«A chaque fois que je voix un ballon, j'ai l'impression de voir Da Stefan devant moi» C'est avec beaucoup de joie mais aussi d'émotion que Tchipalo a lu le reportage réalisé par El Heddaf et Le Buteur sur l'entraîneur polonais Stefan Zywotko. Ali Belahcene était ému après les éloges faits à son égard par son ancien coach, auquel il doit tout. Selon lui, c'est grâce au technicien polonais qu'il a pu se faire un nom dans tout le pays et non pas en Kabylie seulement. Joint par nos soins, Tchipalo nous a affirmé qu'il allait nous rendre visite au siège du journal pour revenir sur les propos de Zywotko. Il nous a notamment confié qu'il a même beaucoup pleuré lorsqu'il a lu les déclarations de l'artisan de la fameuse Jumbo-Jet. * Pour commencer, comment sont les nouvelles ? Je vais très bien, merci. Je suis actuellement en vacances Tizi Ouzou, parmi les miens. Croyez- moi, bien que nous soyons en période estivale, je peux vous assurer que je ne me trouve pas à la plage, mais avec mes anciens coéquipiers à l'image de Kamel Aouis. * Vous devez sûrement savoir pourquoi nous vous avons contacté ? Franchement, non. Bien que j'ai l'habitude de recevoir des appels téléphoniques de la part de mes amis du Buteur, à l'image de Farid Aït Saâda et Mourad Halliche. * Nous avons pris attache avec vous afin de savoir si vous avez lu le reportage que nous avons réalisé sur Zywotko… Naturellement, il n'y a aucun doute là-dessus. J'ai lu les trois parties. J'avais même hâte de lire à chaque fois la suite, car les propos de «Da Stefan», que ce soit sur moi ou sur mes coéquipiers, m'ont fait vibrer. Le plus important pour moi aussi était d'avoir de ses nouvelles et savoir comment il va depuis la dernière fois qu'on s'est rencontrés. * Il a beaucoup parlé de vous, sur vos capacités en tant que footballeur, mais aussi de vos qualités en dehors des terrains. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ? Franchement, ses propos ne m'ont pas étonné, car avant tout Da Stéphane est comme un père aussi bien pour moi que pour mes coéquipiers. Je pense que les treize ou quatorze ans qu'il a passées à la JSK lui ont permis de connaître les points forts et faibles de chacun de nous. Nous avons passé une longue période ensemble, plus d'une décennie. Personnellement, je pense qu'il nous a fait rappeler l'une des meilleures périodes de l'histoire du club. Je profite de cette occasion pour le remercier à travers les colonnes du Buteur. Je sais très bien qu'il lit toujours ce journal sur Internet. J'espère aussi qu'il va bientôt nous rendre visite, pour reparler de tout ce que nous avons vécu. A chaque fois que je vois un ballon, j'ai l'impression de voir Da Stéphane devant moi. * Quels souvenirs avez-vous gardé du temps où il vous entraînait ? Je voulais juste préciser un truc important. Je n'oublierai jamais tous les moments que nous avons vécus avec lui. Zywotko était un vrai père pour nous. On passait plus de temps avec lui qu'avec nos familles. Il nous a vus grandir, il nous a même éduqués. Seule la mort me le fera oublier. Tant que je suis en vie, je me rappellerai de chaque instant passé avec lui. * Vous exagérez un peu, non… Non, ce n'est pas exagéré, pour moi c'est une personne qui m'a beaucoup aidé. C'est grâce à lui que je me suis imposé dans un groupe qui comptait de grands noms, à savoir Salem Amri, Mourad Derridj, Djebbar et beaucoup d'autres éléments. Stéphane a fait tout son possible pour que je m'impose et je lui suis reconnaissant pour ce qu'il a fait. * Qu'avez-vous ressenti en lisant le reportage que nous avons réalisé sur Zywotko ? Je savais depuis quelque temps que vous aviez réalisé ce reportage, car mon ami Farid (notre envoyé spécial, ndlr) m'avait appelé lorsqu'il était chez lui en Pologne. Et croyez-moi, pour une surprise, c'en est une. J'ai eu ensuite une petite discussion avec lui, et ça m'a fait un très grand plaisir de lui parler. D'ailleurs, j'étais submergé par l'émotion jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. * Zywotko nous a déclaré qu'il avait beaucoup d'estime pour vous. C'est pour cette raison qu'il a tenu à être présent lors de votre jubilé. Entendre cela vous fait quoi ? Vous ne pouvez pas imaginer ma joie. Je me rappelle que j'ai fait tout mon possible pour qu'il soit présent lors de mon jubilé. Il n'avait ni passeport ni visa, mais Dieu merci, avec l'aide de quelques connaissances, nous sommes parvenus à le faire venir. Je tenais à ce qu'il soit présent à mes côtés, à Tizi Ouzou. * Un mot pour Zywotko qui se rappelle de tout malgré ses 89 ans… Je n'ai pas été surpris, car il a passé plus de treize ans avec nous. Il ne peut pas oublier, et c'est le cas pour moi aussi. Personnellement, je me rappelle d'une chose que ne s'effacera jamais de ma mémoire. * Laquelle ? Zywotko n'a pas seulement fait tout son possible pour que je m'impose à la JSK, mais il m'a obligé même à manger afin d'être en pleine forme lors des entraînements, ainsi que lors des matches. Je n'avais pas d'appétit. Des fois, il m'a même frappé pour que je mange. Il m'a beaucoup aidé. Je lui dois tout. Croyez-moi, c'est une grande personnalité. * On vous laisse le soin de conclure. Que voulez-vous lui dire ? Je sais qu'il va lire cette interview sur le net. Je le remercie pour tout ce qu'il a dit de moi et de la Kabylie. J'espère qu'on va se revoir bientôt. Entretien réalisé par Adlane C.