«A quelques semaines de la rencontre de Lima, notre sélection nationale ne rassure plus en se faisant battre par l'Algérie sur un but à zéro. Et n'allez pas imaginer que la Céleste a été pire que son adversaire, l'Algérie est une toute petite équipe qui n'a eu qu'une seule occasion durant tout le match qu'elle a réussi à transformer.» C'est le commentaire du journaliste de Telemundo, la chaîne la plus suivie en Amérique latine qui parle et qui veut humilier les Algériens en faisant ressortir beaucoup plus «l'agressivité des Algériens dans un match qu'ils disent amical.» Sans parler des occasions algériennes, dont celle de Matmour qu'il a lui-même commentée, on rappellera à notre confrère uruguayen que son entraîneur en personne a reconnu les qualités techniques des Algériens qui ont accueilli la Céleste avec des fleurs et qui se sont pliés en quatre pour les mettre dans les meilleures conditions. Sur le terrain, il fallait gagner et c'est tout à fait normal. Les Uruguayens eux-mêmes n'arrêtent pas de dire que le football est un sport d'hommes. La presse écrite reconnaît la supériorité des Verts Contrairement au journaliste de Telemundo, les principaux titres de la presse uruguayenne ont basé leurs commentaires sur les inquiétudes de Tabarez au lendemain de cette défaite qui n'arrange pas les affaires des Uruguayens. Ainsi, le quotidien Ultimas noticias parle d'une défaite «injuste vu le nombre d'occasions ratées par les attaquants de la Céleste, mais il faut reconnaître la valeur du gardien de but adverse et surtout le réalisme des Algériens qui ont attendu le bon moment pour frapper à 12' de la fin par Djebbour.» La Républica s'estmontrée encore plus sévère avec la Céleste : «Au-delà de la défaite, la sélection nationale n'a pas eu le rendement escompté et doit s'améliorer si elle veut encore aller en Coupe du monde, alors qu'en face l'Algérie qui a été supérieure dans la conservation du ballon, a transformé en but la seule occasion sérieuse qu'elle s'était créée.» Enfin, El Observador pense «qu'un nul aurait été plus juste vu le rendement des deux équipes qui ont eu chacune un moment de domination. A la différence des Uruguayens, les Algériens se sont montrés plus efficaces et c'est la marque des grandes équipes. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'Algérie est leader de son groupe devant l'Egypte, alors que l'Uruguay court pour une place de barragiste.» M. S. Laïfaoui : «Je n'ai fait que mon devoir» Pour sa première titularisation en équipe nationale, Abdelkader Laïfaoui a tenu sa place de manière admirable face à l'Uruguay. Le défenseur de l'Entente de Sétif s'est fondu dans le groupe comme un ancien, tutoyant les meilleurs attaquants uruguayens en leur imposant un total respect. Remplaçant à la dernière minute avec son compère de l'ESS, Diss, le duo défensif habituel Halliche-Yahia, personne ne s'attendait vraiment à voir Laïfaoui faire son apparition d'entrée de jeu. Mais l'œil expert de Rabah Saâdane avait scanné le joueur depuis suffisamment longtemps pour le mettre dans le bain face à l'Uruguay. Solide de la tête et dans les jambes Pour jouer un match de cette envergure sans se faire remarquer par des erreurs d'inattention comme il l'a fait, Laïfaoui a dû faire appel à son mental d'acier pour supporter les pressions de tous genres. D'abord celle d'évoluer devant un public aussi exigent que celui du stade du 5-Juillet, mais surtout celle d'une première au sein d'un groupe qu'il n'a jamais côtoyé auparavant. Mais la force mental du Sétifien l'a aidé à se faire apprécier par tous les observateurs. Saâdane l'a convoqué parce qu'il était déjà au top Si cette titularisation avait un peu étonné les sceptiques au début, il n'a fallu que quelques minutes pour que Laïfaoui se fasse «oublier» tellement son aisance rassurait les supporteurs. A tel point qu'on le confondait avec les titulaires habituels. Il était là, présent sur tous les coups, donnant pleinement raison à soin coach qui nous a confiés qu'il l'avait sélectionné «parce qu'il était le mieux préparé, avec déjà trois gros matchs dans les jambes par rapport aux autres concurrents à son poste». Il offre au coach un choix plus large en défense Laïfaoui a bien prouvé lors de ce match, par son abattage et son sens tactique, que Saâdane ne s'était pas trompé en lui faisant confiance. «Sa prestation me permet aujourd'hui d'avoir un choix plus large en défense», a ajouté le patron des Verts. «Je n'ai fait que mon devoir et je ne m'enflamme pas» Mais qu'en pense l'intéressé de son remarquable match ? «J'ai essayé de répondre présent et honorer la confiance placée en moi par le coach. Je ne m'enflamme pas pour autant. Si les gens ont apprécié mon jeu, tant mieux. Mais le jugement final revient au sélectionneur et au public. Moi, je n'ai fait que mon devoir», tempère Laïfaoui sagement. Une modestie pareille le rend encore plus proche des cœurs des supporters.