Sofiane Djenane : «Boudebouz et moi avons fait ensemble la même formation à Sochaux» Les dirigeants de l'ASO se sont réunis, hier, avec l'entraîneur Rachid Belhout afin de mettre en place un plan de travail pour gérer cette intersaison et le début de la compétition africaine qui avance à grands pas. Plusieurs autres points ont été à l'ordre du jour, comme le volet recrutement et les conditions de travail qui caractérisent le stage qui se poursuit actuellement à Ifrane. «Il ne faut pas recruter pour recruter» S'agissant du recrutement, l'entraîneur de l'ASO a tenu à mettre en garde ses dirigeants contre un recrutement sans utilité, qui pourrait beaucoup plus nuire à l'équipe que lui rendre service. «Il ne faut pas recruter pour recruter», leur aurait-il dit. Le coach chélifien a insisté pour bien étudier cet aspect en visant des éléments dont le profil est bien déterminé, des éléments qui viendront pour donner le plus escompté et pallier les insuffisances de l'équipe, et non pour chauffer le banc et faire de la figuration, d'autant que l'ASO va aborder les quarts de finales de la Ligue des champions africaine, une compétition de haut niveau. Belhout a carte blanche Les dirigeants chélifiens ne pouvaient être que d'accord avec ce point de vue et ont accordé à leur entraîneur carte blanche pour définir les profils des joueurs à recruter et les choisir. Après, comme ils ont tenu à le lui faire savoir, la décision de les faire venir devra être prise à l'unanimité pour qu'il n'y ait aucun problème par la suite. C'est que Belhout a accepté. Lazrag supervisé samedi contre Meknès En ce qui concerne l'autre joueur émigré, Salim Lazrag, qui était arrivé le même jour que Sofiane Djenane, la décision de le retenir ou non sera prise, samedi prochain, à l'occasion du premier match amical des Chélifiens qui va les opposer à l'équipe de Meknès qui prépare, de son côté, le prochain tour en Coupe de la CAF. C'est un sparring-partner intéressant et ce sera un bon test pour Lazrag qui doit montrer ce dont il est capable comme il nous l'a fait savoir, hier, dans l'entretien qu'il nous a accordé. Belhout : «Ce n'est pas un honneur, c'est une responsabilité de plus» A l'issue de cette réunion, nous avons essayé de connaître l'avis de l'entraîneur chélifien qui nous a fait savoir que «cette manière de procéder des Chélifiens n'est pas nouvelle. Il m'est déjà arrivé de travailler avec eux et ils m'ont facilité les choses. Le fait de me donner carte blanche prouve qu'ils ont confiance en moi. Pour moi, ce n'est pas un privilège ou un honneur, mais une responsabilité de plus. Il faut savoir que si on n'étudie pas bien le volet recrutement, la suite sera très difficile pour nous». ------------------ Sofiane Djenane «Boudebouz et moi avons fait ensemble la même formation à Sochaux» La nouvelle recrue de l'ASO, le Franco-Algérien, Sofiane Djenane, a accepté de nous livrer ses impressions, juste après avoir paraphé son contrat avec les camarades de Samir Zaoui. Il se confie en exclusivité au Buteur et à El Heddaf. Vous venez de signer à l'ASO, mais le large public chéliffien ne vous connaît pas encore. Pourriez-vous vous présenter à lui ? Sofiane Djenane : j'ai 22 ans, je jouais avec la réserve du Bétis Séville. Je suis un Franco-Algérien de père marocain et de mère algérienne. Je suis un attaquant, mais je peux jouer aussi derrière les attaquants. De Séville à Chlef, c'est une direction qu'on n'ose pas prendre quand même. Une explication ? C'est cela le football, un jour tu es là, un autre ailleurs. Je vais vous faire part de mon parcours pour vous en rendre compte. Mes débuts, je les ai faits à Sochaux, avant d'aller à Sedan, puis à Vanne. J'ai eu par la suite une petite expérience au Qatar avec le club d'Al Sadd, avant de revenir en Europe, plus précisément en Espagne. J'ai fait des essais en 2011 avec Bétis Séville et l'entraîneur a été très enthousiasmé pour me retenir. J'ai bien réussi mes débuts à Séville, mais je me suis blessé et j'ai dû même m'arrêter. Il y a eu entre-temps un changement d'entraîneur, et le nouveau venu m'a demandé de refaire les essais, ce que j'avais fait avec succès. J'ai alors signé un contrat pro de deux ans... Vous bénéficiez de trois nationalités : française, marocaine et algérienne. Pour quel pays vous sentez-vous le plus proche ? Pour l'Algérie car, j'ai grandi avec ma mère qui est Algérienne. Mes parents se sont séparés, alors que j'étais très jeune. J'ai, donc, grandi avec les valeurs de l'Algérie que ma mère m'a inculquées et c'est pour cela que je me suis toujours senti algérien avant tout. En plus, j'avais eu l'occasion de visiter l'Algérie à plusieurs reprises. Connaissez-vous des joueurs algériens ? Oui, bien sûr. Je connais particulièrement Ryad Boudebouz qui est un bon ami à moi, et nous avons fait la formation ensemble à Sochaux. Je connais aussi Nadir Belhadj dont j'ai fait la connaissance lors de mon passage à Al Sadda, sans que je ne signe pour ce club, et d'autres joueurs aussi comme Yazid Mansouri et Adlène Guedioura. A un moment, le sélectionneur national, Halilhodzic, s'est intéressé à vous. Vous étiez surpris ? Non, j'étais plutôt très content. La sélection, c'est mon rêve. Quand j'ai lu tout cela dans les journaux, j'étais très content. Je ne sais pas maintenant comment cela va se faire, mais une chose est sûre : je suis très enthousiasmé à l'idée de porter les couleurs de mon pays, d'où la réponse à votre première question. Expliquez-vous... Vous m'avez demandé pourquoi on vient de Séville pour jouer à Chlef. Sachez que je n'ai pas signé à l'ASO juste parce que c'est un club ambitieux, stable et qui s'apprête à jouer la Champion's League, mais aussi pour vivre dans mon pays, pour être près de ma famille, d'autant que ma mère est originaire de Tlemcen. C'est aussi pour me rapprocher de l'Equipe nationale et convaincre le sélectionneur à travers le championnat local. Quand allons-nous vous voir en sélection ? Je demande seulement un peu de temps pour prendre mes repères et m'habituer. Après, je vous donne rendez-vous avec l'Equipe nationale où je compte être un acteur et non un supporter comme je le suis jusqu'à présent. Parlons, maintenant, de votre nouvelle équipe. Comment avez-vous atterri à Chlef ? J'avais reçu plusieurs autres offres de la part des clubs algériens, la JSK notamment, mais le destin m'a conduit de France au Maroc pour signer à l'ASO qui est aussi un grand club qui ambitionne de jouer les premiers rôles et qui s'apprête à prendre part aux quarts de finale de la Ligue des champions. Avez-vous une idée sur le niveau du championnat algérien ? Quand l'occasion m'est offerte, je regarde toujours quelques matchs du championnat algérien. Je regarde des résumés et je suis aussi les infos sur Internet à travers les différents journaux. Cela m'a permis d'avoir une idée sur le niveau du championnat algérien que l'ESS a gagné la saison dernière en s'adjugeant le doublé. Je sais aussi qu'il y a d'autres grands clubs importants, comme l'USMA, la JSK et le MCA. Des émigrés veulent quitter la France pour venir jouer en Algérie au moment où les joueurs locaux rêvent d'aller en Europe. Comment expliquez-vous cela ? A chacun son histoire et sa propre vision des choses. Nous, les émigrés, avons notre expérience et nos conditions de carrière. Le joueur veut, parfois, changer de vie et d'environnement, donc, il ne faut pas vous étonner. ------------------ Pas de repos jusqu'au dernier jour Nous avons pu savoir auprès du staff technique que le programme établi, pour le stage d'Ifrane par l'entraîneur Rachid Belhout, ne comporte aucun jour de repos. Les joueurs seront sur la brèche jusqu'au dernier jour, nous fait-on savoir. Ils ne pourront s'accorder de repos que la veille de leur retour au pays où ils auront quartier libre dans la ville de Casablanca. A ce sujet, Belhout dira : «Nous sommes venus pour travailler et non pour nous reposer.» ------------------ Officiel : premier match amical, samedi, contre Meknès Les responsables de l'ASO ont, finalement, pu programmer le premier match amical de ce stage d'Ifrane. Il aura lieu, samedi prochain à partir de 19h, contre l'équipe de Meknès sur le terrain du club marocain. Meknès prépare, également, le prochain tour de la Coupe de la CAF qui l'opposera le 30 juin face au Stade malien. ------------------ Le second contre le Stade de Fès On a, également, pu trouver un autre sparring-partner ; il s'agit de l'équipe de Fès, le Stade de Fès. Les dirigeants de l'ASO n'attendent que la réponse des responsables marocains pour programmer la rencontre qui aura lieu au cours de la semaine prochaine. ------------------ Chlef et sa chaleur ne manquent pas aux joueurs Comme on le sait, il est difficile de vivre à Chlef pendant l'été où cette ville est connue pour les grandes chaleurs qui la caractérisent en ce période de l'année. A Ifrane, il ne fait pas chaud. 24° pendant la journée et la température descend jusqu'à 15° le soir, et même moins. Les joueurs enfilent, d'ailleurs, leurs survêtements le soir parce qu'il fait très frais. Mais quand ils se rappellent le temps qu'il fait en cette période à Chlef, ils doivent s'estimer heureux, comme ont tenu à le faire remarquer plusieurs joueurs. ------------------ Patrick : «J'ai connu Saïfi et Belhadj au Qatar» Le nouveau milieu de terrain de l'ASO, Patrick, s'est blessé et a été contraint au repos. Afin d'en savoir plus, nous nous sommes approchés du joueur qui nous a confié qu'il ne s'agit pas d'une blessure sérieuse : «Ce n'est pas méchant, mais ça nécessite un peu de repos, et c'est tout.» Concernant son intégration rapide dans le groupe, le joueur dit que «les cadres de l'équipe comme Zaoui et Messaoud ont tout fait pour me faciliter la tâche. Je suis convaincu que j'ai fait le meilleur choix en optant pour l'ASO et je vais tout faire, de mon côté, pour justifier la confiance placée en moi». Il est à rappeler que Patrick, avant d'atterrir à Chlef, avait joué à l'Etoile du Sahel et au Qatar où il a porté les couleurs d'Al Khor. «C'est, là, que j'ai fait la connaissance de Rafik Saïfi avec qui j'entretiens de très bonnes relations, et où j'ai connu Nadir Belhadj. Une fois, j'ai joué contre lui et il m'a épaté par sa condition physique au point que je suis allé lui demander s'il n'avait pas deux poumons. Personne ne pouvait le marquer alors qu'il jouait comme défenseur. Franchement, il aurait pu continuer à jouer avec la sélection algérienne.»