La précieuse victoire (0-2) ramenée de Chililabombwe, samedi dernier, par l'équipe d'Algérie contre la Zambie restera sans doute historique dans le parcours des Verts. La précieuse victoire (0-2) ramenée de Chililabombwe, samedi dernier, par l'équipe d'Algérie contre la Zambie restera sans doute historique dans le parcours des Verts. Et comment ne le sera-t-elle pas, du moment que la dernière fois que l'Algérie s'était imposée de manière aussi décisive remonte à… 1986, avec ce fameux match contre la Tunisie (1-4) qualifié d'«Intifada d'El Menzah» qui avait vu les Madjer, Belloumi, Assad, Kaci-Saïd et consorts donner une leçon de football en bonne et due forme à leurs adversaires tunisiens. Une victoire qui avait été arrachée avec l'art et la manière, un peu comme celles de Blida et Chililabombwe, qui ont fait sortir le peuple deux fois de suite dans la rue. Tout au long du parcours de l'équipe d'Algérie, depuis son indépendance, on comptabilise quelque 16 victoires des Verts toutes aussi décisives et éclatantes les unes les autres. Rétrospective. 1965 : le déclic aux Jeux africains du Congo Au sortir de la guerre de libération, l'Algérie entière était en ébullition et tous les rêves étaient devenus permis. Le sport n'était pas en reste et le football, en locomotive désignée, se devait de tirer les wagons des autres disciplines vers l'avant. C'est ainsi que l'équipe d'Algérie, dirigée par Smaïl Khabatou, entamait la première aventure des Verts post-indépendance. Pour adversaires, ils eurent des équipes huppées comme la Tchécoslovaquie, l'Allemagne, le Brésil, la Russie, la Bulgarie, ou l'Egypte. 18 matches durant lesquels l'équipe nationale avait profité pour peaufiner ses automatismes avant le premier grand défi de son histoire sous les couleurs de l'Algérie libre. Le premier examen officiel a été la double confrontation du 28 décembre 1964 face à la Tunisie, soldée par une victoire à Alger sur un but de Bentahar et un nul vierge au match retour à Tunis. Ce qui a donné des ailes aux Verts de l'époque avant d'aller taquiner les plus costauds parmi les présents au tournoi final des Jeux africains de Brazzaville. La première victoire sur le Zaïre (4-1), le 20 juillet 1965, sera le déclic tant attendu par les Algériens qui récidiveront par un autre succès contre Madagascar, bien que moins retentissant (1-0). L'élimination a été consommée après les défaites face à la Côte d'Ivoire et au Mali. 1967 : première victoire officielle à l'extérieur des Verts L'histoire de l'EN en Coupe d'Afrique des nations ne remonte pas à très loin, puisque ce n'est qu'en 1967 que l'Algérie a pris part aux éliminatoires de cette compétition. La première sélection battue par les Verts en terre étrangère a été le Mali. C'était le 5 février 1967, lors d'un match retour palpitant que les verts craignaient au plus haut point, notamment après la courte victoire au match aller à Alger. Une victoire arrachée avec les tripes sur le score de 0-3. Un succès qu'ils rééditeront quelques jours plus tard contre le Burkina Faso, après une victoire 1-2 à Ouagadougou même, le 12 février 1967. 1979 : la plus belle de toutes les victoires, Casa et cet inoubliable 1-5 ! Incontestablement, la plus belle et la plus retentissante de toutes les victoires des Verts à l'extérieur restera celle de 1979, à Casablanca, face au Maroc. Un petit rappel du contexte pour comprendre un peu mieux. La guerre entre le Maroc et le Polisario battait son plein et feu Houari Boumediène venait de décéder quelques mois auparavant. L'Algérie n'avait plus gagné à l'extérieur depuis 12 ans. Même si les deux médailles d'or (JM 75 et les JA 79) avaient redonné un peu d'espoir à notre football, l'Algérie n'avait pas réussi à gagner son billet pour la CAN pendant toute cette période. Quelques jours avant le match contre le Maroc, Tedj Bensaoula venait de perdre son père, mais l'avant-centre du MCO a pris son courage à deux mains en décidant de faire faire partie de l'équipe. Il marquera trois des cinq buts des Verts et réalisera le meilleur match de sa carrière. Le succès était non seulement sportif dans ce derby avec les voisins les plus proches, mais surtout politique. Mais le plus dans cette victoire, c'est qu'elle ouvrait pour la première fois de l'histoire les portes des JO de Moscou en 1980. 1980 : Lagos en finale, 1981, Constantine au Mundial ! Les réformes sportives décidées alors commençaient à porter leurs fruits, après le retour à la CAN des Verts en 1980. Une brillante participation et un échec en finale 3-0 face au Nigeria. Mais la revanche sera prise un an plus tard au match aller qualificatif au «Mundial » espagnol. Une victoire 0-2 en terre nigériane, avant que Belloumi et Madjer ne nous envoient en Coupe du monde 1982 au match retour dans l'enceinte du stade du 17-Juin de Constantine. 1985 : au Mexique, en passant par Lusaka et Tunis L'Algérie connaîtra alors l'âge d'or de son football. Les victoires s'enchaînaient et aucune nation ne nous faisait peur. Les Verts tutoyaient le monde du football et la légende des années 80 s'écrivait au fil des rencontres. Vinrent par la suite les éliminatoires de Coupe du monde et ces deux dernières étapes qui restaient avant la deuxième qualification au Mondial. La première victoire à l'extérieur fut pénible et belle. C'était à Lusaka contre la… Zambie (0-1) et la deuxième fut l'une des plus belles, des plus séduisantes, vous l'aurez compris, contre la Tunisie. La revanche de 1978 était prise, et de quelle manière ! 1989 : Harare puis la douleur du Caire La Coupe du monde devenait plus intime pour les Algériens et personne ne s'attendait à une élimination des Verts. Le bon début de l'équipe d'Algérie emmenée par Madjer et Menad donnera de grands espoirs aux supporteurs, contre le Zimbabwe (1-2 à l'extérieur) et la Côte d'Ivoire qu'ils ont étrillés par 2-0. Mais la dernière marche fut douloureuse face à ces satanés égyptiens qui ont imposé un score vierge (0-0) à Constantine, avant de gagner au Caire par 1-0. C'était le jour du début de cette fameuse affaire Belloumi. 1993 : l'affaire Karouf éclipse les deux victoires à l'extérieur Après l'âge d'or des années 80 et la victoire de la CAN 90, vint le début de la période la plus sombre du football algérien, accentué, faut-il le souligner, par le début du terrorisme en Algérie. Quelques victoires à l'extérieur méritent d'être mentionnées, comme celles ramenées du Sénégal (1-2) et de Guinée Bissau (1-4). Le duo Ighil-Mehdaoui était pourtant bien parti pour réaliser d'autres exploits, comme celui de Tlemcen et la victoire sur le Ghana (2-0) d'Abedi Pelé. Mais l'affaire Karouf surgissait de nulle part pour la suite qu'on connaît. 1998 : victoire pour rien en Libye Le peuple n'avait plus la tête au football. L'Algérie comptait ses morts et l'EN ne donnait pas envie d'être suivie, tellement les défaites se succédaient. La seule victoire ramenée de l'extérieur fut en terre libyenne (1-3). Mais à quoi sert de gagner pour perdre au stade du 5-Juillet contre le… Kenya ?!! 2001-2003 : quatre victoires sans valeur Dans le même registre des échecs répétés, l'Algérie ne parvenait plus à s'imposer contre les plus petites équipes comme le Gabon et le Zimbabwe. Et même les quatre victoires ramenées de l'extérieur contre le Burundi (0-1), la Namibie par deux fois et le Niger, n'étaient pas convaincantes. C'était la dèche totale et le peuple n'attendait plus rien de cette sélection devenue méconnaissable et insipide. 2009 : l'Algérie retrouve vie au stade de la… mort ! Alors que l'ancienne génération avait laissé place à des jeunots venus d'Europe, les Verts reprenaient peu à peu leur chlorophylle, en parvenant à chaque match à séduire un peu plus. Les rencontres face au Brésil et à l'Argentine donnaient un net aperçu sur la valeur de la composante de l'équipe d'Algérie. Du talent et de la volonté chez des jeunes qui mûrissaient de match en match. Le rappel des enfants égarés apportera encore plus de vie à cette EN que les observateurs les plus avertis attendaient avec impatience de voir arriver. La confirmation viendra de Blida, après cette cinglante défaite infligée au champion d'Afrique en titre, l'Egypte, puis de cette victoire en terre zambienne qui réchauffera le cœur de tout le peuple. Aujourd'hui, il n'y a pas de doute : les Verts ont repris vie au stade de la… mort ! A. H. et N. D.