Elimam : «Benhamou me rappelle le cas Drid en 1985» Tout s'est passé vite dans cette affaire Benhamou, le joueur vient de s'engager officiellement avec les Rouge et Blanc du Mouloudia. Il faut dire que l'ancien portier du MC Alger avait donné son accord de principe aux Oranais depuis une semaine déjà… les deux parties avaient tout conclu au téléphone. Benhamou n'avait qu'à apposer sa signature au bas d'un contrat en bonne et due forme. Cela s'est fait dimanche à minuit à l'hôtel Tassili en présence, bien sûr, du gardien de but en question, du président, de son bras droit Abdennour et de l'oncle de Benhamou, qui réside à Oran. Les négociations, question argent, n'ont pas trop duré, les deux parties avaient tout réglé par téléphone. D'ailleurs, Benhamou ne s'est pas montré trop gourmand, puisqu'en signant au Mouloudia, il a cherché l'aspect sportif, mais aussi de s'approcher de sa famille. Toujours est-il parmi ses revendications, le joueur avait réclamé un appartement afin de s'installer avec sa petite famille. Il faut dire qu'il s'est montré très à l'aise durant sa première journée à Oran, il connaît très bien cette ville où il possède famille et amis. Il est même un grand fan des Hamraoua. «C'est un rêve qui se réalise pour moi», dira Benhamou avant d'ajouter : «A chaque fois que je viens à Oran, je sens que ses gens sont accueillants. Ici, je m'intégrerai facilement.» Daham en éclaireur Avant de se rendre à Oran, dimanche passé, Benhamou a eu l'agréable surprise de rencontrer Noureddine Daham à l'aéroport d'Alger, les deux joueurs devaient prendre le même vol Alger-Oran. C'était l'occasion pour les deux hommes d'évoquer, durant les 45 mn du vol, le mode de vie de ce club d'El Hamri. Bien qu'il n'ait pas joué au Mouloudia d'Oran, Daham Noureddine connaît beaucoup de choses sur les Hamraoua. Il lui a d'ailleurs dressé un joli tableau le motivant davantage. D'ailleurs à l'arrivée à l'aérogare d'Es Sénia, Daham n'a pas tari d'éloges le joueur devant les responsables du MCO qui étaient à l'accueil de leur nouveau gardien de but. Les dirigeants à l'aéroport Les responsables oranais étaient en masse avant-hier à l'aérogare d'Es Sénia pour accueillir Mohamed Benhamou. Il y avait le président du club Elimam, son bras droit Abdennour, le secrétaire Bouzid ainsi que d'autres proches du club. Il faut dire que ces derniers ont tout fait pour ramener Benhamou au Mouloudia d'Oran. C'est normal puisqu'ils étaient fiers de leur transaction. Ils estiment avoir réalisé une belle affaire en l'engageant au Mouloudia. Il a rompu le jeûne chez son oncle A son arrivée à l'aéroport d'Es Sénia, Benhamou avait reçu plusieurs invitations de f'tour de la part des dirigeants oranais. Il a décidé toutefois de rompre le jeûne chez son oncle, le joueur a dû décliner poliment les autres invitations ce jour-là. Il n'a pas voulu décevoir sa famille. Compréhensibles, les responsables oranais ne voulaient pas lui mettre la pression pour ce premier jour, à condition de répondre à leur invitation au lendemain. Il a intégré le groupe hier Motivé à l'idée de rejoindre le Mouloudia d'Oran, Benhamou n'a pas voulu trop attendre pour rejoindre sa nouvelle équipe. En effet, l'ex-gardien du Mouloudia d'Alger a commencé le chemin des entraînements avec ses nouveaux coéquipiers hier dans la soirée. Le joueur ne s'est pas senti dépaysé dans la mesure où il connaît la plupart des joueurs, à commencer par son ancien coéquipier au MC Alger, Zoubir Zmit mais aussi son concurrent direct Hichem Mezaïr avec qui il a travaillé en équipe nationale. «Je connais également Mezouar et Berramla», souligne-t-il. Amine L. «Merci au MCO mais aussi à la FAF» * Maintenant, vous confirmez votre signature au Mouloudia d'Oran ? Il n'y a pas de raison de le cacher. C'est confirmé, je viens de m'engager avec le Mouloudia d'Oran pour une durée d'une saison. * Quel est votre sentiment ? Tout d'abord, je suis fier et très content de signer au Mouloudia d'Oran. J'avais ces dernières semaines une grande possibilité de signer dans d'autres clubs, comme votre journal l'avait d'ailleurs rapporté. Mais là, c'est le choix du cœur, dans la mesure qu'Oran est ma ville d'origine, où je possède de la famille. A chaque fois que je viens ici, j'ai chaud au cœur que ce soit en touriste ou avec l'équipe nationale. Il y a un toujours un accueil chaleureux et spécial pour moi. Chose qui m'a vraiment poussé à accepter rapidement la sollicitation des dirigeants du MCO par rapport à un autre club. J'ai aussi une anecdote qui a une relation avec ma signature. * Allez-y ? Il y a quinze années de cela, lorsque je suis venu à Oran, en émigré classique, mon oncle m'a offert un maillot du MCO. Croyez-moi que le garde toujours au chaud chez moi à Paris. C'était quelque chose qui m'a vraiment touché. Depuis ce jour-là, j'ai toujours souhaité jouer dans la ville de mes origines. * Sinon le club a répondu à vos exigences… Pour qu'on soit clair, il n'y avait pas d'exigences financières de ma part. C'était un choix sportif et humain. D'ailleurs, les dirigeants du MCO peuvent vous confirmer ce que je suis en train d'avancer. En aucun cas, mon choix ne s'est reposé sur l'aspect financier, comme certaines personnes n'ont cessé de dire durant l'intersaison, car les écrits faisant état que Benhamou a demandé trop cher m'ont fait beaucoup de mal. Moi, je fais partie des bonnes affaires du mercato. Je suis là car le challenge sportif et humain m'intéresse au plus haut point. * Justement en parlant du choix sportif, avez-vous par exemple exigé une place de titulaire dès votre intégration au Mouloudia ? Non pas du tout. Cela n'existe pas dans le monde du football. Même pour un grand joueur comme Cristiano Ronaldo on ne peut pas lui garantir une place de titulaire. Je viens au Mouloudia avec mon propre statut, mon expérience que je veux faire profiter au club. Je ne dois pas aussi penser uniquement à mon intérêt. Il y a celui du club qui prime. Je suis venu bien sûr pour jouer. Je ne viens pas pour dire bon je suis au MCO même son banc de remplaçant me plaît. Je sais que je dois travailler dur et faire face à une concurrence qui existe dans tous les clubs du monde. C'est bien d'être soumis à une concurrence, je suis un gardien de but international. Je dois le prouver sur le terrain. J'espère seulement que l'intégration va se faire facilement. * Vous serez en concurrence avec un autre grand gardien de but qui a pour nom Mezaïr. Comment s'annonce votre mission, d'autant plus que vous le connaissez bien ? Tout d'abord, je serai content de revoir Mezaïr, puisqu'on ne s'est pas vu depuis la période où l'équipe nationale jouait ici à Oran. Cela fait maintenant quatre ans déjà. Je pense que c'est bien de travailler avec quelqu'un que je connais. Je trouve qu'on va travailler dans une bonne ambiance lui et moi et que celui qui apporte le plus au club jouera. Je pense qu'on s'entendra à merveille tous les deux. * Avez-vous une idée sur le MCO de cette saison ? J'ai suivi les séquences de quelques matches, notamment celui de Batna. Je pense que le MCO possède une bonne équipe avec une bonne défense et un bon milieu. Il y a aussi une attaque très rapide, mais qui manque de réalisme. Mais je trouve qu'il y a en place une bonne équipe. Il y a des joueurs que je connais comme Zmit, qui a évolué avec moi au MCA. Je suis aussi proche de Berramla et Mezouar, on se croise souvent. J'espère qu'ils m'aideront pour m'intégrer dans l'équipe. * Votre ancienne équipe, le MCA, vient de réaliser un départ en trombe. Ne regrettez-vous pas finalement de n'avoir pas prolongé ? Non. Je suis vraiment content pour le MCA qui a réussi ce bon début de saison. Sinon, je dirai que je ne regrette rien au passage. J'ai passé deux grosses saisons au Mouloudia d'Alger. Tout le monde est content de moi. Il y a des gens qui me regrettent. Malheureusement beaucoup de mensonges ont été dits sur moi. On a voulu, au MCA, salir mon nom. Ils ont dit à travers la presse que j'ai demandé trop d'argent et que je ne voulais pas du MCA. Mais en ce mois de Ramadan, je dirai encore une fois qu'au MCA on m'a poussé à la sortie pour ensuite me faire endosser la responsabilité du départ. * Pourquoi n'avoir pas signé ailleurs durant cette intersaison ? Mon erreur était de trop croire que le MCA tenait à moi, surtout qu'on ne cessait pas le dire dans les journaux. Cela m'a poussé à mettre en veilleuse tous les contacts, comme ceux de Béjaïa, Chlef et Tlemcen. * On a appris qu'il y avait aussi des contacts en France… Oui, il y avait des touches avec des clubs en France. Les gens vont dire que je suis fou de venir jouer en Algérie. Mais on doit savoir que c'est ici que je me suis éclaté. En Algérie, j'ai forcé le respect de tout le monde. Dans les stades des quatre coins du pays, on ne m'a jamais insulté. Ces marques de sympathie m'ont réconforté et poussé à rester pour jouer dans mon pays. * Pensez-vous pouvoir atteindre votre objectif, celui de réintégrer le plus rapidement possible l'équipe nationale ? Vous me donnez l'occasion pour remercier Raouraoua, Sadi et Saâdane à qui je présente mes condoléances suite au décès de sa mère. S'ils m'ont attribué cette dérogation, c'était pour que je reprenne la compétition et que je retrouve ma place en équipe nationale, qui n'est pas perdue pour autant. Mon retour parmi les Verts est imminent. Hamdoullah, j'ai trouvé un club qui m'a ouvert ses bras, ce club est le MCO. * Etes-vous prêt pour la compétition ? Ah oui, sur ce plan-là, je me sens très bien. Je ne me suis jamais arrêté question entraînements. Déjà, je vais bénéficier de dix jours de travail avec le groupe avant la reprise du championnat. J'espère seulement que mon intégration se fera rapidement. Entretien réalisé par Amine L. Elimam : «Benhamou me rappelle le cas Drid en 1985» C'est un président heureux qu'on a rencontré avant-hier soir dans son établissement hôtelier Tassili, en plein centre d'Oran. Elimam venait de finaliser la venue de son nouveau gardien, l'international Mohamed Benhamou. Le big-boss du MCO s'est targué d'avoir réussi à enrôler une bonne doublure pour son gardien Mezaïr, d'ailleurs il a bien voulu nous expliquer ce recrutement. «Durant tout le temps que j'étais à la présidence du club, j'ai toujours fonctionné ainsi, c'est-à-dire avoir deux ou trois bons gardiens, pour deux raisons. La première éviter toute mauvaise surprise, comme une blessure, qui peut nous mettre dans une mauvaise situation, mais aussi créer une concurrence qui ne peut qu'avoir des répercussions positives sur le bon rendement dans les bois. Dans le temps, je devais payer quatre gardiens, afin d'avoir un Benabdellah au top.» D'autre part la venue de Benhamou a rappelé au président un autre cas, lorsqu'il était à la tête du club, durant les années 80 : «La venue de Benhamou me rappelle celle de Drid en 1985. Ce dernier, qui était à l'USMBA à l'époque, est venu chez nous afin de se relancer et retrouver l'équipe nationale et c'est ce qui s'est réalisé, puisqu'il a joué le Mondial 86. J'ai bien expliqué cela au gardien Benhamou, qui est quasiment dans le même cas, d'autant plus que le Mondial n'est pas très loin. D'ailleurs, lors des négociations, il n'a pas été trop gourmand, car il est intelligent, il sait bien ce qu'il est venu chercher au MCO.» * «Je corrige une erreur commise en été » En établissant ce recrutement, Elimam a fait quelque part son mea- culpa. Connu pour sa franchise, qui n'a pas d'égal, le président du MCO pense que le recrutement de Benhamou est une mise à jour. «Durant l'été, je reconnais que j'étais tellement préoccupé et quelque peu sous pression, j'ai négligé ce point, à savoir ramener une bonne doublure, ou plutôt avoir deux grands gardiens. Maintenant que l'occasion s'est présentée de corriger mon erreur, j'ai sauté sur l'occasion.» * «Habi n'est pas encore prêt» Dans cette affaire de gardiens, il y a un keeper qui, a priori, semble avoir été négligé. Il s'agit de l'actuel deuxième gardien, à savoir le transfuge d'Arzew, Billel Habbi. Malgré tout ce qui s'est passé, on n'a pas pensé un seul instant à aligner ce gardien, ou qu'il pourrait être une bonne doublure, mais le président, en fin connaisseur, a bien voulu donner une explication et remettre les choses à leurs places. «Habbi est un bon gardien, si on l'a ramené, c'est qu'il est bon. D'ailleurs, la saison dernière, à Zabana, il nous a sorti un grand match avec son ex-équipe, mais pour le moment, il n'est pas encore prêt, il doit perdre du poids pour pouvoir être aligné et puis il est en apprentissage. Il ne faut pas oublier qu'il évolue pour la première fois en Division 1.» * «J'étais agréablement surpris par l'accueil à Tizi-Ouzou» Dans un autre registre, le premier responsable du club phare de l'Ouest est revenu sur le dernier déplacement à la ville des Genêts où, comme il l'a souligné, il ne s'attendait guère à cet accueil que ce soit au stade ou ailleurs. «Sincèrement, j'étais agréablement surpris par l'accueil qui nous a été réservé que ce soit au stade ou en dehors, pourtant j'ai fait pas de déplacements là-bas. Au stade, on a été applaudis, notamment en fin de match et même lorsque nous étions dehors, on a reçu beaucoup de marques de sympathies. Je crois qu'il faudrait que tout le monde prenne l'exemple de la JSK et son public, car à aucun moment on n'a senti une quelconque hostilité. C'était quelque chose de formidable.» * «La clé du match, il fallait bloquer Meftah» Connu pour son sens de l'analyse, tout en avouant que les deux équipes ont livré un bon match, Elimam a tenu à divulguer la clé du match, qui a permis à son équipe de revenir avec le point du match nul du stade du 1er- Novembre. «Je crois que l'entraîneur a bien étudié le jeu de la JSK, puisqu'en incorporant Boussâada, il a voulu bloquer Meftah, qui est l'origine du danger kabyle sur le flanc droit. Si on les avait laissé faire sur ce flanc, ils auraient pu nous battre, c'était la clé du match.» * «Mansour Hadj a carte blanche» Dans son discours, Elimam est revenu quelque peu sur certains cas disciplinaires, dont ceux de Sirat, Bettoumi et Zmit. Le premier point qu'il a tenu à préciser pour la énième fois est que son coach a toute sa confiance et que c'est le seul maître du groupe. «Mansour Hadj, qui est connu pour toutes ses connaissances dans son domaine, a toute ma confiance, il a carte blanche. D'ailleurs, je vais vous faire une confidence. Lors du dernier match, j'ai insisté pour qu'il prenne avec lui Zmit, car je trouvé que Benatia allait être fatigué en faisant tout seul la récupération, mais il n'a rien voulu entendre, il m'a dit texto : “Si vous voulez qu'on gagne une équipe et le joueur on le prend pas.“ Il a eu raison, car ce qu'il a fait est très logique, en tout cas ce technicien a toute notre confiance et puis certains joueurs doivent changer leurs mauvaises habitudes et lui est au courant de tout ça, ce n'est pas un dupe, croyez moi !» * «C'est ma dernière saison à la tête du club» En se projetant dans l'avenir, Elimam a bien voulu nous parler de son avenir à la tête du club, qu'il pense, selon ses dires, quitter à la fin de cet exercice. «C'est ma dernière saison à la tête du MCO. D'ailleurs, lors de notre déplacement à Tizi Ouzou, j'ai dit aux gens qui sont venus me voir que c'était mon dernier voyage à Tizi-Ouzou, en tant que président, ma dernière saison se chevauchera avec la fin de l'amateurisme.» Et d'ajouter : « Je tiens à dire que si je n'ai pas quitté le club à la fin de la saison dernière, c'est parce que je savais que ceux qui pouvaient me succéder n'auraient pas pu garder l'ossature, car tous les joueurs étaient sollicités ailleurs. J'ai toujours été un constructeur, j'ai mis à chaque fois en place une équipe qui est restée des années, maintenant je crois il est temps que je m'en aille.» Entretien réalisé par L. Brahim Plus le droit à l'erreur pour Mezaïr Le recrutement de Benhamou a pour but de renforcer la cage oranaise. A en croire la direction d'El Hamri son portier numéro un n'était pas exempt d'une blessure ou d'une suspension. D'ailleurs, il a deux cartons à son actif et pourrait être suspendu d'une journée à l'autre. Cela a lieu au moment où Habi doit perdre du poids pour pouvoir jouer un jour. Mais en vérité, le recrutement de Benhamou a pour but de prouver à Mezaïr qu'il n'est pas intouchable, comme il croit l'être. En effet, les responsables oranais ne peuvent plus tolérer les caprices du Tlemcénien, ils veulent aussi le pousser vers la sortie, suite à son différend avec un dirigeant du club la semaine passée. Mais se séparer de Mezaïr n'est pas aussi facile que l'on pense. Connaissant le poids du portier en question, l'on voit mal comment les supporters vont accepter cette séparation. De toute façon, au Mouloudia on n'a pas voulu se prononcer sur le cas Mezaïr. Le scénario idéal pour la direction du MCO est de voir le gardien tirer sa révérence pour s'en laver les mains. Entre-temps Mezaïr n'aura pas le doit à l'erreur, car à la moindre incartade, on n'hésitera pas à le descendre en flammes. A. L. Bettoumi et Zmit ont eu des appartements Le problème de navette ne devra plus se poser pour Bettoumi et Zmit, la direction du club a mis à leur disposition un appartement. Chacun devra ramener sa petite famille en ce mois de jeûne.