«Je ne suis pas Zidane, mais je ferai retentir Qassaman en Afrique du Sud» Deux personnes ont manqué à Karim Ziani durant le stage sud-africain : son père Rabah et sa petite fille. C'est avec beaucoup d'émotion qu'il est allé à la rencontre de son père et son complice à son arrivée à l'aéroport Charles-de-Gaulle. La première phrase qu'il lui avait lancée était : «Je te l'avais dit papa, je te l'avais dit papa !» Ziani n'arrêtait pas de répéter à son père qu'il voulait jouer la Coupe du monde au moment où beaucoup d'Algériens ne donnaient aucun crédit au groupe de Saâdane. «Aujourd'hui, tu peux être fier de ton fils dans toute l'Algérie» Devant un père mi-étonné mi ému, Ziani, qui pourtant parle très peu, continuait à lancer fièrement à l'adresse de son père : «Je te l'avais dit lorsque j'étais petit, je t'avais dit que tu seras fier de ton fils, pas seulement dans ton quartier à Soustara, ni à Béjaïa (Rabah Ziani est originaire de la capitale de la Soummam), mais dans toute l'Algérie.» Durant ce moment fort, Rabah Ziani a dû sans doute se remémorer ses nuits blanches dans la voiture au moment où son fils participait à des stages dans toute la France. Il se remémorait le regard dédaigneux des recruteurs qui lui répétaient que son fils ne réussira jamais dans le football de haut niveau à cause de sa taille. «Je ne suis pas Zidane, mais je ferai tout pour que Qassaman retentisse en Afrique du Sud» Elevé par son père et son grand-père ancien moudjahid dans l'amour du pays, Karim Ziani et après avoir refait le match avec son père est revenu à la charge pour lui dire : «C'est vrai que je ne suis pas Zinédine Zidane, mais je ferai tout pour qualifier l'équipe d'Algérie à la prochaine Coupe du monde afin de faire retentir Qassaman en Afrique du Sud.» L'émotion était à son paroxysme et Rabah retenait difficilement ses larmes. Le sujet de discussion a changé et les deux Ziani ont parlé de vacances. Karim qui ira se prélasser sur les plages de Dubai reviendra dès le 3 juillet aux entraînements. Il l'aura bien mérité. R. B.