Imad Bella est l'homme qui a fait éclater au grand jour le scandale de la corruption qui a secoué le dernier CAB-JSS. Imad Bella est l'homme qui a fait éclater au grand jour le scandale de la corruption qui a secoué le dernier CAB-JSS. C'est un véritable scénario hollywoodien qu'a mis en scène le défenseur avec la complicité de son président pour mettre à nu les pratiques d'un «traiteur» au service du richissime président de la JS Saoura, Zerouati. Imad Bella, vous êtes l'homme par qui le scandale est arrivé ; racontez-nous comment est-on entré en contact avec vous pour vous proposer de lever le pied lors du dernier CAB-JSS... En fait, j'ai été contacté par un gars de Constantine. Il m'a mis en relation avec le manager, Nouri Benaïssa, lequel m'a proposé textuellement d'arranger le match. J'ai fait semblant de marcher. En parallèle, j'ai appelé le président Nezzar pour le mettre au courant de ce qui se tramait. Il m'a conseillé de jouer le jeu. Il m'a dit de dire au manager que d'autres joueurs étaient prêts à marcher aussi. Et ça a mordu ! Comment vous est venue l'idée de mettre au parfum votre président alors que vous auriez pu dire non et oublier ? Ce serait encourager la corruption, même si à la base, j'aurais dit non. Il était important d'agir de la sorte pour endiguer ce fléau qui pourrit le football. Je l'ai fait par principe. Je ne suis pas quelqu'un de corruptible. Encore moins qui se tait. Benaïssa doit s'en être rendu compte aujourd'hui. Vous vous êtes fixé rendez-vous avec Benaïssa, c'est ça ? Oui. On avait convenu d'un rendez-vous le lendemain de la communication. Au départ, on devait se voir au Khroub, mais finalement on s'est rabattus sur Aïn M'lila. Benaïssa, qui faisait office d'intermédiaire avec la direction de Saoura, nous attendait, Babouche et moi, à bord d'une Peugeot 207. J'avais insisté pour qu'il nous rejoigne dans ma voiture, car j'avais préparé au préalable mon portable pour enregistrer la conversation. Derrière, un dirigeant filmait la scène à l'aide d'un caméscope. Que s'est-il passé après ? J'avais insisté auprès de Benaïssa pour qu'on entre directement dans le vif du sujet, sous prétexte que j'avais déserté l'hôtel et qu'il fallait que je rentre vite avant qu'on s'en aperçoive. Benaïssa, qui s'était présenté comme étant un ami de Zerouati, nous avait proposé 40 millions de centimes chacun. Une somme qu'il disait négociable. En tout, il avait 250 millions qu'on pouvait se partager tous les cinq. Comment avez-vous fait pour convaincre Benaïssa d'appeler Zerouati devant vous ? J'ai fait mine de douter de ce qu'il disait. Pour montrer sa «bonne foi», il a appelé Zerouati. J'avais demandé au départ qu'il nous fasse écouter la discussion, mais Zerouati a refusé qu'il actionne le haut-parleur. Ils ont continué à discuter tous les deux pendant quelques minutes puis Benaïssa s'est porté garant sous prétexte qu'il avait déjà combiné deux matches à l'est du pays et que Zerouati lui avait ramené l'argent jusqu'à Sidi Bel-Abbès. Comme j'insistais pour m'en aller, Benaïssa m'a demandé de poursuivre les négociations avec le mec de Constantine. L'enregistrement dont vous parlez a été diffusé par une chaîne de télévision satellitaire, qu'avez-vous ressenti à l'écoute de la discussion ? Ça m'a fait tout drôle. J'ai subi beaucoup de pression depuis. Je reçois des centaines d'appels par jour, mais je tiens le coup, parce que je sais que j'ai fait ce que je devais faire.