Zerouati : «Il n'y a pas de manager du nom de Benaïssa qui travaille à la JSS» Farid Nezar dit détenir des preuves irréfutables contre Zerouati, le président de la JSS, et contre le manager, comme il l'appelle, Nouri Benaïssa. Un coup préparé contre Benaïssa avec l'aide de deux de ses joueurs, dont on veut taire les noms pour le moment. Tout cela s'est passé à Aïn M'lila. Entretien. La tentative de corruption des deux joueurs est sur les lèvres de tous les amateurs de la balle ronde, expliquez-nous les détails depuis le début... Quand on a su que Zerouati (président de la JSS, Ndlr) était sur le point de venir à Batna pour des considérations qui n'avaient rien à voir avec le football, on a décidé de le suivre pas à pas et de suivre ses moindres mouvements. On a su que cette personne était en contact avec une autre personne pour préparer cette tentative de corruption. Comment avez-vous agi par la suite ? On a demandé aux joueurs qui devaient être touchés par ce manager de jouer la comédie. Tout avait été préparé pour faire tomber les masques. On aurait aimé faire un flagrant délit en contactant la police, mais les lieux de rendez-vous changeaient d'un moment à un autre. On parlait de Sétif, du Khroub et même d'El Eulma. Ce qui rendait impossible le flagrant délit Et comment avez-vous réussi à filmer le flagrant délit ? On a pris toutes nos précautions pour ne pas rater le flagrant délit. Les deux joueurs avec notre accord sont partis à la rencontre de Benaïssa Nouri, le soi-disant manager. Une deuxième voiture suivait celle d'un des deux joueurs. Lorsque Benaïssa est monté dans le véhicule avec les deux joueurs, il était filmé. Les deux joueurs étaient chargés d'enregistrer la conversation. Quelles ont été les décisions prises après cette rencontre entre le manager et les deux joueurs ? Tout de suite après, j'ai contacté Kerbadj, le président de la Ligue professionnelle. Ensuite, j'ai pris contact avec le secrétaire général de la FAF, Nadir Bouzned, Raouraoua étant absent. J'ai demandé à ces messieurs ce que je devais faire et comment je devais agir. Kerbadj m'a demandé de déposer plainte de manière officielle. Avez-vous déposé plainte ? Je tiens à vous informer que je viens de déposer plainte auprès de la police de Batna, avec toutes les preuves contre le manager Benaïssa Nouri (entretien réalisé hier, ndlr) Qu'attendez-vous maintenant, après tout ce qui vient de se passer ? Les textes sont clairs au niveau de la FAF, en cas de tentative de corruption, le club incriminé doit être impérativement relégué en division inférieure. Il faut mettre le holà à la corruption qui se passe dans le football. Nous entendons ici et là que des joueurs ont été approchés, parfois même que telle équipe a réussi à corrompre des joueurs. Mais on n'a jamais rien vu de concret, c'est-à-dire une sanction. Le CAB et ses dirigeants ont eu le courage de démasquer les coupables et de présenter les preuves. Que chacun prenne ses responsabilités. Ne redoutez-vous pas l'effet boomerang ? Nous avons présenté un enregistrement de la rencontre entre les deux joueurs et Benaïssa. Ce manager a discuté avec Zerouati. Que voulez-vous qu'on fasse de plus ? Si le CAB a fauté, je dis que nous sommes prêts à accepter la sanction, mais nous ne nous tairons pas. On défendra nos droits bec et ongles. Une fois les preuves réunies, et fournies à qui de droit, j'ai contacté tous les présidents de club, je leur ai exposé la situation. Tous les dirigeants m'ont encouragé à continuer sur cette voie. En ce qui concerne les présidents du MCEE et du CABBA, je les ai informés que leur équipe était nommément citée et qu'ils sont invités à se joindre à notre plainte. Vous êtes décidé à aller loin, pourtant d'autres affaires par le passé n'ont pas connu l'issue que l'on attendait... On a agi selon notre conscience pour que des pratiques nauséabondes comme celles que nous connaissons, ne se reproduisent plus. Si la FAF veut assainir le monde du football, elle doit sévir, parce que nous fournissons des preuves irréfutables, sinon qu'on nous dise qu'un article protégeant la corruption existe comme ça on sera à notre tour protégés. En ce qui me concerne, je comprends aujourd'hui pourquoi les équipes qui jouent la Ligue des champions n'ont jamais rien réussi Zerouati : «Il n'y a pas de manager du nom de Benaïssa qui travaille à la JSS» «Benaïssa ne représente que sa personne. Nous n'avons aucun dirigeant qui réponde à ce nom au sein de notre administration. Je suis sidéré par ces rumeurs qui tentent de porter atteinte à l'intégrité de mon équipe et à sa direction. Je rassure les supporters et leur dis que nous ne sommes concernés ni de près ni de loin par cette affaire qui semble cousue de fil blanc.» Qu'est-ce qui a empêché le CAB de procéder au flagrant délit ? «Nous ne sommes pas dans le besoin d'avoir recours à des manières peu orthodoxes pour gagner un match. On a battu les plus grandes équipes du championnat à l'image de la JSK et de l'Entente, on a battu le CABBA et le MCEE. Je ne comprends pas l'attitude de nos amis du CAB. S'ils prétendent avoir les preuves et les enregistrements et qu'ils étaient sur le coup dès le départ, pourquoi n'avoir pas demandé l'aide des services de police pour arrêter la personne qui devait négocier la combine en flagrant délit ? C'était la meilleure manière d'agir.» «On ne touchera pas à un cheveu de la JSS» «A nos détracteurs, nous leur répondrons à chaque fois sur le terrain. Depuis le début de la saison, on tente par tous les moyens de nuire à notre équipe. Je rassure les amoureux de la JSS et leur dis que nous serons toujours présents pour sauver les intérêts de notre équipe. On ne supporte pas de voir notre équipe tenir la dragée haute à toutes les autres équipes. Notre réponse est simple, nul ne touchera à un cheveu de notre équipe.»