pour être alignés. Moi, je ne peux pas le faire. Je suis un enfant de bonne famille avec ses principes. Je pense que les gens que je vise ont tous compris. De plus, les proches de l'USMA savent et connaissent parfaitement la réalité. A partir de là, je demande aux supporters de l'USMA de me comprendre. On m'a poussé à quitter le club. * Des contacts de l'étranger ? Oui, il y avait Nancy et le CS Sedan. Pour ce qui est de Nancy, un manager m'a demandé de patienter, mais j'ai refusé, car je ne pouvais pas attendre. Pour ce qui est de Sedan, je n'ai pu décrocher un contrat professionnel à cause du secrétaire du club, Mustapha Laroussi. L'entraîneur de Sedan devait venir ici en Algérie pour me superviser. Malheureusement, je ne jouais pas à cause de Laroussi. Donc en plus des problèmes qu'il m'a créés à l'USMA, il m'a privé d'un contrat professionnel. * Qu'en est-il de Mouassa et Abdouni ? Je préfère ne rien dire de l'entraîneur Mouassa mon désormais ex-entraîneur. Abdouni, lui, est un ami. * En tout cas, les Chnaoua attendent avec impatience de voir comment vous allez réagir lors du derby face à l'USMA… Mais pour moi, ce sera un match ordinaire comme tous les autres. Je suis un gagneur et je défendrai les couleurs de mon nouveau club comme je le faisais avec l'USMA. Les supporters du Mouloudia peuvent compter sur moi * Vous êtes le quatrième gardien de but à quitter l'USMA pour aller rejoindre le Mouloudia… C'est ce qu'on m'a dit. J'espère faire mieux qu'eux, voilà tout. * En 2005, vous avez pris part à votre premier derby ; pourriez-vous nous en reparler ? Je me souviens de ce match comme si c'était hier. Même à 19 ans, j'avais réalisé une prestation de premier ordre. Dieu était à mes côtés ce jour-là. J'ai tout le temps fait de grands matchs face au Mouloudia. * Lors de la première finale en 2006 en pleurant à la fin de la rencontre, on avait fait le lien avec Branci Boukhalfa qui avait pleuré en 1971 après la défaite de l'USMA face au Mouloudia. C'est un moment très difficile dans ma carrière de footballeur. Perdre sa première finale de Coupe d'Algérie est très difficile. En outre, j'avais accompli un parcours exceptionnel. Je me souviens toujours de la demi-finale à Blida face à la JSK où j'avais qualifié l'USMA en finale. C'était donc dur pour moi. * Et la deuxième finale ? C'était encore plus dur pour plusieurs raisons. On était tout d'abord favoris donc déterminés à remporter cette coupe, après avoir perdu la première finale. On avait battu la JSK en demi-finale. Mais on a perdu en finale. C'est le plus mauvais souvenir que je garde jusqu'à présent. * Surtout après le but de Hadjadj ? Ce sont des choses qui arrivent. Les défaites, ce sont tous les joueurs qui doivent les assumer, pas moi seul. * Vous allez avoir comme concurrent Benhamou ; craignez-vous pour votre place ? Je ne crains pas la concurrence. Benhamou est un grand gardien qui a beaucoup de qualités. C'est un vrai professionnel, mais le plus en forme jouera. * A part cette histoire de Laroussi, y aurait-il d'autres raisons qui vous ont poussé à opter pour le Mouloudia ? Non, pas spécialement. Maintenant il est clair que j'ai quitté un grand club pour rejoindre un autre grand club. Je ne regrette rien. J'ai opté au Mouloudia, parce que les gens m'ont estimé à ma juste valeur. Je voulais connaître d'autres sensations, même si l'offre de l'USMA était nettement supérieure à celle du Mouloudia. * Un dernier mot pour conclure ? Je demande aux supporters de l'USMA de me comprendre, surtout Nadir Abdellaoui, Mohamed Maza et Islam Ferradji. Ce sont plus que des amis pour moi, ce sont des frères. Aux Chnaoua, je leur promets une grande saison pour remporter inch'Allah un titre. Entretien réalisé par Hamza Rahmouni