De notre envoyé spécial à Doha (Qatar) : Nacym Djender Chez les Madjer, l'hospitalité est une culture familiale. La star du football national vient de nous le prouver encore une fois en nous invitant chez lui à Doha, nous permettant même d'interviewer son épouse, ses deux filles, Shahnez et Asma, puis ses deux fils, Amir et Lotfi. L'honneur était déjà grand pour nous, mais pas assez pour notre Madjer national qui a tenu à nous inviter à plusieurs reprises pour nous faire découvrir son quotidien à Qatar. Nous en avons profité pour prendre des photos de lui, parfois en insistant fortement pour qu'il accepte de dévoiler ses biens et sa vie de roi. Au volant de sa Chrysler 300 Tout a commencé un soir qu'il devait travailler à Al Jazeera Sports, pour analyser le match retour Barça-Olympique de Lyon. Nous ne l'avions pas encore rencontré à Doha. Nous avions juste convenu d'un rendez-vous devant un grand centre commercial, Landmark en l'occurrence. Nous étions en avance et Madjer ne tarda pas à se ramener au volant de sa grosse Chrysler 300 grise. Il nous accueille avec un large sourire et nous emmène aux studios d'Al Jazeera pour nous permettre de découvrir les dessous de la chaîne sportive. «C'est ça, prenez-moi en photo en train de me faire maquiller. Comme ça, les amis vont se moquer de moi à Alger !» Arrivés sur place, les employés le saluent majestueusement et nous entrant, sans oublier de lui demander de le prendre en photo avec les réceptionnistes d'Al Jazeera, heureux de l'honneur qu'on leur faisait. Quelques secondes plus tard, Madjer nous invite à le suivre à l'intérieur des studios, pour aller annoncer sa présence au maquilleur, un Libanais. Ce dernier lui prépare le siège et la star s'y installe. Nous approchons notre appareil photo, avec hésitation, mais Madjer, tout sourire, nous invite à aller de l'avant : «Je vous ai dit que je ne vais rien vous refuser, alors allez-y, prenez-moi en photo en train de me faire maquiller comme une femme ! Vous voulez que mes amis se moquent de moi à Alger ? », plaisante-t-il en posant devant notre objectif. Quelques minutes avant l'émission, il perd un bouton de sa veste. Panique ? Non, il y a le système D à l'algérienne Après le maquillage et la coiffure, Madjer remet sa veste pour se diriger vers le plateau de l'émission. Mais en arrangeant son costume, il voit tomber un bouton de sa veste, celui du haut, le plus visible. Panique générale dans les coulisses. On trouvera une aiguille et du fil blanc, qui n'est pas de la même couleur que le costume. Le risque qu'on le voit à l'écran est trop grand. Au moment où la tension commence à monter, Madjer sourit et calme tout le monde. «On la fera à l'algérienne ! Nous avons chez nous «un système D» qui nous permet de nous sortir de toutes les situations compliquées», confie-t-il au maquilleur qui commençait à s'inquiéter. C'est là que Madjer dévoile son astuce. Il prend un stylo et commence à noircir la couleur blanche du fil et le tour est joué ! Dans les studios d'Al Jazeera Sports aux côtés de Chiba et Hamed Al Jassem Place donc au studio et aux analyses aux côtés du Marocain Chiba et du présentateur principal, le sympathique Qatarien Hamed Al Jassem, qui nous accueillent avec un large sourire à leur tour. Les interventions de Madjer démarrent avant le match, pour laisser la place à Hafid Derradji qui commente le match, avant de reprendre la parole à la mi-temps et vers la fin. Madjer ne rentre jamais au studio sans se documenter. «Je prends un maximum de notes que je récupère souvent d'Internet. Je dois suivre l'information à la demi-heure près pour ne rien laisser passer le jour J à l'émission. Il faut que le téléspectateur sente qu'il a affaire à un analyste qui sait ce qu'il dit et qui suit l'information au moins autant que lui. Pour le reste, c'est mon vécu dans le milieu du football qui me le dicte», ajoute-t-il. Il nous a invités à un grand restaurant de Doha Madjer nous a fait visiter tous les lieux de son travail et ses collègues de l'étage, composés de journalistes de toutes les nationalités arabes. On a pu également discuter avec lui du passé, du présent et du futur. En tout, Madjer nous a accordé quelque chose comme trois heures d'entretien, entre les non- dits et ce qu'il nous permettra de publier. Avant de nous quitter ce soir-là, la star mondiale nous donnera rendez-vous le lendemain pour nous faire visiter Doha et ses coins luxueux. Avec des amis algériens, Madjer nous conviés à un repas dans un restaurant luxueux de la ville, où les récits ne s'arrêtent pas sur sa carrière tout au long de la soirée. On découvre alors une facette de grand blagueur chez l'ancien meneur des Verts, aux côtés des amis Hamid, Mustapha et de son fils Amir qui nous a rejoints pour nous ramener notre sacoche, oubliée chez eux. Les Madjer ont pour voisine Khadidja Benguenna et sa petite famille Il y aura encore d'autres rencontres entre Madjer et nous à Doha, et c'est toujours avec le même plaisir qu'il nous accueillera. Nous lui demandons de nous accorder une séance de photos à travers la ville, mais aussi chez lui, dans le Campound (un ensemble de maisons luxueuses, quartier VIP par excellence) dénommé Al fardan Gardens. Ce qu'il acceptera volontiers, même si l'on sentait qu'il allait être quelque peu gêné de montrer tout ce confort dans lequel il vit. Mais comme il ne pouvait rien nous refuser… on en a profité largement. Madame Madjer et Khadidja Benguenna vont ensemble, dans la même voiture, récupérer leurs enfants de l'école C'est là qu'on a découvert qu'il a pour voisine la célèbre journaliste algérienne d'Al Jazeera, la grande Khadidja Benguenna, et sa petite famille. Madame Madjer est d'ailleurs une grande amie de la star d'Al Jazzera, avec laquelle elle partage une bonne partie de son temps. Il est même fréquent que les deux dames aillent ensemble récupérer leurs enfants de l'école, pour ne pas avoir à subir les encombrements devant l'enceinte scolaire aux heures de rushs. Il vit dans la salle d'attente du… paradis ! La balade démarrera dans sa voiture, pour nous montrer un nouveau quartier chic, construit dans un endroit qui était, il y a à peine deux ans, une mer sablonneuse. Le miracle qatarien a fait qu'au même endroit, on a pu bâtir des gratte-ciel et des infrastructures touristiques haut de gamme. Du jamais vu ! De l'incroyable même, tellement tout paraît parfait dans cette salle d'attente du …paradis. Dehors, comme dedans, la vie de Madjer et de sa famille ressemble à un conte de fées. Ils sont entourés de luxe dans chacun de leurs mouvements. Les enfants sont inscrits dans les meilleures écoles de la région, réputées même pour être les meilleures au monde. La meilleure preuve de la santé de l'éducation scolaire du Qatar est l'inscription de l'un des fils de Nicolas Sarkozy pour la saison prochaine dans une école de Doha. Sans commentaire. Il a perdu entre 6 et 7 kilos au fitness qu'il pratique de manière régulière A notre énième demande, Madjer nous emmènera un autre jour dans son Campound d'Al Fardan Garden, afin de le voir s'entraîner. Mais malheureusement, on ne le reverra pas jouer au football. «Juste des séances de fitness pour perdre les kilos de trop. J'ai repris les entraînements de manière très sérieuse et à ce jour, j'ai perdu quelque chose comme 6 à 7 kilos. Je ne suis pas loin de mon poids de joueur, lorsque j'étais à Porto. Il me reste juste à faire plus attention aux sucres et au gras. D'ailleurs je n'en prends plus depuis un bon moment et je me sens de mieux en mieux. Comme ça, lorsqu'on m'appellera pour jouer un match de gala, je n'aurai pas de honte à exhiber mon bide dégoulinant», rigole-t-il. Le drapeau algérien sur son porte-clés, mais surtout dans son cœur Mais avant d'aller s'entraîner, nous lui avons demandé de poser pour nos lecteurs dans cette luxueuse piscine mise à la disposition des rares privilégiés comme lui. On savait que Madjer n'allait pas nous refuser cela. Il s'exécutera même avec plaisir, se mettant pratiquement au bord de l'eau, pour nous offrir cette belle photo ci-contre. Remarquez que le porte-clés est aux couleurs du drapeau algérien. Tout un symbole pour celui qui est prêt à quitter tout ce confort pour servir son pays. «Je ne me sens bien qu'en Algérie», nous répétait sans cesse Madjer tout au long de notre séjour. Le petit Lotfi Madjer a déjà la même vivacité avec un ballon que son père Pendant l'entraînement, Madjer croisera son petit dernier, Lotfi, accompagné de la nounou qui le garde, une Philippine. C'est là qu'il lu a demandé d'imiter la talonnade de la finale contre le Bayern de Munich et que le petit Lotfi a failli perdre son équilibre en s'exécutant. Le dernier des Madjer, même s'il parait peu porté sur le football, n'en est pas pour autant un nul. Loin de là même, si l'on se fie au témoignage de son grand frère Amir qui pense que «Lotfi a le même tempérament que mon père. Il est aussi vif que lui à ses débuts. Je suis sûr qu'il aura le même style de jeu que papa», nous confie le «Prince héritier» des Madjer. Il achète du couscous à Carrefour Le bouquet final de notre feu d'artifices chez les Madjer nous est venu de ce matin du jour de son départ pour Rome, afin d'assister à la finale de la Ligue des champions entre Barcelone et Manchester United. Il nous a invités de bonne heure pour prendre un café ensemble et faire le point sur le long reportage qu'on a fait de lui et sa famille. On s'est revus donc quelques minutes plus tard à Carrefour, «parce que ma femme m'a demandé de lui faire quelques courses», nous a dit la star mondiale. Oui, l'auteur de la fameuse talonnade fait lui-même les courses pour sa famille. Et pas n'importe quels achats, messieurs, dames ! Du couscous qui lui fait rappeler les bonnes odeurs du bled. Dans la foulée, on ne pouvait immortaliser cet instant exceptionnel que le roi de la talonnade nous a offert, devant son Caddy plein. Avant de nous quitter, le roi nous offre même des cadeaux ! Mais le moment le plus touchant, celui qui nous a autant gênés que surpris, c'est lorsque Madjer, notre cher ami Rabah, ou plus intimement, Mustapha, nous offrit deux cadeaux, auxquels on ne s'attendait pas du tout. Une bouteille de parfum et une belle montre de marque. Etait-il obligé de le faire ? Bien sûr que non. D'habitude, ce sont les journalistes qui font des présents aux stars mondiales pour se familiariser avec eux et leur soutirer des bribes d'informations sur leur vie privée. Mais chez les Madjer, on procède bien différemment. On le fait à l'algérienne. On le fait comme font les rois éternels ! Nacym Djender