Yaya Touré : «C'est regrettable que l'Algérie ne soit pas là» Claude Leroy : «L'équipe qui m'a le plus impressionné durant cette CAN, c'est la Guinée» Kader Keïta, l'attaquant des Eléphants, estime que sa sélection est plus aguerrie que jamais pour aller au bout de cette CAN et offrir à la Côte d'Ivoire un deuxième sacre dans cette compétition continentale. Le sociétaire d'Al- Sadd ajoute que lui et ses coéquipiers ont retenu les leçons et que l'erreur qu'ils ont commise de sous-estimer l'Algérie en 2010, ils ne la referont plus. Tout d'abord, félicitations pour votre victoire et pour la première place de ce groupe B… Merci à vous. Je pense qu'on a assuré dans ce groupe, puisqu'on a enchaîné trois victoires en autant de matchs. C'est bien, ça donne de la confiance pour la suite de la compétition. Pour revenir à ce match face à l'Angola. Bien que le coach ait aligné une équipe bis, il n'empêche que vous avez dominé de bout en bout les débats. Un commentaire ? Je pense qu'on est plus motivés que jamais à aller loin dans cette compétition. On a un groupe de qualité et je pense qu'on a retenu les leçons. L'état d'esprit du groupe a changé, et tout le monde tire dans le même sens à présent. Le fait de terminer en tête du groupe démontre qu'on est bien là et déterminés à aller jusqu'au bout cette fois-ci. Trois victoires en autant de rencontres, cinq buts inscrits et aucun encaissé. La Côte d'Ivoire de cette année, c'est du solide ! Comme je vous l'ai dit, notre objectif était de remporter nos trois matchs du groupe et on l'a fait. Maintenant, le plus dur est à venir, mais on tâchera d'être aussi efficaces jusqu'à la fin de la compétition. Je pense qu'aujourd'hui, il y a plus de volonté et de détermination dans le groupe que lors de la dernière édition, où ça ne s'est pas bien passé pour nous. Je peux vous dire qu'on est concentrés à fond pour réaliser notre objectif qui est de remporter le tournoi. Cette fois-ci, on respectera nos adversaires et on ne les sous-estimera pas. Devrait-on comprendre par là que vous avez sous-estimé l'Algérie qui vous a éliminée en quarts de finale en 2010 ? Lors de ce match, on a surtout manqué de concentration. L'Algérie a eu beaucoup de chance en égalisant à la toute dernière minute du match. On ne devait pas encaisser ce but. Après, on part aux prolongations et là aussi, l'Algérie nous met un but, qui nous refroidit. C'est ça le football. En tout cas, je tire chapeau aux Algériens, même si je le redis encore, ils ont eu beaucoup de chance. Bien qu'elle vous ait battus, l'Algérie n'est pas présente à cette CAN. Vous en pensez quoi ? J'ai toujours dit que l'Algérie était une grande équipe. Elle a de bons joueurs et c'est dommage qu'elle ne se soit pas qualifiée à cette CAN. Je pense que les joueurs n'étaient pas beaucoup concentrés lors des éliminatoires. Il y a un Algérien que vous connaissez bien, en l'occurrence Nadir Belhadj qui évolue avec vous en ce moment à Al-Sadd. Vous auriez sans doute aimé le croiser ici… Je connais presque tous les joueurs algériens, pas uniquement Nadir. Ce sont de grands joueurs. Ils ont juste manqué de concentration. Vahid Halilhodzic, un coach que vous connaissez très bien, entraîne à présent la sélection algérienne. Pensez-vous que c'est l'homme de la situation ? Halilhodzic est un bon coach. Maintenant, il vient d'arriver, il faut donc attendre pour voir ce qu'il apportera. Il faut juste le laisser travailler. ------------- Yaya Touré : «C'est regrettable que l'Algérie ne soit pas là» L'infatigable milieu de terrain de Manchester City, Yaya Touré, qu'on a accosté en zone mixte à l'issue de la rencontre d'avant-hier, ayant mis aux prises sa sélection de Côte d'Ivoire avec l'Angola, pour le compte du 3e match du groupe B, a brièvement répondu à l'une de nos questions, concernant l'absence notamment de l'Algérie à ce rendez-vous africain. L'ancien Barcelonais a estimé que la non-qualification des Verts pour ce tournoi 2012 était regrettable, sans toutefois estimer que c'était une surprise. «Voir l'Algérie absente à cette CAN est regrettable. Je ne suis pas surpris. Le football africain a beaucoup évolué et il n'existe plus de petites équipes. Les 16 équipes présentes ici méritent leur qualification, voilà tout.» A la question de savoir si la nomination à la tête de la sélection algérienne de l'ancien sélectionneur ivoirien, Vahid Halilhodzic, qu'il connaît parfaitement bien, allait apporter un plus aux Verts, Touré botte en touche, esquivant intelligemment la question : «Oui, c'est bien… Excusez-moi, je dois y aller là, le bus m'attend.» Il faut préciser qu'entre le Citizen et le coach bosniaque, ça n'a jamais été l'amour fou. Halilhodzic a eu beaucoup de problèmes avec lui lorsqu'il drivait les Eléphants, au point même de le mettre sur le banc au cours de quelques matchs. «On veux aller au bout» Concernant l'objectif de la Côte d'Ivoire dans cette compétition, Yaya Touré y va franco. «On est là pour remporter le trophée», a-t-il précisé, avant d'enchaîner sur la qualité du groupe : «La performance du onze face à l'Angola a ouvert les yeux à plusieurs. Même si j'étais sur le banc, j'ai vécu quand même la rencontre comme si j'étais sur le terrain. Nous étions en communion. Ce qui prouve que nous sommes 23 joueurs et pas 11 comme certains le croyaient. Cette année, on veut tous aller au bout. Néanmoins, il nous faudra nous méfier, notamment de notre prochain adversaire, la Guinée équatoriale, qui jouera à domicile et sera portée par un large public. On devra prendre au sérieux ce match.» ------------ Drogba : «Il est inutile de parler des équipes qui ne sont pas là» Pour sa part, l'attaquant vedette des Eléphants, en l'occurrence Didier Drogba, n'a pas souhaité s'exprimer au sujet de l'absence de l'Algérie à cette CAN. Le buteur de Chelsea a estimé que ça n'avait pas d'importance qu'il parle d'une sélection qui n'est pas présente à ce tournoi. «Je n'ai pas à donner mon avis sur l'absence de l'Algérie. Elle ne participe pas à cette CAN et je ne vois pas l'intérêt d'en parler», a-t-il déclaré. --------- Zahoui : «Il faut gagner la coupe pour être soulagés» La Côte d'ivoire vient de remporter son 3e succès de rang dans la poule B, mais pour son sélectionneur, ce n'est pas une fin en soi, et il faut prolonger cette série. S'il est une équipe vraiment appliquée dans cette phase de poule, c'est bien la Côte d'ivoire. Les Elephants ont, en effet, remporté leurs trois premiers matchs, sans encaisser le moindre but. Mais après la victoire face à l'Angola (2-0), François Zahoui, le sélectionneur ivoirien, était toujours insatisfait. L'homme préfère attendre de remporter le tournoi pour montrer sa joie. «Le soulagement sera de ramener la coupe. Il y a des éloges, mais si on ne va pas jusqu'au bout, tout ce qu'on aura fait tombera à l'eau. On garde la tête froide. Je serai heureux quand on aura atteint l'objectif qui est de faire plaisir au peuple ivoirien», annonce-t-il en conférence de presse. «On est venus faire six finales» Les Ivoiriens, qui ont réalisé un sans-faute jusque-là, sont montés en puissance, en écartant toutes les équipes de la poule B. Désormais, les Eléphants seront opposés à la Guinée équatoriale en quarts de finale, une affiche qui semble à première vue déséquilibrée, mais que Zahoui prend au sérieux : «On veut arriver au bout et ne pas se contenter de quelques victoires, sinon ça ne servira rien. On est venu faire six finales et on s'attend à souffrir en quarts contre le pays organisateur. Ils n'auront rien à perdre.» Cette rencontre aura lieu samedi soir à Malabo. «Le football n'est pas toujours juste» De son côté, Lito Vidigal, le sélectionneur de l'Angola, peut nourrir des grosses déceptions. Son équipe, qui a été logiquement battue par la Côte d'ivoire, quitte donc la compétition. Pour lui, ses joueurs méritaient de poursuivre l'aventure. «Collectivement, on a très bien joué, et mieux que ce qu'on aurait pu penser au départ. Le football n'est pas toujours juste et on aurait pu se qualifier, cela n'aurait pas été une surprise.» -------------- Copa jeûne depuis le début de la compétition Le gardien de but Boubacar Copa Barry est en train d'observe une période de jeûne depuis quelques jours. En plus des entraînements, le gardien des Eléphants de Côte d'Ivoire entend ainsi s'armer de force spirituelle pour rester toujours concentré sur son sujet. Lors du dernier entraînement des Eléphants, c'est au stade La Paz que Copa a rompu le jeûne avec de l'eau et un carton de jus de fruits. Eboué touché Auteur du premier but de la Côte d'Ivoire face à l'Angola, Emmanuel Eboué est sorti, touché à la cheville. Rien de grave toutefois pour le joueur de Galatasaray. Auteur du premier but ivoirien lundi face à l'Angola (2-0), Emmanuel Eboué est sorti sur blessure. Le latéral droit des Eléphants souffre toujours de sa cheville. Le staff médical qui s'occupe du joueur n'a pas encore donné de verdict le concernant. L'ancien Gunner veut rester optimiste pour la suite de la compétition. -------------- Claude Leroy : «L'équipe qui m'a le plus impressionné durant cette CAN, c'est la Guinée» Le spécialiste par excellence du football africain, l'emblématique entraineur français, Claude Le Roy, ne rate jamais une CAN. Qu'il soit sur le banc ou bien dans les tribunes, l'ancien driver des Blacks Stars du Ghana, reste branché sur tout ce qui est actualité football africain. Présent au Gabon et en Guinée Equatoriale, cette fois en tant que consultant pour la chaîne française, Orange Sport, on en a profité pour s'approcher de lui et lui poser quelques questions. Malgré son emploi du temps très chargé, Le Roy nous a accordé quelques instants. On arrive presque à la fin du premier tour. Comment évaluez-vous le niveau global de cette CAN 2012 ? Dans l'ensemble, on ne peut pas dire qu'on a vu un niveau exceptionnel sur le plan technique, mais je dirais néanmoins qu'on assiste à une CAN assez rafraîchissante, printanière, où il y a des buts à tous les matchs. Tout le monde joue très sérieusement et à fond. Toutes les équipes se valent aussi puisqu'on a assisté à quelques surprises. On voit une équipe comme la Guinée équatoriale, qui a gagné du talent au fur et à mesure des matchs. Elle progresse et elle étonne. C'est bien pour la compétition. Quelle équipe vous a le plus impressionné jusque-là ? Mis à part la Côte d'Ivoire et le Ghana qu'on connaît tous, je dirais que c'est la Guinée (Conakry) qui m'a le plus impressionné jusque-là. Si elle ne se qualifie pas aux quarts de finale, ça ne sera pas à cause d'un match raté, mais bien à cause d'un résultat raté, car face au Mali, elle a montré un visage plus que séduisant. Ça serait vraiment triste pour le football que la Guinée ne passe pas au prochain tour. Cette équipe a un talent incroyable. En tant que coach et spécialiste du football africain, comment expliquez-vous les éliminations assez prématurées dans cette compétition de certains ténors, à l'image notamment du Sénégal et du Maroc ? C'est la loi du football de haut niveau tout simplement. Le Maroc a montré quelque chose quand-même, mais par contre la grosse déception, c'est bien le Sénégal qui était mon favori pour cette compétition. Le fait qu'il soit éliminé de la sorte, en concédant trois défaites, me surprend énormément. L'équipe sénégalaise termine comme la plus mauvaise sélection du tournoi. C'est invraisemblable. Qui l'aurait cru ! Votre ancien adjoint, Hervé Renard, réalise pour sa part un excellent travail avec la Zambie, qu'il a réussi à qualifier pour les quarts de finale. Vous en pensez quoi de son évolution ? Hervé est un ami avant tout. C'est un entraîneur rigoureux qui aime beaucoup le football. Je l'ai eu auprès de moi durant près de 10 ans. Il m'a suivi partout où j'étais passé. Maintenant, il est parti voler de ses propres ailes et je suis vraiment content pour lui. C'est un bosseur et il le mérite. Je lui souhaite bien évidemment beaucoup de courage pour la suite de cette compétition. Pour terminer, un mot sur l'absence de l'Algérie à ce rendez-vous africain… Que voulez-vous que je vous dise ? C'est une suite logique pour l'Algérie. Elle n'a pas montré grand-chose lors des éliminatoires et c'est normal donc qu'elle ne soit pas là. C'est pareil pour le Cameroun, l'Egypte et les autres grandes nations du foot qui ont eu une année 2011 assez compliquée. C'est triste pour le football africain, mais c'est comme ça. Dans le foot, il faut être constant et régulier.