«En France, j'ai été critiqué avant même d'être revenu». «Je me vois finir ma carrière ici». A quelques jours de la finale de la Ligue des Champions contre Chelsea à l'Allianz Arena de Munich, l'ailier du Bayern s'est entretenu avec le magazine Kicker. Il en a profité pour évoquer son rapport compliqué avec son pays. Ce n'est pas de sitôt que Franck Ribéry se réconciliera avec le public français. Lui dont les prestations outre-Rhin suscitent beaucoup d'admiration (12 buts et 12 passes décisives), il se fait toujours plus discret une fois revenu sur le territoire français. Sous le maillot de l'équipe de France comme sous celui du Bayern, avec lequel il avait loupé son retour à Marseille, en quarts de finale aller de la Ligue des Champions. «En France, j'ai été critiqué avant même d'être revenu» Sifflé par le public tricolore, qui n'a pas digéré son comportement lors de la Coupe du Monde 2010, Ribéry ne comprend pas que ce traitement subsiste : «En France, il n'y a pas les meilleures conditions pour moi et mon football. Là-bas, j'ai été critiqué avant même d'être revenu. J'ai accepté les critiques et présenté mes excuses, mais quand je suis rentré, rien n'avait changé.» Un sentiment de désamour tel que ce joueur fonctionnant à l'affectif en vient même à se demander : «Ici à Munich, je me demande souvent si je suis Allemand ou Français. Ici, je me sens comme un Allemand, comme si j'étais né ici.» Voilà qui devrait jeter une couche de froid supplémentaire dans les relations entre les deux parties. Une fois ses comptes réglés, Scarface s'est ensuite exprimé à propos de la grande échéance qui attend le Bayern cette semaine, à savoir la Ligue des Champions et sa finale contre Chelsea. Un rendez-vous d'autant plus important pour les Bavarois qu'il se déroulera chez eux, à l'Allianz Arena. Pour l'ancien Marseillais, il s'agit ni plus ni moins du «match le plus important de [sa] carrière.» Pour le milieu, qui avait perdu la finale il y a deux ans contre l'Inter Milan (il était suspendu), le club «est meilleur qu'en 2010. Bien plus détendu, on se met moins de pression. Et on prend plus de plaisir à jouer», détaille-t-il avant de glisser un petit compliment à l'endroit de Jupp Heynckes, l'entraîneur du Bayern : «Le coach a instauré une bonne atmosphère et les joueurs ont une grande confiance en lui.» «Je me vois finir ma carrière ici» Une ambiance essentielle pour la réussite de l'équipe samedi, elle qui court le risque, en cas de défaite, de récupérer le titre de Raymond Poulidor de l'année, après avoir fini deuxième de Bundesliga et perdu la finale de la Coupe d'Allemagne ce week-end contre le Borussia Dortmund (5-2). Une ambiance dans laquelle Ribéry souhaite en tout cas poursuivre sa carrière, voire la finir : «Je suis dans de très bonnes mains ici. Mon contrat court jusqu'en 2015, mais je me vois finir ma carrière ici. Je suis très heureux.» De toute façon, toute tentative de revenir en France a l'air salement embarquée.