Et c'est parti pour une journée entière avec les Canaris. Ça a commencé tôt et ça a fini tard. Suivez le guide, c'est comme si vous y étiez. Centre Kahrama. Bien loin de cette vie mouvementée des estivants qui y affluent à toute heure, du chahut de ces bandes de gamins qui s'adonnent à toutes sortes de jeux, des filles en bikini qui bronzent sur les abords de la piscine…, il y a la JSK. Vie à part, habitudes à part, les Canaris sont là sans l'être. C'est comme si tout un monde séparait les deux réalités. D'un côté, détente et joie, de l'autre boulot et dodo. C'est fou ce que la controverse est saisissante. A l'autre rive, comme dirait l'autre, il y a un mode de vie à part, régi par un règlement intérieur et une ligne de conduite que tout un chacun doit respecter. L'encadrement administratif et technique est là pour le faire rappeler si besoin est aux «brebis galeuses». Cette intimité, nous avons tenté de la pénétrer, sans indiscrétion aucune, pour partager toute une journée avec Meftah et ses camardes, du réveil au coucher sous forme d'un reportage que voici. L'on se rend bien compte combien les journées peuvent paraître longues au centre Kahrama, bien que le groupe n'ait pas beaucoup de temps libre. Avec les trois séances d'entraînement quotidiennes, les heures de sieste, de restauration et de réunion, il n'en reste pas beaucoup. Si ce n'est peut-être le temps d'un brin de causette que peut raviver la tentation de s'attabler sur cette terrasse qui donne sur une piscine dont le bleu de l'eau épouse si bien l'ambiance feutrée des lieux. Et encore, pas le temps de raconter sa vie, sachant que le «couvre-feu» est décrété à 22h30. Au-delà donc des heures d'entraînement, intervient la préparation invisible, comme aime à l'appeler le préparateur physique, qui est hydratation, alimentation et sommeil. «Avec la charge de travail qu'on leur impose, je ne pense pas que les joueurs aient l'envie de penser à autre chose qu'à aller dormir. Surtout qu'une dernière séance d'entraînement les attend le soir. Ils connaissent les vertus de la récupération. Ils ne se font pas prier», lance Meradi, le préparateur physique. Et c'est parti pour une journée entière avec les Canaris. Ça a commencé tôt et ça a fini tard. Suivez le guide, c'est comme si vous y étiez. 8h30. Petit déjeuner pour tous Dimanche 12 juillet, il est 7h15. La brume matinale couvre telle une fumée blanche la surface de l'eau de la piscine qui se situe en plein cœur du centre. D'où que l'on arrive, on la voit. C'est comme ça que l'a souhaité sans doute l'artisan des lieux. D'habitude, à cette heure-ci, les joueurs ont déjà entamé la première séance du jour qui, d'ordinaire, débute à 7 heures sonnantes. Changement de programme. Depuis hier, le staff technique a décidé de passer au biquotidien. La première séance matinale, consacrée à l'oxygénation et au réveil musculaire, est du coup supprimée. Temporairement ? On verra bien. Du coup, grâce matinale pour tout le monde. Le staff technique a fixé l'heure du petit déjeuner à 8h30. A cette heure-ci, les joueurs arrivent au compte-gouttes. Les lève-tôt, Coulibaly entre autres, sont les premiers à faire leur apparition sur la grande terrasse du centre. Ils seront rejoints continuellement par leurs coéquipiers jusqu'à ce que tout le monde soit là. 8h30, les joueurs se lèvent d'un seul mouvement pour rejoindre leur entraîneur et les autres membres du staff technique qui avaient déjà pris place au restaurant pour le petit déjeuner. L'entraîneur français insiste sur la notion du groupe. «C'est très important de tout partager ensemble. Ça consolide les liens et ça renforce l'esprit de groupe», explique Lang. Donc, pas de privilège pour ceux qui auraient sauté le petit déjeuner pour quelques heures de sommeil de plus. «La première séance du jour ne débutera pas avant (Lang regarde sa montre) une heure et demie (à 10h, NDLR). Ils sont donc libres d'aller dormir encore un peu s'ils le souhaitent», ajoute l'entraîneur français. C'est tout pour l'instant. Petit déjeuner et retour aux chambres. Rendez-vous est pris pour dix heures. 10 heures. Salut les musclés ! Changement de programme encore. L'habituelle séance d'endurance et de puissance, en deux fois 15/25 minutes, comme nous l'expliquait le préparateur physique, est supprimée. Au menu du jour, de la musculation. Le groupe a donc pris place à 10 heures dans la grande salle du centre dont les appareils qui la remplissent semblent être au goût du staff technique. Débute donc une séance de deux heures. Par atelier, les joueurs s'alternent sur les différents appareils de musculation pour effectuer des exercices de renforcement musculaire suivant le programme tracé par le préparateur physique. Squat pour certains, presse à jambes pour d'autres et ainsi va la séance où l'on n'entend que la voix mi-grave, mi-suave du préparateur physique qui prend la peine d'expliquer tantôt en français, tantôt en arabe l'utilité d'un tel exercice ou de tel autre. «C'est bon à savoir. Les joueurs pourront ainsi le faire en solo si cela s'avère nécessaire. Ils ont besoin de gagner en volume musculaire. C'est une étape très importante dans la préparation estivale. Nous avons donc décidé de baisser un petit peu la charge pour le travail d'endurance et de nous attaquer au renforcement musculaire», explique Meradi. La séance prend fin à midi après une courte séance d'étirements pour tous. Mohamed Amine Aoudia, qui se plaint de son genou gauche, lui, en est dispensé. L'attaquant a le feu vert pour rester dans sa chambre cette matinée-là. Ainsi s'achève la première séance du jour. 13 heures. L'heure des braves Après deux heures de travail musculaire intense, les joueurs rejoignent tous leurs chambres pour se doucher. C'est le moment préféré de tous. Comme l'heure du déjeuner est fixée à 13 heures, les joueurs sont heureux de constater qu'ils disposent d'un peu de temps pour se détendre sur la terrasse du centre. C'est le moment privilégié des joueurs. Bonne bouffe et décontraction ! Commencent alors d'interminables parties de Play-Station, dominos et autres jeux de société. Comme la deuxième séance du jour ne débutera pas avant 18 heures, les coéquipiers de Douicher profitent donc de ce petit moment pour faire un break, bien que la sieste soit obligatoire pour tout le monde et que le staff technique soit là pour que personne n'y déroge quitte à ce que Amrouche fasse le guet. Izu Azuka l'a vérifié à ses dépens lui qui s'est fait renvoyer illico dans sa chambre lorsqu'il tentait d'atteindre la cabine téléphonique pour passer un coup de fil. C'était bien tenté, mais bien malin celui qui réussira à tromper la vigilance du coach adjoint. 18 heures. «Vas-y mollo mon grand !» Un changement, encore un. L'habituelle séance technico-tactique cède la place à un match d'opposition comme l'a souhaité l'entraîneur Lang. Ne voulant sans doute pas attendre les matches de préparation qui ne débuteront que dans trois jours avec ce premier RAK Casablanca-JSK , le coach kabyle décide donc de scinder son groupe en deux et y va pour une opposition de deux fois 40 minutes. La chasse aux places est donnée. Lang prend place sur la main courante bien au milieu par souci de ne rien rater du spectacle et suit le mouvement du ballon qui va d'un côté à un autre au gré des appels des uns et des autres. Opposition, dites-vous ? Il nous est arrivé d'entendre le contact des crampons avec les protège-tibias. Comme cette fois où Coulibaly n'y est pas allé de main-morte pour envoyer Braham-Chaouch au tapis. «Vas-y mollo mon grand!», lance Lang gentiment comme pour rappeler à l'ordre son libéro. Les joueurs savent que les places se gagnent dès à présent, d'où justement cette grosse débauche d'énergie laissée sur le terrain. Score final ? Aucune importance étant donné que les gagnants sont ceux qui auront réussi à marquer des points aux yeux du coach. Celui-ci, en revanche, ne fera rien pour satisfaire notre curiosité. Comme d'habitude, il évite toute question portant sur la prestation individuelle de ses joueurs. 22h30. Extinction des feux C'est vers 20 heures passées de quelque cinq à dix minutes que le groupe quitte le terrain gazonné pour aller se doucher. Comme c'est le cas depuis l'arrivée de la JSK à Casablanca, l'heure du dîner ne change pas. C'est toujours 20h30. «On s'habille en bleu ou en blanc ?», lance Meradi, le préparateur physique, à l'endroit d'Arezki Amrouche qui lui fait remarquer qu'il vaudrait mieux qu'il aille se changer. Le préparateur physique était habillé en bleu, alors que tout le monde était en blanc. Un simple détail que le staff technique ne néglige pourtant pas. Après le dîner auquel succédera une courte réunion d'à peine dix minutes, les joueurs quittent le restaurant une tasse de thé à la main et partent se détendre par petits groupes aux abords de la piscine pour un brin de causette. 22h30, c'est l'extinction des feux. Ainsi s'achève une journée qui n'est que le remake de la veille et une copie vivante du lendemain. Ainsi va la vie des Canaris ici à Casablanca. Bonne nuit. A. A. A. Boule à zéro pour Meftah et Berrefane Le défenseur Rabie Meftah et le gardien de but Mourad Berrefane ont arboré une nouvelle coupe de cheveux. Les deux joueurs se sont rasés le crâne. C'est Lamara Douicher en coiffeur confirmé qui s'en est chargé. Douicher se découvre une âme de coiffeur Le milieu de terrain Lamara Douicher fait office de coiffeur du groupe, depuis l'arrivée de la JSK ici à Casablanca. Sa spécialité : la boule à zéro ! Meftah et Berrefane ont été ses deux premiers clients. A qui le tour ? Oussalah et le «ghoraf» Nassim Oussalah refait des siennes ! Le lutin s'est distingué de fort belle manière lors du sixte organisé dimanche dernier en faisant tourner en chèvre son coéquipier Dehouche qu'il a envoyé «paître» d'un «ghoraf» à la Salah Assad. Un geste qui lui a valu les applaudissements des présents. Hier musculation au menu La première séance d'entraînement qui débute habituellement à 7 h a été annulée. Le staff technique a décidé de baisser un peu la charge de travail en revenant au biquotidien. La première séance de la journée a été consacrée à la musculation. Le staff revient au biquotidien Après près de cinq jours de travail foncier, le staff technique a décidé de baisser la charge de travail. Depuis hier, en effet, les Canaris sont passés au biquotidien. Match d'opposition hier Sans doute par souci de se faire une idée sur le potentiel de chacun de ses joueurs, l'entraîneur Lang a organisé hier un match d'opposition entre ses joueurs. Le coup d'envoi a été donné à 18 heures. 50 euros de frais de mission pour les joueurs Bien que les joueurs soient totalement pris en charge au centre Kahrama, la direction du club leur a octroyé 50 euros de frais de mission chacun. Les coéquipiers de Meftah en ont profité pour s'acquérir des puces et des cartes téléphoniques.