«Sirigu est un gardien qui me plaît beaucoup. Il est complet et très bon sur sa ligne.» «Je n'ai jamais annoncé la fin de ma carrière internationale.» Les Bleus, la nouvelle génération de gardiens français, Salvatore Sirigu et le PSG sont les thèmes abordés au cours de ce deuxième volet par Sébastien Frey, figure emblématique de Serie A et portier français du Genoa qui a affronté Naples, hier. Sébastien, parlons de l'équipe de France. Pourquoi n'avez-vous pas réussi à vous imposer ? Mon suivi en équipe de France a pourtant été très long. Depuis les moins de quinze ans jusqu'à l'équipe première, j'ai côtoyé les Bleus. A partir des Espoirs, ça a été plus compliqué. Je pense avec le recul que je n'ai pas fait partie de la bonne génération. Je suis arrivé entre l'ancienne et la nouvelle. On va dire que je n'étais pas là au bon moment. Il y avait Greg (Coupet) devant qui faisait de très belles choses. J'ai un grand respect pour Greg. Enfin, je n'oublie pas que j'ai fait deux ou trois ans avec l'équipe de France. Ça a été un très très grand honneur de porter ce maillot, même si j'aurais aimé représenter plus souvent mon pays. Le gardien emblématique de la Juventus Gianluigi Buffon répète que vous êtes l'un des tous meilleurs gardiens d'Europe et que vous méritez d'être appelé chez les Bleus. On a préféré pousser les plus jeunes gardiens de but. C'est un choix et je le respecte. Ce qui m'est resté en travers de la gorge, c'est que personne ne m'ait appelé personnellement pour m'expliquer. Je le regrette. Je pensais mériter au moins un petit coup de téléphone. Pas pour se justifier mais pour m'expliquer tout simplement. Je connais l'entraîneur actuel et des personnes du staff avec lesquelles j'ai même joué. C'est ce truc qui m'a surpris. Votre discrétion ne vous a-t-elle pas desservi ? Je ne pense pas : vouloir, c'est pouvoir, surtout avec tous les moyens de communication qui existent. Si on veut me suivre, on peut me suivre. La vraie question est ailleurs : est-ce qu'on a voulu me suivre et me pousser suffisamment pour y arriver ? Ça reste un point d'interrogation. Vous pensez encore à l'équipe de France ? Je n'ai jamais annoncé la fin de ma carrière internationale, je me suis mis simplement à l'écart à un moment pour des raisons personnelles. Ce maillot unique de l'équipe de France reste dans un petit coin de ma tête. On ne sait jamais... Après, on ne m'a pas appelé il y a quelques années pour me dire les choses et je ne pense qu'on va le faire aujourd'hui. J'essaye de rester concentré et de penser davantage à mon club. Si Laurent Blanc fait appel à vous, vous répondrez présent ? Je n'ai jamais dit “non” à l'équipe de France. Ce serait ridicule de renoncer si on m'appelait. C'est unique. C'est la plus belle chose pour un joueur de représenter son pays. Laurent Blanc et Alain Boghossian me connaissent. Il n'y aura jamais de problèmes. Ce sont des gens qui ne méritent que le respect. Quel regard portez-vous sur cette nouvelle génération de gardiens français ? Je ne veux pas dire de bêtises, je suis très peu le Championnat français. D'après ce que j'ai vu, Hugo (Lloris) s'en sort toujours très bien avec de bons trucs. J'ai vu Steve (Mandanda) en Ligue des Champions, ça s'est très bien passé aussi. J'espère que ça va continuer pour tous les deux. La Ligue1 a découvert cette saison un nouveau gardien d'exception, Salvatore Sirigu. Vous le connaissez bien ? Oui, j'ai joué plusieurs fois contre lui et on a un peu discuté. C'est un gardien qui me plaît beaucoup. Il est complet et très bon sur sa ligne. Je suis content qu'il réussisse un beau parcours dans une équipe importante comme le PSG. Ce n'est jamais simple de s'imposer dans un club sans connaître la langue. Si ce «nouveau» PSG vous avait fait une proposition en juillet, vous auriez dit «oui» ? C'est vrai que le PSG est un club emblématique du Championnat français, comme Marseille. Ce sont deux clubs reconnus au niveau européen. On aurait pu en discuter, mais pour l'instant je suis vraiment bien en Italie.