«J'étais avec Brahimi à l'INF Clairefontaine et j'ai joué au côté de Boudebouz avec les U17» A 22 ans, Mourad Satli est en train de s'affirmer avec son club, Charleroi. Inconnu du public algérien, il n'en a pas moins été international français dans les U17 avec une formation effectuée à l'Académie INF de Clairefontaine qui a formé les Thierry Henry, Nicolas Anelka, Mourad Meghni, Hatem Ben Arfa, Abou Diaby et autres Yacine Brahimi. Evoluant au poste de défenseur central, il rêve des Verts et il ne s'en cache pas. En Belgique, beaucoup de gens ne savent pas que vous êtes Algérien. Pourtant, vous l'êtes bien, n'est-ce pas ? Oui, je le suis. Certes, j'ai grandi en France, mais je suis bel et bien Algérien. Je suis même né en Algérie, à Oran plus précisément. Ce n'est qu'à l'âge de 8 ans et que mes parents se sont installés en France et nous, leurs enfants, avec. C'est vous dire que je me sens profondément algérien. Vous êtes plutôt discret dans le championnat de Belgique, quoi que vous jouez plutôt régulièrement... C'est normal que les gens ne me connaissent pas trop encore car j'en suis à ma deuxième saison seulement comme titulaire à Charleroi. Je trace mon chemin doucement, mais sûrement, avec le souci perpétuel de progresser et d'aller de l'avant. Je ne suis qu'au début du parcours. Ce sont mes performances qui me feront connaître du public. Cependant, vous semblez avoir gagné une place de titulaire à Charleroi puisque vous en êtes à 11 titularisations lors des 14 premiers matches du championnat alors que la saison passée, vous avez été titulaire lors de 14 matchs durant l'ensemble de la saison. Vous êtes quand même parti cette saison sur de bonnes bases... Oui, c'est vrai que cette saison, l'entraîneur compte sur moi et me fait confiance. J'essaye d'être à la hauteur de cette confiance, tout en travaillant pour progresser encore davantage. Racontez-nous un peu votre parcours... J'ai commencé enfant dans un petit club de la région parisienne. Voyant que j'étais doué pour le football, mon père m'a encouragé et m'a inscrit à l'Académie INF de Clairefontaine. Ce passage m'a été très profitable, puisque j'ai acquis les rudiments du football professionnel. Après, j'ai rejoint le centre de formation du RC Strasbourg. Or, on ne m'a pas donné ma chance dans ce club. On ne m'a même pas fait signer un contrat professionnel. C'est pour ça que j'ai décidé de changer d'air. Pour aller en Belgique ? Oui. Il me fallait rebondir et je sais que la Belgique est un excellent tremplin. D'ailleurs, de grands joueurs actuels sont passés par le championnat belge, avant de se révéler, tels Lukaku, Kompany, Dembele... Même Adlene Guedioura est passé par Charleroi, avant d'atterrir en Angleterre. C'est vous dire que le championnat de Belgique est un très bon terrain d'expérimentation et de progression, avant de rejoindre de plus grands clubs dans de plus grands championnats. C'est votre objectif ? Pour l'instant, je suis concentré sur mon club, Charleroi, où je me sens bien et où je suis en train de beaucoup apprendre. Et la sélection algérienne, vous y pensez ? Etes-vous motivé pour y jouer ? Oui, j'y pense dans un coin de ma tête. Quel est l'Algérien qui n'aimerait pas représenter son pays ? Cependant, vous pouvez tout aussi bien jouer pour la France, surtout que vous avez fait partie des sélections françaises de jeunes... Oui, c'est vrai. D'ailleurs, il y avait deux joueurs d'origine algérienne avec moi quand j'étais dans la sélection française U17 : Ryad Boudebouz et Yacine Brahimi. Avez-vous gardé contact avec eux ? Oui, surtout avec Yacine qui est un ami puisque nous étions ensemble à l'INF Clairefontaine. Nous avons gardé contact jusqu'à l'été dernier et son départ pour Granada. Il nous arrivait de parler de l'Algérie. A vous entendre, vous avez choisi l'Algérie... Oui, depuis de nombreuses années, et je ne m'en suis jamais caché. Que ce soit maintenant, dans quelques mois ou dans quelques années, je répondrai toujours présent si on me fait appel en sélection. Il y a quand même une forte concurrence au poste où vous évoluez, défenseur central, et ce sera difficile de décrocher une place. C'est vrai que Bougherra, Medjani, Belkalem, Bouzid et autres Cadamuro sont des défenseurs de grande valeur. Je dis seulement que je suis à la disposition de la sélection dans le cas où on me faisait appel. Parlez-vous l'arabe ? Bien sûr ! Comme je vous l'ai dit, je suis né à Oran et j'y ai passé une partie de mon enfance. A la maison, nous parlons en arabe. De plus, je suis allé plusieurs fois au bled. Votre objectif dans l'immédiat ? Confirmer avec Charleroi, progresser encore davantage et réaliser une très bonne saison.