«En 2002, j'ai failli signé pour un club algérien.» «Je connais tout de la sélection algérienne grâce à mon ami Chadli Amri.» Nous avons eu hier l'occasion d'interviewer la star de la sélection du Burkina Faso, Aristide Bancé, connu des Algériens par sa très originale coupe de cheveux. L'ancien coéquipier de Chadli Amri semblait bien informé sur le football algérien. Avez-vous suivi le match Algérie-Tunisie ? Oui, j'ai suivi ce match, hier, en compagnie de quelques coéquipiers. Que pensez-vous de la prestation de l'Algérie ? L'Algérie a entamé en trombe la rencontre, notamment en première mi-temps jusqu'à la 20'. La domination des Algériens était totale en gagnant toutes les balles. Je trouve que la chance a tourné le dos aux Algériens. Le but encaissé est survenu à un moment crucial. Il est difficile de bien jouer et concéder un but. De ce fait, je trouve que le match de la Côte d'Ivoire s'annonce compliqué. Mais le prochain match se jouera contre le Togo... Oui, le match contre le Togo sera également difficile, car cette équipe a tenu la dragée haute aux Ivoiriens. Si les Algériens veulent se qualifier, ils devront impérativement s'imposer face aux Togolais, car le dernier match contre la Côte d'Ivoire sera très compliqué, bien que la mission ne sera pas impossible. Réellement, les chances des Algériens sont-elles intactes suite à la défaite concédée contre la Tunisie ? L'Algérie avait toutes les chances du monde pour se frayer un chemin au prochain tour, mais la défaite face à la Tunisie a sérieusement amenuisé ses chances qui, selon moi, sont à seulement 40 %. Pour augmenter à nouveau leurs chances de qualification, les Verts doivent absolument s'imposer contre le Togo. Puisque vous êtes un attaquant chevronné. Selon vous, quelles sont les raisons du mutisme de l'attaque algérienne face à la Tunisie ? J'ai vu que l'attaque algérienne a commencé très fort la partie avec la conviction de secouer d'entrée les filets de la Tunisie, à l'image de cette action sur la transversale (tête de Slimani). Mais je trouve que la chance vous a tourné le dos. Il me semble que vous disposez d'une grande sélection capable de se rattraper. Parlons maintenant de votre sélection qui a réussi à obtenir le nul face au Nigeria. Votre avis sur ce premier match ? En réalité, on est très heureux de ce résultat, du fait que le but est survenu dans les ultimes minutes du match. C'est une histoire qui se répète pour nous depuis les éliminatoires de cette CAN. On a pu assurer notre qualification à ce tournoi sur un but à la toute dernière minute lors du match retour contre le Centrafrique. Je trouve que nous aurons notre mot à dire. Quelles sont vos chances pour passer au second tour ? Je pense que nous avons réalisé un meilleur début par rapport aux précédentes participations. A présent, nous allons aborder un match que je qualifie de décisif face à l'Ethiopie. Les trois points de la victoire seront primordiaux pour espérer passer ce premier tour. Quelles sont les sélections favorites pour le sacré final ? La Côte d'Ivoire est archi favorite dans ce tournoi final, mais cette sélection marque souvent des coups d'arrêt inexpliqués. Mais ils sont toujours très forts à ce stade de la compétition. Il faut aussi compter avec le tenant du titre, la Zambie. La Zambie a toutefois trébuché contre l'Ethiopie... La Zambie qui pratique un joli football est tombée sur une bonne sélection, l'Ethiopie. Il ne faut pas sous-estimer le tenant du titre qui a été convaincant dans son jeu. Ce sera le prochain adversaire de votre sélection. Comment se présente cette confrontation ? Je pense que le match sera très serré, mais nous partirons avec un avantage non négligeable, celui d'avoir des joueurs d'expérience qui évoluent dans de grandes équipes. Je pense aussi que la motivation sera déterminante au cours de ce match. Vous semblez bien connaître l'EN algérienne. Dites-nous ce que vous savez sur cette sélection ? Oui, je connais beaucoup de choses grâce à mon ami Amri Chadli qui a joué à mes côtés à Mainz. Je connais également Nadir Belhadj. L'Algérie a la particularité de jouer à fond jusqu'à la dernière minute. Je me rappelle de ce mémorable match barrage face à l'Egypte qui s'est joué en Tunisie. Non, il s'est joué à Oum Dourman au Soudan... Oui, je me souviens, enfin. Ce match s'est joué au Soudan et l'Algérie a sorti un grand match à l'issue duquel elle s'est qualifiée pour le précédent mondial. Donc, vous avez suivi ce match ? Oui, en compagnie de mon ami Chadli qui était très excité. J'ai soutenu avec lui l'Algérie jusqu'à la dernière minute. Etes-vous toujours en contact avec Amri Chadli ? Oui, toujours. On s'appelle régulièrement. C'est un ami intime. L'avez-vous eu au bout du fil après ce match Algérie-Tunisie ? Non, pas encore, mais je vais l'appeler incessamment. Actuellement, votre ami connaît un passage à vide inquiétant, puisqu'il ne joue plus avec son équipe, Kaiserslautern... Je sais parfaitement que le joueur traverse une période difficile avec son équipe, mais je suis convaincu qu'il va se surpasser et retrouver son top niveau. Amri a connu de pareils moments et il les a bien gérés. J'ai confiance en lui. Votre relation avec les Algériens, en particulier, est excellente, n'est-ce pas ? Personnellement, j'aime bien l'Algérie que j'ai visitée lors d'un match là-bas. Je voue beaucoup de respect à ce pays. J'ai même failli signer dans un club du championnat. Lequel ? Je ne me souviens plus, car cela date depuis 11 ans déjà. C'était en 2002. C'est cette année-là que j'ai décroché un contrat avec Lokeren en Belgique. Depuis, je n'ai que des amis algériens en France et en Allemagne. Je supporterai l'Algérie après mon pays durant cette CAN.