L'international algérien est arrivé hier en fin d'après-midi à Wolfsburg, accompagné de son agent, Karim Aklil, pour passer la visite médicale, négocier les derniers détails de son transfert Après l'accord trouvé dimanche entre Wolfsburg et l'Olympique de Marseille pour le transfert de Karim Ziani vers le club allemand, les choses n'ont pas traîné. L'international algérien est arrivé hier en fin d'après-midi à Wolfsburg, accompagné de son agent, Karim Aklil, pour passer la visite médicale, négocier les derniers détails de son transfert et probablement signer le contrat et être présenté à la presse aujourd'hui. Les choses sont donc allées très vite, suivant la volonté du joueur qui tient à ce que tout soit clair en ce qui concerne son avenir sportif avant de reprendre les entraînements. La rencontre avec Deschamps annulée Alors qu'une rencontre était initialement prévue entre lui et le nouvel entraîneur de l'Olympique de Marseille, Didier Deschamps, dans le but de savoir si le coach comptait sur lui ou non, cette entrevue n'a pas finalement eu lieu du moment que le club phocéen a accepté qu'il parte. Donc, Ziani n'avait plus besoin de convaincre son entraîneur de le laisser partir ou d'être convaincu de rester. Alors que le groupe marseillais se trouve en stage d'oxygénation à Evian, le milieu de terrain algérien a préféré aller au concret en ralliant Wolfsburg pour finaliser son transfert. Atterrissage à 15h19 à Hanovre C'est à bord d'un vol de la compagnie Air France, au départ de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, que Karim Ziani est arrivé en Allemagne. L'avion a atterri à 15h19 heure locale (14h19 heure algérienne) sur le tarmac de l'aéroport de Hanovre (il n'y a pas d'aéroport à Wolfsburg, ndlr). Tee-shirt noir et pantalon court en toile couleur blanche, Ziani donnait l'impression d'être un vacancier en quête de moments de détente. Avec sa démarche si caractéristique qu'on la reconnaîtrait entre mille, il a déboulé du hall d'arrivée du terminal A flanqué de Aklil. Il n'y avait aucun représentant du champion de la Bundesliga à l'attente car il était convenu que la partie allemande prenne contact avec les Algériens après leur installation à l'hôtel où des chambres leur ont été réservées. «Le Buteur ici ? » Aussitôt qu'il nous a aperçu, le désormais ex-joueur de l'OM s'est exclamé en souriant : «Je vous retrouve même ici ! Et voilà le début des problèmes ! Vous nous avez saoulés durant trois semaines en Afrique du Sud et voilà que ça reprend !» Le tout sur le ton de la plaisanterie, cela s'entend, car il paraissait content de croiser un compatriote. Après les salutations d'usage et quelques clics sur notre appareil photo pour immortaliser son arrivée en Allemagne, il réagit en s'inquiétant : «S'il vous plaît, pas de photos de manière si ostentatoire. Quand les gens voient ça, ils m'observent d'un drôle de regard en se demandant qui je suis et je n'aime pas ça.» Nous prenons donc des photos plus discrètement pour que Karim, humble et attaché à son anonymat (du moins tant qu'il n'est pas encore connu en Allemagne), ne se fasse pas trop remarquer. Son agent surpris qu'un journaliste algérien se soit déplacé à l'aéroport Croyant au départ à une simple rencontre entre Algériens, comme la coïncidence peut en produire, Karim Aklil a été surpris d'apprendre qu'il s'agissait en fait d'un journal algérien. «C'est Le Buteur. C'est le journal qui est partout et qui ne lâche rien», lui a expliqué Ziani. L'agent nous a salués et a salué dans la foulée qu'un journal algérien soit ainsi à l'accueil d'un joueur algérien arrivé pour signer en terre étrangère. «C'est quand même quelque chose que vous vous déplaciez d'Alger pour un footballeur», a-t-il fait remarquer. «Nous le faisons pour tous les joueurs qui représentent le football algérien à un haut niveau. Et puis, Ziani n'est quand même pas n'importe quel joueur», expliquons-nous à notre interlocuteur qui ne cachait pas son admiration et sa fierté. «C'est la première fois que je viens en Allemagne» «C'est la première fois que je viens en Allemagne.» L'aveu est de Karim Ziani, témoignant que, cette saison, tout sera nouveau pour lui. D'ailleurs, il a examiné avec curiosité une carte de l'Allemagne pour situer Hanovre et Wolfsburg. C'est réellement une page qui se tourne. C'est aussi une page qui n'est pas sans rappeler une autre, glorieuse, écrite par le football algérien face au football allemand il y a 27 ans, l'âge justement de Karim. Il a l'âge de cet exploit réalisé au cours du Mondial 82 et il compte bien en réaliser d'autres, aussi retentissants, sinon plus. C'est son ambition affichée, que ce soit en club ou avec l'équipe nationale. «Est-ce vrai qu'ils n'ont pas de pain ici ?» En marchant dans le hall de l'hôtel, Ziani a aperçu un marchand de viennoiseries et de petits pains. «A ce qu'on m'a dit, il n'ont pas le pain comme celui qu'on connaît. Leur pain n'a pas de mie», lance-t-il. Nous lui confirmons l'information, ajoutant que les Allemands ne sont pas très pain et qu'ils sont plutôt choucroute, saucisse et pomme de terre. Nos explications ont semblé intéresser l'international algérien qui tient d'ores et déjà à s'informer sur les us alimentaires du pays. En vrai professionnel qu'il est, il tient à s'imprégner de tous les détails de sa nouvelle vie et de son nouvel environnement. Son papa est venu l'attendre en voiture A la sortie du hall C, Karim Ziani a enfin retrouvé son «chauffeur» préféré : son papa Rabah. Ce dernier, venu de Paris par route avec l'un de ses frères, a tenu à être présent aux côtés de son fils en ce moment important de sa carrière où il doit passer à un palier supérieur, comme il a été présent durant les étapes les plus marquantes de son parcours. «Tiens tiens ! Vous êtes là aussi !», nous a-t-il lancé, agréablement surpris par notre présence. Rapidement, les bagages sont chargés dans la malle de la voiture. Quelques instants plus tard, Karim Ziani, son père, son oncle et son agent ont pris la direction de Wolfsburg, une centaine de kilomètres plus loin, où le joueur devait passer l'inévitable visite médicale. La nouvelle aventure venait de commencer. F. A. S. Silence radio à Wolfsburg Hier, au siège de Wolfsburg, situé au Volkswagen Arena, le stade du club, on s'est gardé de parler du transfert de Karim Ziani. «Nous n'avons rien à communiquer à ce sujet», s'est borné à nous déclarer Christian Lastich, responsable médias au sein du club champion d'Allemagne. «Nous n'avons pas pour habitude de parler d'un joueur qui n'a pas encore signé chez nous. Lorsque Ziani aura effectivement signé son contrat, soyez certain qu'il y aura un point de presse en l'occasion et là, nous vous communiquerons tous les détails», a-t-il ajouté, affichant une rigueur et une intransigeance tout allemande. Ziani, le 4e ou bien le 5e ? En évoquant la probabilité de jouer dans la Bundesliga, Karim Ziani a compté les joueurs algériens qu'il retrouverait en Allemagne. «Je serai le quatrième car il y a déjà Karim Matmour, Anthar Yahia et Chadli Amri», a-t-il affirmé. En fait, il pourrait être le cinquième car le cas d'un autre joueur algérien est toujours en suspens : Noureddine Daham. L'ancien joueur de Kaiserslautern et de Koblenz ne sait toujours pas s'il va rester en Allemagne ou rentrer au pays. Wolfsburg et Sochaux, c'est du kif-kif au même Karim Ziani s'est montré étonné du fait que Wolfsburg ne soit pas une grande ville, alors que son club est champion d'Allemagne. Ce qu'il ne savait pas, c'est que Wolfsburg est exactement dans le même cas que Sochaux : à l'origine, tous deux n'étaient que deux petits villages, mais la prospérité des usines Volkswagen à Wolfsburg et de Peugeot à Sochaux leur ont permis de connaître un essor économique important et de devenir des villes connues. Détail important : Ziani a joué à Sochaux au cours de la saison 2005-2006, avec une Coupe de France à la clef. Peut-être aussi que sa première saison à Wolfsburg sera couronnée d'un titre. Il a plu en Allemagne hier Alors que l'été est plutôt chaud dans une bonne partie de l'Europe, le climat est encore instable en Allemagne. Hier, il a plu dans la matinée un peu partout dans le pays, même si le soleil a fait une timide réapparition dans l'après-midi. Les températures sont, elles, plutôt clémentes, ce qui explique que beaucoup d'Allemands ont gardé l'option de l'habillement estival. F. A. S.