Le rapport de Hannachi point par point C'est un entraîneur très déçu que nous avons pu accrocher au bout du fil, moins de vingt-quatre heures après l'annonce officielle de son départ de la barre technique par les responsables de la JSK. Nasser Sandjak a donc tenu à nous confirmer qu'il n'est plus l'entraîneur en chef des Canaris, et ce, suite à la rencontre qu'il a eue avant-hier avec un représentant de la SSPA, Yazid Yarichène en l'occurrence. A ce propos, il nous a déclaré : «Tout à fait, suite à l'entrevue qui a eu lieu dans la soirée de dimanche avec le représentant de la direction du club, il a été décidé que je quitte mes fonctions d'entraîneur en chef de la JSK. Je ne peux pour l'instant évoquer tous les détails étant donné que je compte organiser un point de presse.» «Non, Amrouche est une personne intègre, un grand monsieur, jamais je n'ai douté de sa fidélité» Concernant la rumeur qui a circulé le soir même à propos de Amrouche qui serait derrière son départ de la barre technique, Sandjak est étonné, voire surpris par une telle chose sachant qu'entre lui et Amrouche une bonne entente a toujours existé notamment depuis qu'ils ont pris tous les deux l'équipe en main. A ce propos, il nous déclare : «Franchement, je ne sais d'où les gens ont inventé ça, cela relève d'accusations gratuites envers un homme que je respecte beaucoup en la personne de Arezki Amrouche. Je tiens à vous préciser, pour éclairer les supporters du club kabyle, que je n'ai à aucun moment douté de la fidélité d'Amrouche. C'est avant toute chose une personne intègre, un grand monsieur qui a un riche vécu et qui jouit d'une bonne moralité. J'ai travaillé avec lui et je sais bien ce que je dis. Jamais il n'aurait pensé un moment à me trahir ou à trahir la confiance qui nous lie.» «Je resterai derrière lui pour le soutenir et l'encourager à terminer la saison sans embûches» Pour prouver tout le respect qu'il a envers Amrouche et toute la confiance qui les a toujours liés, Sandjak nous confie : «Je suis très optimiste de voir Amrouche réaliser de bons résultats pour cette fin de saison, je resterai derrière lui et je le soutiens à continuer le travail. Je vais l'encourager à terminer la saison pour que la JSK puisse récolter des points et terminer sans embûches.» ------------------ C'est Yarichène qui l'a remis à Sandjak dans la soirée de dimanche Le rapport de Hannachi point par point Au lendemain de la défaite face au MCA, le président Moh Cherif Hannachi, en compagnie de certains membres du conseil d'administration, ont pris la décision de limoger Nasser Sandjak. Mais pour tirer les choses au clair, nous nous sommes penchés sur le rapport sans concession qu'a dressé la direction à l'encontre du coach. Un rapport qui lui a été remis en mains propres par Yazid Yarichène dans la soirée de dimanche. C'est d'ailleurs à ce moment-là que les deux hommes ont commencé les négociations afin de trouver un accord sur une résiliation à l'amiable. Au début, Yarichène a fait une offre d'un mois et demi à son entraîneur, ce qui correspond au mois de mars jusqu'à la mi-avril, chose que Sandjak a refusée. Le coach voulait toucher la totalité de son dû et ce, jusqu'au mois de mai. Par la suite, et après des heures de négociations, les deux parties ont fini par trouver un arrangement. Mais avant de se quitter, Yarichène a remis le rapport dans lequel étaient mentionnées les raisons de son limogeage. En gros, la direction a mentionné 6 points importants, qui se présentent comme suit : Les raisons de la défaite face au MCA Le premier point qui a été abordé dans le rapport est bien évidemment la dernière contre-performance de la JSK en Ligue 1 face au MCA. Aux yeux des proches de Hannachi, si Sandjak avait réalisé un succès, personne ne lui aurait reproché quoi que ce soit, du moins pas avant la prochaine journée face à l'USMBA. Hannachi n'a pas admis que l'équipe perde le match de cette manière. Ce qu'on reprochait à Sandjak, c'est que l'équipe a considérablement regressé depuis la rencontre du CSC. Sans pour autant évoquer l'aspect physique, le président kabyle est loin d'être convaincu du rendement tactique de l'équipe en cette période. Camara et Mokdad, les intouchables Et après avoir évoqué l'aspect technique, le président a accusé son entraîneur de faire le deux poids deux mesures avec certains joueurs. On reprochait à Sandjak de favoriser trois de ses éléments par rapport au reste du groupe. D'après la même source, la direction a même cité deux noms. Il s'agirait de l'Ivoirien Madani Camara et du milieu de terrain Abdelmalek Mokdad, le troisième ayant été tenu secret. Dans le rapport, il a été clairement mentionné noir sur blanc que ce favoritisme a créé une ambiance tendue au sein du groupe. Le reste du groupe divisé En plus du fait de favoriser ces trois joueurs, le président Hannachi reprochait au désormais ex-entraîneur de la JSK d'avoir divisé le groupe. La direction a argumenté cela par le nombre de conflits qu'a enregistrés l'équipe ces derniers temps. En plus du clash de Maïza suivi de celui de Belakhdar, Mekkaoui et Khellili en sont arrivés aux mains en pleine séance d'entraînement, chose qui ne s'est jamais produite auparavant à la JSK. Un incident qui révèle tout le malaise qui règne au sein de l'équipe de Sandjak. Pis encore, certains joueurs, qui jouaient pourtant comme titulaires avaient confié au président que c'est quasiment le clash avec Sandjak, puisque le courant ne passait plus entre eux. Mise à l'écart de Belakhdar L'autre point qui a fait couler beaucoup d'encre est incontestablement l'affaire Belakhdar. Là aussi, Hannachi a trouvé beaucoup à dire. Ce que le boss avait du mal à comprendre est la raison de sa mise à l'écart de l'entraînement, au moment où le joueur avait été sanctionné par la direction. Ne pas le convoquer lors des rencontres de championnat est une chose, mais l'écarter définitivement des entraînements en est une autre. Hannachi a fait savoir dans son rapport que c'est Sandjak qui allait payer les salaires du joueur durant l'ensemble de la période où il ne s'est pas entraîné. Une mise au point qui en dit long sur les relations entre les deux hommes. La durée de repos accordée après chaque match L'autre point de désaccord entre Sandjak et sa direction concerne le temps de repos accordé après chaque match de championnat. Pour rappel, le désormais ex-entraîneur accordait toujours pas moins de 48 heures de repos à ses hommes. Dans la plupart du temps, les joueurs reprennent mardi après-midi, soit trois jours après le match. Un temps de repos prolongé aux yeux du boss. D'ailleurs, il a été aussi mentionné dans le rapport que c'est à cause de ce paramètre que les joueurs ont nettement regressé sur le plan physique et qu'il fallait agir avant qu'il ne soit trop tard. 60 millions pour un appartement qu'il n'a pas habité En dernier, le président Moh Cherif Hannachi n'a pas digéré le fait que le club loue un duplex à Tizi Ouzou à 12 millions de centimes par mois pour Sandjak, au moment où ce dernier résidait dans un appartement à Bab Ezzouar. Pourtant, c'est Sandjak qui avait exigé d'être hébergé dans un duplex, qu'il avait visité au départ. Et au moment où le club a loué le duplex en question pour une période de cinq mois, ce qui fait un total de 60 millions de centimes, le coach a trouvé un appartement à Alger. Il n'a pas passé une seule nuit à Tizi depuis le mois de décembre, excepté lors des mises au vert avec son équipe à Amraoua. Tous ces points ont été cités en détail afin d'expliquer au coach les raisons de son limogeage. ------------------ La succession est ouverte Moins de 24 heures après le limogeage de Nasser Sandjak de la barre technique de la JSK, la succession au poste d'entraîneur en chef est déjà ouverte. Pour preuve, plusieurs agents d'entraîneurs locaux et étrangers ont essayé de joindre dans la journée d'hier le premier responsable du club, Moh Cherif Hannachi, pour lui proposer des CV. Du côté de la direction, une source nous a confié que le boss prendra tout son temps avant de désigner le futur entraîneur de la JSK. A l'heure actuelle, c'est Arezki Amrouche qui poursuivra sa mission à la barre technique en attendant un changement. Toutefois, ce que craignent les dirigeants c'est la réaction des supporters. En effet, après avoir appris qu'il était à la recherche d'un poste d'entraîneur en chef, difficile pour Amrouche de gérer le groupe dans le calme pour ce qui reste des cinq prochaines journées. Mekkaoui et Belakhdar présents à la reprise S'il y a deux joueurs qui seraient contents du limogeage de Sandjak, ce serait incontestablement Mekkaoui et Belakhdar. Marginalisés par leur entraîneur depuis le mois de décembre, les deux joueurs en question avaient menacé de ne plus remettre les pieds à l'entraînement, du moins tant que Sandjak est l'entraîneur en chef. Maintenant que ce n'est plus le cas, Mekkaoui et Belakhdar ont fait savoir à leurs proches qu'ils seront là à la séance de reprise prévue pour ce matin au stade du 1er-Novembre. Toutefois, les deux joueurs concernés n'ont accordé aucune déclaration, du moment que leur affaire a fait couler beaucoup d'encre. -------------- Kherroubi pour épauler Amrouche Comme tout le monde le sait, juste après l'annonce du départ de l'ex-entraîneur Nasser Sandjak, la direction de la JSK a désigné son assistant Arezki Amrouche pour assurer l'intérim et ce, jusqu'à la fin de la saison. Selon une source de la direction de la JSK, Amrouche ne travaillera pas seul sachant que le président de la SSPA-JSK, Mohand Cherif Hannachi a décidé de le faire épauler par une personne de la maison, en l'occurrence Monaïm Kherroubi, actuellement entraîneur en chef de la catégorie junior. Kherroubi sera chargé donc d'accompagner Amrouche d'ici la fin de saison, le temps que le club nomme officiellement un nouvel entraîneur qu'on dit de nationalité étrangère. Le point de presse de Sandjak prévu aujourd'hui Le désormais ex-entraîneur en chef de la JSK, Nasser Sandjak, compte animer une conférence de presse aujourd'hui à Alger au cours de laquelle il reviendra assurément sur tout ce qui a trait à son départ de la barre technique des Canaris.