«Il me reste quatre mois pour gagner ma place à l'Euro.» Absent des terrains depuis le 2 octobre (fracture du péroné), Bacary Sagna a enfin retouché le ballon en compétition à l'occasion de la victoire d'Arsenal sur Aston Villa en 16ème de finale de FA Cup (3-2), dimanche. Quelques petites minutes (cinq) sur la pelouse seulement, mais beaucoup d'émotion pour l'international français... Bacary, premières sensations après ce retour ? J'ai encore les poumons qui me brûlent ! L'entraînement, ça ne remplace pas les matches. Je ne m'attendais pas à rejouer si tôt. Normalement, il était prévu que je reprenne l'entraînement collectif demain (NDLR : lundi). J'ai ressenti une petite douleur à l'échauffement pendant cinq minutes. Quand on est sur le terrain, il y a des moments où, parfois, on doute. Maintenant, je ne doute plus. Etiez-vous inquiet de revenir un peu plus tôt que prévu ? J'ai discuté avec les préparateurs physiques. Ils pensaient que j'étais apte à reprendre la compétition. Je n'avais pas de douleur, donc ils ne voyaient pas pourquoi repousser mon retour d'une semaine. Quand ils m'ont dit que j'allais accélérer mon retour, ça m'a fait quelque chose. Sur le coup, j'ai eu peur que ça soit trop tôt. Pourquoi si tôt ? Je pensais revenir à mon rythme, rejouer avec la réserve. Le coach (Arsène Wenger) est venu me voir hier (NDLR : samedi) après l'entraînement, m'a demandé si je n'avais pas de crainte, puis il m'a dit qu'il pensait me prendre dans le groupe sans savoir s'il allait me faire jouer. En quatre mois, j'ai touché le ballon pendant deux semaines, je n'ai fait que deux entraînements avec le groupe. Il me manque un peu de repères. Avez-vous ressenti une certaine appréhension sur le terrain? Je n'ai eu aucune crainte à mettre le pied. Sur mon premier ballon, je dévisse mon dégagement. Ma cheville a été testée. Qu'avez-vous ressenti d'autre ? Beaucoup d'émotion. En entrant sur le terrain à l'échauffement, j'avais les larmes aux yeux. Quand tu es éloigné si longtemps des terrains, tu repenses à tout ce qui s'est passé. Je me suis rappelé le moment quand j'ai passé la radio, Plein de petits souvenirs sont remontés. Et c'était juste de la joie de rejouer, de retrouver mes coéquipiers. Et puis, le fait de voir ma famille et mes amis qui avaient préparé une petite surprise avec une pancarte «Welcome BS3» (NDLR : Bacary Sagna 3), ça m'a touché. Belle ovation, ça fait chaud au coeur, je l'attendais. C'est un beau jour. Quels sont vos prochains objectifs ? C'est maintenant que ça va commencer. J'ai galéré pendant quatre mois pour me remettre sur pied. La première étape c'était de rejouer. La deuxième, c'est de travailler dur pour rattraper le retard. Il me reste quatre mois pour retrouver le rythme, mon niveau et gagner ma place à l'Euro. Après, je ne sais pas ce que le coach (Laurent Blanc) a en tête. Moi, j'ai à coeur de me remettre sur pied et de faire partie du groupe. Je n'ai aucune crainte. Je ne me pose pas de questions. Je veux juste être performant avec mon club. Il n'y a pas de calcul. Si je n'y suis pas, j'aurais quelques regrets. Mais ce n'est pas la fin du monde.