Idrissa Diakité : «Nous aussi, nous voulons aller au Brésil» Les joueurs du Mali peaufinent leur préparation pour les deux rencontres des éliminatoires du Mondial 2014 qu'ils auront à disputer, respectivement, face au Bénin, le 3 juin à Cotonou, et à l'Algérie, une semaine plus tard, très probablement au Burkina Faso. Les camarades d'Abdoulaye Maïga sont entrés, à cet effet, en stage bloqué, à l'hôtel Novotel de Poissy Orgeval, en région parisienne, depuis vendredi soir dernier, sous la conduite d'un nouveau sélectionneur, en l'occurrence Amadou Pathé Diallo. Présents aux côtés des Maliens au cours de ce regroupement, on a pu constater que le staff technique a élaboré un programme de préparation assez léger pour ses poulains qui demeure très différent de celui du sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic. La ponctualité : les joueurs maliens ne connaissent pas ! Si Vahid Halilhodzic est connu pour être un entraîneur très rigoureux dans le travail et intransigeant quand il s'agit des dépassements que peuvent cumuler certains de ses éléments, ce n'est assurément pas le cas, toutefois, de son homologue malien, qui préconise surtout une relation de grand frère avec ses joueurs. Ainsi, on a pu constater que les joueurs maliens faisaient presque ce qu'ils voulaient à l'intérieur de leur hôtel sans rien craindre de leur premier responsable. Entre visites des copains à la réception, coucher et réveil tardifs, et autres sauts à la piscine de l'établissement, c'est presque la débandade. Autre fait qui a retenu notre attention : la ponctualité que les coéquipiers de Samassa ne connaissent apparemment pas. En effet, à l'heure du petit déjeuner ou du déjeuner, les retardataires sont plusieurs. Même lorsque le coach fixe l'horaire du départ aux entraînements, certains joueurs trouvent toujours le moyen d'accuser un retard de 5 à 10 minutes, sans que cela n'agace réellement Diallo. Repos et décontraction : les mots d'ordre Au cours d'une conversation qu'on a eue avec le préparateur physique des Verts, Cyril Moine, lors du stage de Lisses en France, celui-ci nous a expliqué qu'il comptait faire beaucoup travailler les joueurs lors des trois stages afin qu'ils puissent être prêts physiquement pour les trois rencontres officielles programmées en juin. C'est ainsi qu'on lui a demandé : «Etant donné que les joueurs viennent de sortir d'une saison longue et harassante, n'est-t-il pas préférable qu'ils bénéficient d'un programme d'entraînement allégé avec la sélection ?» La réponse de l'ancien préparateur du PSG fut sans équivoque : «Non. Après avoir terminé avec leurs championnats, on a accordé 5 à 6 jours de vacances aux joueurs, histoire de décompresser. Après, il est primordial qu'ils reprennent un travail physique assez soutenu pour qu'ils puissent recharger de nouveau les batteries et gérer tranquillement sur le plan physique leur trois matchs.» Assurément, ce n'est pas le même son de cloche chez les Aigles du Mali, puisque Amadou Pathé Diallo et ses assistants préfèrent miser sur la récupération et la décontraction, bien plus que sur le travail physique. Ainsi et après deux premiers entraînements légers, vendredi et samedi, un test amical banal face à la Côte d'Ivoire, le dimanche, le sélectionneur malien a trouvé le moyen d'accorder à ses poulains une journée complète de repos, le lundi. Plusieurs joueurs ont en profité pour quitter l'hôtel dans l'après-midi et aller profiter de la soirée, puisqu'ils avaient permission jusqu'à 1h du matin. Algérie et Mali : deux manières de se préparer totalement différentes Ce n'est en vérité que mardi (avant-hier) que le sélectionneur malien a programmé, pour la première fois depuis l'entame du stage un biquotidien. Des joueurs comme Cheikh Diabaté, Seydou Keita et autres Idrissa Coulibaly prenaient part à leurs premiers entraînements avec le groupe (l'attaquant bordelais a pris près de 10 jours de vacances). Diallo explique que «c'est pour éviter surtout les blessures» qu'il a décidé de mettre en place un programme de préparation assez soft. C'est tout l'inverse, donc, des Guedioura and Co, qui se préparent ardemment matin et soir, depuis le 7 mai dernier. Quoi que l'on dise, ce sont les résultats qui nous diront qui de Halilhodzic ou de Diallo a eu finalement raison. Wait and see… Idrissa Diakité : «Nous aussi, nous voulons aller au Brésil» Les supporters du Mouloudia d'Alger se souviennent certainement de lui, notamment de cette hargne qu'il dégageait sur le terrain pour mouiller à fond le maillot. Lui, c'est l'actuel milieu de terrain de l'OGC Nice et ancien mouloudéen donc, Idrissa Diakité. Rencontré mardi, en marge de la préparation qu'effectue actuellement sa sélection en région parisienne, le milieu de terrain malien a accepté de nous parler du match Mali-Algérie qui se tiendra le 9 juin prochain et de nous faire part des objectifs de sa sélection. (Ndlr, l'entretien a été réalisé avant que la FIFA ne décide de délocaliser le match). Ça fait maintenant cinq jours que vous êtes rentrés en stage ici à Poissy, dans la région parisienne. Comment se déroule votre préparation ? On se prépare bien et dans de bonnes conditions. Tout marche à merveille, et notre objectif est d'être bien prêts pour nos deux matchs face au Bénin et à l'Algérie. Le premier match demeure, à mon sens, capital, et on ne devra pas se louper. En tout cas, on est déterminés à faire un bon début de parcours et honorer comme il se doit le maillot de notre pays. Votre sélectionneur nous a affirmé que le match face au Bénin est déterminant, bien plus, peut-être, que celui face à l'Algérie, prévu une semaine après. Qu'en pensez-vous ? Oui, moi aussi, je pense que notre premier match face au Bénin est très important. On ne peut dès maintenant se focaliser sur l'Algérie, et oublier le Bénin ; cela risquerait de nous coûter très cher. On va jouer match par match, sans nous mettre trop de pression. On sait bien que l'Algérie renferme d'excellents joueurs et qu'elle joue bien au ballon, mais soyez certains que, nous aussi, on est là pour aller au Mondial. C'est notre tour à présent. Beaucoup pensent que le duel pour la première place du groupe se jouera entre l'Algérie et le Mali. Ce qui sous-entend que les deux confrontations en aller et retour entre les deux sélections vont être déterminantes... Moi aussi, je pense que la première place se jouera entre nous et l'Algérie. Après, vous savez, ce n'est pas nous, les favoris. Le favori est bien l'Algérie. Le Mali se présente en simple outsider. Pour la rencontre du 9 juin prochain, on espère, toutefois, assister à un bon match et celui qui gagnera, et bien félicitations pour lui. Dimanche dernier, lors du match amical face à la Côte d'Ivoire, on a senti une équipe du Mali assez émoussée. D'ailleurs, le score final a été en votre défaveur (1-2)… N'oubliez pas que la plupart des joueurs se sont arrêtés durant une semaine ou plus, après la fin des championnats et n'ont pas touché au ballon. C'était difficile pour nous de reprendre presque directement avec un match amical de cette intensité. Néanmoins, ce n'était qu'un test de préparation, rien de plus, le score ne compte pas. Contrairement à vous, la sélection algérienne a débuté sa préparation depuis prés de 20 jours maintenant. Cela ne risque-t-il pas de vous poser un handicap, notamment sur le plan physique ? Vous savez, nous, on se connaît depuis plusieurs années. Même s'il manque encore des joueurs, notre groupe est prêt à enchaîner ces deux matchs avec l'intensité voulue. Je ne me fais pas de souci de ce côté-là. Vous avez joué une année au Mouloudia d'Alger. Suivez-vous toujours l'actualité de ce club dont les supporters vous adorent ? Evidemment que je suis ce qui se passe au MCA. Je me tiens informé des infos et des résultats du Mouloudia grâce à Internet et aux sites des supporters. Je suis très attentif aux matchs du club, notamment lorsqu'il s'agit du derby face à l'USMA. Ne vous inquiétez pas, dans l'âme, je suis toujours un Chenoui. Délocalisation du match Diallo ne souhaite pas commenter La décision surprise de la FIFA de délocaliser la rencontre Mali-Algérie de Bamako a eu l'effet d'une bombe dans les rangs de la sélection malienne. Voulant connaître l'avis du sélectionneur, Amadou Pathé Diallo, concernant cette annonce qui, assurément, ne fait pas les affaires de son team, le coach s'est excusé de ne faire aucun commentaire. Il faut dire que le coach malien ne s'attendait pas à cette décision, lui qui a longtemps été rassuré par ses dirigeants du maintien de ce match important dans la capitale malienne. Les joueurs dépités D'un autre côté, on a appris que les joueurs maliens ont mal perçu, eux aussi, la décision de l'instance mondiale de délocaliser le match vers un autre pays. Ils savent bien évidemment que l'absence de leurs fans, au cours de cette partie capitale, avantagera considérablement les Algériens. Départ ce matin pour le Bénin Après six jours de stage, les joueurs maliens quitteront tôt ce matin la capitale française, à destination de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Les coéquipiers de Seydou Keïta auront, donc, près de 72h pour s'acclimater aux conditions climatiques du pays, puisque le match est prévu pour le dimanche 3 juin.