Le spectre de la défaite contre la Guinée omniprésent Algérie 0 - Guinée 2 (16-06-2007) Stade du 5-Juillet (Alger)- Eliminatoires Coupe d'Afrique des nations- Arbitre : El Guezzaz (Maroc) – Buts : Mansaré (43'), Feindouno (84') Algérie : Hadjaoui, Meftah, Meniri, Bougherra, Yahia (Daham), Zarabi (Bezzaz), Belhadj, Mansouri, Amri (Ghilas), Ziani, Saïfi Entraîneur : Cavalli Guinée : Diarso, Jabi, Zayatte (Kalabane), Ib. Camara, Al. Diallo, Kon. Sylla, Cissé P., Feindouno (cap.), Is. Bangoura (Ib. Bangoura), Youla (Kaba Diawara), Mansaré Entraîneur : Nouzaret Dieu que le moment est crucial pour le football algérien ! Dimanche prochain, l'Algérie entière retiendra son souffle avant le coup d'envoi du match retour contre la Zambie. Les cœurs se resserrent et l'oxygène commence déjà à nous manquer, de peur que nos Verts ratent ce dernier virage. De peur surtout que nos Verts ne nous emmènent pas au paradis du football mondial en 2010, comme ils nous l'ont promis avec leurs dernières victoires. Le spectre de la défaite contre la Guinée omniprésent Mais cette crainte qui nous déchire les entrailles depuis la victoire de Chililabombwe n'est nullement occasionnée par une envie de sous-estimer nos joueurs qui ont gagné depuis un rang de stars nationales. Mais c'est le passé récent de l'histoire de notre chère EN qui nous pousse à ne plus nous enflammer, même si près du but. Le fantôme du match contre la Guinée continue à hanter nos esprits, même deux ans plus tard. Aujourd'hui, cette horrible défaite de 0 à 2 subie au stade du 5-Juillet contre les Guinéens nous donne même le droit de nous affoler ; tellement personne ne veut plus revivre cette affreuse désillusion. La similitude entre les deux matchs est tellement frappante que l'erreur n'est plus permise. L'Argentine, l'Uruguay, la Guinée et la Zambie… Rappelons que quelques jours avant cette défaite qui nous éliminait de la CAN 2008, la FAF avait pensé bien faire en organisant un match amical contre un géant du football mondial, en l'occurrence l'Argentine de Lionel Messi. Rien que ça. Les Verts avaient réalisé une prestation de tout premier ordre. Mais après cette très honorable défaite de 4 à 3, le mental encore fébrile des Verts allait montrer ses limites face aux modestes Guinéens. Un sauvetage in extremis vers Blida ! En fait, la chute avait été aussi longue que la montée vers les cimes, valeureusement atteints contre les Argentins. Il y a trois semaines environ, les Verts ont gagné contre l'Uruguay et s'apprêtaient même à jouer la Zambie au même stade du 5-Juillet, avant que les joueurs ne demandent à retourner à leur cher stade fétiche de Blida. Un élément qui pourrait s'avérer important pour briser la chaîne d'une autodestruction programmée. Qui sait ? Huit joueurs d'aujourd'hui étaient sur le terrain contre la Guinée De cette EN de 2007, il reste en fait huit joueurs, dont cinq à six titulaires indiscutables (en comptant Saïfi en grande forme). La défense n'a pas beaucoup changé, si ce n'est Gaouaoui qui a remplacé Hadjaoui et le système qui est passé du 4-4-3 classique à un éblouissant 3-5-2, dont la charnière centrale composée de Bougherra-Yahia a nettement mûri depuis. A cette paire inamovible, s'est ajouté le fougueux soutien flottant de Rafik Halliche. Ghezzal, Matmour, Meghni et Djebbour n'ont pas perdu contre la Guinée La maturité a également atteint les autres joueurs, comme Ziani, Saïfi, Belhadj, Ghilas et Mansouri qui n'ont sans doute pas oublié cette cicatrice engendrée par cette mauvaise soirée du 16 juin 2007. A ceux-là, se sont ajoutés d'autres joueurs aux qualités intrinsèques nettement plus élevées que leurs prédécesseurs. Ghezzal, Matmour, Meghni, Djebbour et Bouazza (blessé contre la Guinée) sont venus donner la verve qui manquait à cette équipe d'Algérie, devenue aujourd'hui l'égale des plus grandes nations du continent. L'organisation, un point important avant la Zambie Le match contre la Guinée avait été préparé dans une telle cacophonie qu'on se demande à ce jour si les responsables de l'époque avaient le talent de faire pire. A l'hôtel Hilton, les allées et venues des clients et curieux n'aidaient nullement les joueurs à se concentrer. Tous ceux qui avaient vécu ce moment se rappellent du bazar dans lequel la FAF avait mis les Verts. Aujourd'hui, la même erreur a été évitée de justesse. En effet, il a fallu que les joueurs s'en plaignent à leur coach pour que Saâdane demande aux supporters de laisser l'équipe tranquille, sans omettre de brandir la menace de les isoler à l'étranger avant le match. Un confort royal pour une concentration extrême Aujourd'hui, l'hôtel militaire leur a été vidé pour un confort total. Même la traditionnelle conférence de presse a été annulée, pour ne pas déranger les joueurs dans leur concentration. Mais à trop vouloir les isoler, l'effet inverse risque de se produire. A moins que les joueurs eux-mêmes réussissent à évacuer le stress d'avant match à temps. Le moins que l'on puisse dire, cette fois, est que la FAF n'a pas lésiné sur les moyens pour mettre l'équipe dans les meilleures conditions. On a même pensé à la diététique des joueurs pour leur éviter les excès en ce mois de Ramadhan. Que veut de plus son altesse royale ! Agressifs, mais pas trop ! Les «impuretés» qui ont accompagné le match de 2007 doivent aussi être balayées à tous les niveaux si l'on ne veut pas revivre le même scénario dimanche. A commencer par les ratages qui font douter, comme ce fut le cas avec les deux frappes sur le poteau de Ziani et Meniri. Faire aussi attention à la malice de l'adversaire (même si Hervé Renard s'en défend) qui fera tout pour pousser Ziani et consorts à l'agressivité. Surtout qu'ils savent que la pression qui pèse sur les épaules des Algériens est énorme. Saâdane, qui a vécu la défaite de 2007 en tant que spectateur, n'arrête pas de faire rappeler à ses joueurs les erreurs commises. Le message semble passer comme il se doit. Reste à voir leur réaction sur le terrain. C'est parce que nous voulons tous cette qualification Les joueurs vont sans doute penser qu'on leur donne trop de conseils avant ce match contre la Zambie qu'ils ont pourtant battue chez elle à Chililabombwe par 2 à 0. Qu'ils nous pardonnent bien ces intrusions dictées pas nos seules pulsions patriotiques. Il n'est pas aisé de se retenir après avoir goûté aux saveurs de cette qualification tant espérée ! Nous vivons tous ensemble l'aventure de l'EN dans ces éliminatoires, comme nous l'avions fait au temps des Madjer, Belloumi, Assad. Notre rythme cardiaque s'accélère dès lors que les Verts entament leur regroupement. On n'y peut rien, c'est comme si on n'avait jamais été au Mondial. Aujourd'hui, ce peuple qui vous chérit tant ne mérite que des larmes de joie. Alors emmenez-nous au paradis ! Nacym Djender