Giresse : «Kanouté est, certes, indispensable, mais il faudra faire sans lui» Pour ce quart de finale qui débutera à 17h00 à Libreville, les Panthères du Gabon seront favorites d'autant plus qu'elles joueront devant leur public. Avec 3 victoires en autant de matches, les Gabonais ont convaincu lors de la phase de poules. Vainqueurs notamment de la Tunisie et du Maroc, ils paraissent en mesure de l'emporter face aux Aigles du Mali. De leur côté, les Maliens, après un timide début de compétition, comptent bien passer à la vitesse supérieure et décrocher leur billet pour le dernier carré. Pour ce match, Alain Giresse devrait compter sur ses joueurs cadres comme Seydou Keïta, Modibo Maïga ou encore Cheick Diabaté pour faire la différence, même s'il reconnaît que ce match sera tout sauf facile. Brou Apanga : «On veut remporter le sacre final» Le défenseur ivoiro-gabonais, Brou Apanga, blessé lors de la première journée, retrouve progressivement ses sensations. «Il y a un bon état d'esprit dans le groupe. C'est ce qui fait notre force. Tout comme la combativité et l'agressivité que nous mettons dans nos matches. Nous avons montré que nous sommes une équipe qui sait jouer au ballon. Notre souhait, c'est de remporter ce trophée», prévient le buteur gabonais qui, comme c'est la mode, dispute cette compétition avec une coiffure en forme de crête de coq. S. Keïta: «On joue pour gagner !» Le milieu de terrain malien du FC Barcelone, Seydou Keïta, s'est dit déterminé à remporter le quart de finale de la CAN 2012, dimanche face au Gabon. «C'est un match difficile comme tout les autres matches, mais notre qualification en quarts de finale, la première depuis 2004, nous pousse à faire encore mieux. Ils vont, certes, jouer devant leur public, mais nous avons la chance d'avoir le notre aussi ici à Libreville. C'est un match de 90 minutes, et je reste sûr et persuadé qu'on a un coup un jouer et on va le jouer à fond», déclare le milieu du Barça. «On joue pour gagner. Peu importe le score, seule la victoire compte. Mais si on arrive à en mettre plus, on ne va pas se priver», conclût-il. ----------------------------------- Giresse : «Kanouté est, certes, indispensable, mais il faudra faire sans lui» Avant le match de dimanche, décisif pour une qualification en demi-finales de la CAN contre le Gabon, le sélectionneur du Mali, Alain Giresse, s'est longtemps entretenu avec l'envoyé spécial de footafrique.com à Libreville… Vous avez vécu une fin de rencontre face au Botswana assez stressante ? Oui, en effet. Mais laissez-moi, avant toute chose, rectifier une petite erreur. Contrairement à ce qu'avaient annoncé beaucoup de vos confrères, le Ghana n'était pas déjà qualifié. Mathématiquement, il ne l'était pas. Donc, en ce qui nous concerne, il nous fallait gagner. C'était donc une attente assez angoissante qui me rappelle des souvenirs. J'avais vécu ça en 2010 avec le Gabon en Angola où il fallait attendre le verdict de l'autre match. C'était un match stressant effectivement. Le Botswana a joué à onze derrière ce qui a compliqué notre tâche. On reproche à votre équipe de manquer de réalisme et c'est Keïta qui débloque la situation. L'animation offensive reste la partie la plus sensible et la plus délicate. La percussion c'est ce qui vous fait gagner des matches. Certes, une équipe se bâtit derrière, après, pour finir un match, il faut être bon et efficace devant. Aujourd'hui, nous manquons de percussion. Je ne sais pas si on peut dire ça du match face au Ghana qui est une équipe assez solide, mais il nous faut être plus costaud devant collectivement et individuellement pour finir les matches. Face au Botswana, Keïta débloque la situation. C'est le propre même des grands joueurs d'être là au bon moment, au bon endroit, et faire le geste qu'il fallait. Il a tout bien fait. Heureusement. Le punch d'un Kanouté ne vous manque-t-il pas ? Vous savez, je ne vais pas répondre à cette question. (Temps de réflexion…). Je ne peux pas raisonner avec des joueurs qui ne sont plus là. De par sa valeur, Kanouté est, certes, indispensable, c'est une évidence. Mais mon rôle est de faire avec les joueurs dont je dispose. Il a pris une décision, je ne peux que la respecter par rapport à son âge et son choix. Mais le technicien que je suis ne peut que la déplorer car perdre un joueur de cette qualité est toujours problématique. On pleure toujours Zidane en France, vous savez. Mais il existe une réglementation qui oblige le joueur à répondre à une sélection ? Si vous ne respectez pas le choix du joueur, vous pouvez l'exposer ou le mettre dans la situation du «match de trop». A savoir, que tout bon joueur qu'il est, même si il a été toujours super bon tout le temps et qu'il arrive à un moment où ses performances vont décliner, vous l'exposez au public qui n'est pas tendre. En 1986, j'avais décidé d'arrêter la sélection avec l'équipe de France, mais l'année d'après j'étais meilleur joueur français. Les gens ne comprenaient pas. N'allez pas croire que c'est un plaisir et un soulagement d'arrêter la sélection. Certes, il y a une carrière en club, mais rien ne remplace la sélection. Arrêter la sélection est un moment charnière pour un joueur car il considère qu'il n'a plus la mentalité et les capacités physiques de faire les deux. Pour le moment, Kanouté ne fait plus partie de la sélection. Vous affrontez le Gabon en quart de finale. Une équipe que vous connaissez très bien... Je me dis que c'est quand même incroyable le destin ! Vivre une situation pareille est tout simplement inimaginable. J'ai passé quatre ans ici, quatre années pleines durant lesquelles nous avons fait des choses incroyables. Rappelez-vous où était l'équipe à mon arrivée et à quel niveau je l'ai laissée. Ont a fait un grand bond en avant. Je l'ai fait avec une grande partie de ces joueurs avec, parfois, des moments difficiles et intenses. Que l'on gomme tout ce vécu par la suite, sous prétexte qu'on est arrivé en haut, humainement ça marque et je n'apprécie que moyennement. Laissez-moi vous dire que j'ai toujours des contacts avec certains de ces joueurs. Une relation sincère. Mais aujourd'hui je me trouve dans une situation où je me dois de battre cette équipe. Il faut donc que je me prépare et mettre tout sentiment personnel de côté. Qu'est ce qui a changé dans l'équipe du Gabon par rapport à celle que vous avez dirigée ? Ils ont ce qui fait la force d'une équipe : le mental, la détermination, la solidarité. C'est une équipe qui est moins forte sur le plan individuel que certains pays. Mais sa force, c'est cette vertu et ce socle de valeur qu'ils savent communiquer. Ils arrivent à soulever les montagnes grâce à cela. De plus, certains joueurs qui ont pris une autre dimension à l'image de Daniel Cousin qui revient en force lors de cette CAN. C'est un joueur qui n'était pas en sélection quand je suis arrivé, je lui ai donné le capitanat et même lorsqu'il s'est retrouvé sans club, il est rentré et à signé au Gabon pour rester compétitif. Il résume parfaitement cet état d'esprit dont je parlais précédemment. A mi-chemin de cette 28e édition de la CAN, quel bilan faites vous ? Il reste huit équipes et je ne pense pas qu'on aurait été nombreux à donner les huit pays qualifiés. A vouloir pronostiquer, je pense qu'on aurait fait du 100% d'erreur. C'est la marque de fabrique de cette CAN : des éliminatoires au tournoi final, j'ai envie de dire qu'il ne fallait pas être un gros pour rester en course. Je trouve que la Côte d'Ivoire et le Ghana gèrent bien la compétition. Je m'explique : ils gèrent car ce sont des pays attendus. C'est à eux qu'on tend les pièges et ils arrivent à les déjouer sans pour autant impressionner. Il est intéressant de les voir dans l'opposition de jeu, le style, la qualité de jeu, la qualité technique de la Côte d'Ivoire face à l'enthousiasme, l'euphorie et la solidarité de la Guinée Equatoriale. --------------------------------- Les Panthères du Gabon et Gernot Rohr solidaires des Egyptiens Le sélectionneur des Panthères du Gabon, Gernot Rohr, s'est dit solidaire des familles de victimes après les graves incidents survenus à Port-Saïd : «A chaque fois qu'il y a un drame dans un stade, on est vraiment abattu, parce que les stades sont des lieux pour avoir de la joie des rencontre sportives. La sélection du Gabon est solidaire à 100% avec les familles de victimes». Interrogé sur une éventuelle action de solidarité propre aux Panthères en plus de la minute de silence décrétée par la CAF en hommage aux victimes, Rohr ne l'exclut pas : «Nous allons en discuter entre nous pour que les garçons réalisent que dans de telles situations il faut être encore plus exemplaire sur le terrain, respecter le fair-play, être solidaire et avoir une pensée pour toutes les personnes touchées par cette tragédie.» --------------------------------- Zambie 3 – Soudan 0 : Les Chipolopolos avec l'art et la manière ! La Zambie s'est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe d'Afrique des Nations, une première depuis seize ans. Dans un stade totalement vide, les Chipolopolos ont rapidement pris la mesure d'une équipe soudanaise faible et malchanceuse. Sunzu (15'), Katongo (66') et Chamanga (86') ont signé les buts de la Zambie, qui retrouvera le vainqueur de la rencontre entre le Ghana et la Tunisie (ce soir, 20h00) pour une place en finale. Le Soudan a terminé la rencontre à dix suite à l'expulsion d'Ali, coupable d'une faute dans la surface qui a entraîné le penalty du break transformé par Katongo. Les Zambiens atteignent le dernier carré de l'épreuve pour la sixième fois de leur histoire.