Joueur, Lothar Matthäus a pratiquement tout gagné : le championnat d'Allemagne avec le Bayern Munich, la Coupe UEFA avec l'Inter Milan et la Coupe du monde de la FIFA 1990 avec la RFA. Joueur, Lothar Matthäus a pratiquement tout gagné : le championnat d'Allemagne avec le Bayern Munich, la Coupe UEFA avec l'Inter Milan et la Coupe du monde de la FIFA 1990 avec la RFA. Un an après son sacre en Italie, le milieu de terrain international est élu Joueur mondial de la FIFA. Au terme d'une ultime pige aux NY/NJ MetroStars en 2000, Matthäus décide finalement de raccrocher les crampons après 20 ans de carrière. Le recordman des sélections en équipe d'Allemagne (150) se lance alors dans un nouveau défi et devient entraîneur. On le retrouve tour à tour en Autriche (au Rapid Vienne et au Red Bull Salzbourg), en Serbie (au Partizan Belgrade), en Hongrie (à la tête de l'équipe nationale) et, plus récemment, en Israël (au Maccabi Netanya). Le contrat qui le liait à son club jusqu'en 2010 a finalement été résilié en avril dernier pour des raisons financières, ce qui explique que l'ancien champion du monde soit actuellement en quête d'un nouveau poste. Nous en avons profité pour obtenir un entretien exclusif auprès de ce fin connaisseur du football mondial et européen et évoquer en sa compagnie son avenir personnel, les qualifications pour la Coupe du monde de la FIFA 2010 ou encore la Coupe des Confédérations de la FIFA 2009. * Lothar Matthäus, on vous a récemment aperçu en Italie. La Serie A est un championnat que vous connaissez bien, pour y avoir évolué en tant que joueur à la fin des années 80. Faut-il s'attendre à vous retrouver prochainement au pays des champions du monde ? Effectivement, je suis allé en Italie. En fait, j'étais à Rome, pour assister à la finale de la Ligue des champions. Toutefois, je n'ai reçu aucune offre de la part d'un club italien, même si le pays et son football tiennent toujours une place importante dans mon cœur. En tant qu'ancien champion du monde, Joueur mondial de la FIFA et compte tenu de vos états de service en tant qu'entraîneur, on vous imagine très demandé. Alors, sur quel banc de touche vous retrouvera-t-on la saison prochaine ? J'entends dire beaucoup de choses, mais les rumeurs et les contacts concrets sont deux choses différentes. Je suis devenu beaucoup plus prudent, aujourd'hui. J'attends un projet qui me convienne, sportivement et humainement. Je crois que, par le passé, je ne me suis pas toujours posé suffisamment de questions. Je me suis souvent retrouvé avec des clubs à reconstruire. J'ai même été contraint de quitter certains postes en raison de problèmes financiers. On m'a fait certaines promesses qui n'ont pas toujours été respectées. Je suis pourtant très fier de ce que j'ai accompli au Rapid Vienne ou en Israël. * Certains clubs de Bundesliga sont actuellement à la recherche d'un entraîneur. Un retour en Allemagne vous séduit-il ou préféreriez-vous poursuivre votre aventure à l'étranger ? La Bundesliga reste un championnat très attractif et j'ai déjà eu des contacts très avancés avec un club. Pourtant, force est de constater qu'en dépit de mon palmarès, je n'ai encore jamais eu l'occasion d'exercer mon métier en Allemagne. Je suis un enfant de la Bundesliga et je pense sincèrement pouvoir y faire mon trou. Malheureusement, on ne m'a pas encore donné l'occasion de faire mes preuves. Peut-être ai-je vécu trop longtemps à l'étranger ? On m'a peut-être oublié ? En tout cas, les occasions se sont présentées mais cela ne s'est jamais fait, pour une raison ou pour une autre. Maintenant, je ne suis pas prêt à accepter n'importe quoi. Il faut que l'offre soit intéressante pour le club et pour moi. * Vous avez travaillé un an en Israël. Que retenez-vous de cette expérience ? Israël est un pays à part. En tant qu'entraîneur, il faut par exemple prendre en compte les nombreuses fêtes religieuses. Dans ce contexte si particulier, difficile de faire des comparaisons. En plus, les gens ne se passionnent pas vraiment pour le football. Les joueurs ne sont pas toujours très professionnels dans leur attitude. Pour un entraîneur européen, ce n'est pas toujours facile à gérer. C'était une expérience inédite pour moi. * Pendant votre séjour là-bas, vous avez dû vous faire une bonne idée du niveau du football israélien. Quelles sont les chances de la sélection d'être présente en Afrique du Sud ? Je crois qu'Israël fait figure d'outsider dans cette poule. Les deux matches nuls concédés à domicile contre la Grèce et la Suisse risquent de peser lourd au moment du décompte final. Je crois qu'Israël terminera troisième. Il y avait de quoi réussir quelque chose, mais les autres équipes se sont montrées plus fortes et plus constantes. * Que pensez-vous de la situation de l'Allemagne, qui devance toujours la Russie et la Finlande dans le Groupe 4 ? Je pense que l'équipe de Jogi Löw se qualifiera directement pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. Le match de Moscou en octobre prochain sera certainement décisif. Je crois que c'est là que nous gagnerons définitivement notre billet pour la phase finale. Attention toutefois à la Russie, qui possède de grands joueurs et un excellent entraîneur en la personne de Guus Hiddink. Ce ne sera pas un match facile, mais l'Allemagne possède les ressources nécessaires pour obtenir un résultat positif. * La Coupe des Confédérations de la FIFA 2009 vient de débuter en Afrique du Sud. Qu'attendez-vous de ce tournoi sur le plan sportif et au niveau de l'organisation ? Souhaitons que le football occupe le devant de la scène même si, pour les organisateurs, cette compétition doit être considérée comme une répétition générale à un an de la Coupe du monde. Tous les continents sont représentés et tout le monde veut faire bonne figure. Le Brésil et l'Italie sont mes favoris, mais l'Afrique du Sud aura à cœur de faire rêver ses supporters à l'approche du grand rendez-vous mondial. Je pense que nous allons voir beaucoup de belles choses, sur le terrain comme en dehors. * Que peut espérer le pays organisateur de la Coupe des Confédérations de la FIFA et de la Coupe du monde de la FIFA 2010 ? Jouer devant son public représente toujours un avantage. La Corée du Sud et le Japon l'ont démontré en 2002, en atteignant respectivement les demi-finales et les huitièmes de finale. En 2006, l'Allemagne a été littéralement portée par ses supporters. La même chose pourrait se produire en Afrique du Sud même si, pour l'heure, l'équipe nationale ne fait pas encore partie du cercle des grands favoris. * Parlons d'autre chose : en tant qu'ancien Joueur mondial de la FIFA, quel est, selon vous, le meilleur joueur du monde à l'heure actuelle ? J'ai vu la meilleure équipe du monde en finale de la Ligue des champions. Quand on pense au FC Barcelone, le nom de Lionel Messi vient immédiatement à l'esprit. Mais comment évoquer le succès du Barça sans parler de joueurs comme Xavi ou Andres Iniesta ? Tous ces joueurs évoluent ensemble depuis si longtemps qu'ils se trouvent les yeux fermés. Les footballeurs d'exception sont toujours des joueurs intelligents, capables de faire la différence dans les moments décisifs. A Barcelone, Iniesta et Xavi répondent parfaitement à cette description. * Dernière question : pouvez-vous vous imaginer une vie sans football ? Jusqu'à présent, le football a toujours été présent dans ma vie et, franchement, je n'ai aucune envie d'imaginer autre chose ! Fiche d'identité Situation actuelle : Entraîneur Numéro : 10 Nom complet : Lothar Herbert Matthäus Nationalité : Allemande Date et lieu de naissance : 21 mars 1961 à Erlangen Taille : 1m74 Poids : 71 kg Poste : Milieu / Libero Parcours professionnel 1979-1984 Borussia Mönchengladbach 162 (36) 1984-1988 Bayern Munich 113 (57) 1989-1992 Inter Milan 115 (40) 1992-2000 Bayern Munich 189 (28) 2000-2001 MetroStars 16 (0) Sélection(s) en équipe nationale 1979-1983 Allemagne espoirs 15 (2) 1983-2000 Allemagne 150 (23) Equipes entraînées 2001-2002 Rapid Vienne 2002-2003 Partizan Belgrade 2004-2005 Hongrie Janv. 2006- mars 2006 Atlético Paranaense 2006-2007 Red Bull Salzbourg 2008- Avril 2009 Maccabi Netanya Depuis 2009 FC Fehérvar