Il est l'une des stars du football égyptien. Il a gagné plusieurs titres que ce soit avec son club Al Ahly ou en sélection. Le Buteur a eu l'occasion de le rencontrer au siège du célèbre club cairote.. où il nous a raconté les souvenirs qu'ils gardent de ses confrontations avec les clubs algériens ainsi qu'avec notre équipe nationale. Ici il nous donne son évaluation sur le parcours des deux sélections algérienne et égyptienne dans ces éliminatoires combinées CAN-Mondial 2010.
* Tout d'abord, merci d'avoir accepté notre invitation et de vous être déplacé pour nous accorder cet entretien… Bienvenue à vous en Egypte, c'est une occasion pour moi de m'adresser à travers votre journal à mes frères en Algérie que je respecte beaucoup. Au mois de décembre dernier, j'ai eu l'occasion de rencontrer de vieux amis à l'occasion de d'un match avec les anciens joueurs arabes, et je me souviens que ce jour-là j'ai rencontré le coach Saâdane qui était venu pour nous saluer. Je lui avait dit, en plaisantant bien sûr, que nous allions battre l'Algérie. Il m'a répondu avec diplomatie en m'assénant que les bonnes relations entre frères ne sauraient être altérées à cause d'une rencontre de football. * Et quels sont les souvenirs que vous gardez de vos confrontations avec les Algériens que ce soit sous le maillot d'Al Ahly ou au niveau de la sélection égyptienne ? Beaucoup de souvenirs bien évidemment. Avec Al Ahly, j'ai affronté le Mouloudia d'Alger qui renfermait de grands joueurs à l'époque. Ils nous ont battus en Algérie, mais nous avons eu notre revanche au Caire en nous imposant 3 à 1 difficilement. Je me souviens que cette rencontre a connu beaucoup de problèmes avec l'arbitre tunisien Nadji Al Djouini qui a refusé un but au Mouloudia. Ce jour-là, j'ai inscrit un but et j'ai délivré une passe décisive à Magdi Abdelghani. Nous avons affronté l'Entente de Sétif qui nous a battus par deux buts à zéro à l'aller et je me souviens bien que nous avons souffert à cause du tartan. Au retour, nous avons rétabli l'équilibre au score en gagnant 2-0, mais au final, nous avons buté sur leur gardien (Osmani, NDLR) dans la série des tirs au but, ce qui nous a privés de prendre part à la finale de la Coupe d'Afrique des clubs. En ce qui concerne les rencontres internationales, l'Algérie avait une équipe forte avec les Madjer, Belloumi, Assad et tous les autres. Ce sont des stars qu'on se contentait, nous à la sélection égyptienne, de voir à la télévision. Qui ne se souvient pas de ce qu'a fait cette équipe en Espagne en 1982 et sa rencontre historique contre l'Allemagne. * Quel est le match qui vous a marqué le plus ? Les plus importants sont ceux des éliminatoires des jeux Olympiques de Los Angeles 1984 et le match de barrage de 1989 qualificatif à la Coupe du monde 1990. En tout cas, notre génération a réalisé beaucoup de choses que ce soit au niveau des clubs, Al Ahly en ce qui me concerne, ou au niveau de la sélection, et ce, bien qu'il n'y avait ni professionnalisme ni autant d'argent qu'aujourd'hui. Sans exagération aucune, je dirai que si nous avions les mêmes moyens dont dispose l'équipe actuelle, on aurait fait des ravages. Pour revenir aux confrontations avec l'Algérie, je dirai qu'il y avait une grande rivalité d'autant plus que le niveau des équipes était presque le même. On faisait beaucoup de calculs pour les matches contre l'Algérie. Je me souviens qu'on souffrait énormément pour réaliser une victoire comme cela a été le cas en 1989. Ce jour-là, votre joueur évoluant en France, je ne me souviens pas de son nom, a failli égaliser dans les ultimes moments du match. Le problème, qu'on se situe du côté algérien ou celui égyptien ou en Egypte, c'est qu'on n'accepte pas la défaite. Au fait, c'est la rencontre de joueurs ambitieux et doués qui jouent dans le haut niveau qui a fait naître cette rivalité qui existe jusqu'à aujourd'hui. * Comment avez-vous suivi le parcours des deux équipes algérienne et égyptienne dans les éliminatoires pour la Coupe du monde ? A l'instar de tous les Egyptiens, et au vu des exploits réalisés par l'Egypte, qui est détentrice des deux dernières Coupes d'Afrique, j'étais sûr que nous allions passer au Mondial sans le moindre problème. Mais actuellement, je suis étonné par le niveau présenté par l'Algérie, surtout contre notre sélection. J'ai été très surpris par la volonté et l'envie des joueurs algériens à offrir la victoire à leur public. C'est de cette manière du reste qu'on réussissait à battre l'Algérie dans les années 1980. Cela sans oublier le grand travail effectué par le valeureux technicien Saâdane qui, pour moi, est comme Al Gowhari chez nous. Notre équipe était méconnaissable contre l'Algérie et sa situation ne fait que se compliquer dans le groupe. Je pense que les deux prochains matches seront déterminants et qu'à partir de là on saura qui ira au Mondial et qui se contentera d'une participation à la prochaine CAN. Il est vrai que l'Algérie a une longueur d'avance sur nous, mais dans le cas où notre équipe remporterait ses trois prochains matches, je crois bien que la qualification ne pourrait pas nous échapper au Caire dans le dernier match de la poule entre l'Egypte et l'Algérie. * La plupart des Egyptiens que nous avons rencontrés nous ont affirmé qu'ils ne connaissaient pas les joueurs algériens ; ignorez-vous également les noms des joueurs actuels ? On connaissait par cœur les noms des joueurs de la génération 1980. Il est vrai qu'on ignore tout de l'équipe qui a affronté l'Egypte dernièrement. Elle est en train de faire un retour parmi les grands que l'Algérie n'a pas connu depuis 1990. J'ignore les noms certes, mais je vous dirai tout de même que celui qui nous a mis le deuxième but est un très bon joueur. Idem pour le défenseur qui a marqué contre la Zambie. Je suis content que l'Algérie retrouve sa place. D'ailleurs, je ne crois que les Egyptiens seraient mécontents si, au final, c'est l'Algérie qui réussissait à se qualifier au Mondial. * Comment voyez-vous le match de dimanche contre le Rwanda ? Je suis sûr que nous allons gagner et avec un score lourd de surcroît. Il y a y une grande différence de niveau entre les deux équipes. C'est ce que je disais à l'instant à Mohsen Salah. Je suis très optimiste. Entretien réalisé par C. K.