Vahid évoque le cas Belfodil : «Moi, je ne parle pas aux agents» Au cours d'une longue interview accordée au journaliste de l'Equipe, Hervé Penot, pour son blog dédié exclusivement au football africain, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a fait part de son immense soulagement après la qualification acquise pour le dernier tour des éliminatoires du Mondial 2014 et revenu aussi sur le parcours catastrophique réalisé par les Verts durant la précédente CAN. Questionné sur la probabilité d'affronter l'Egypte lors de ce barrage, le Bosnien a répondu qu'il ne souhaitait pas rencontrer cet adversaire : «J'aimerais éviter l'Egypte, c'est une grande équipe qui a un jeu fluide, qui est collectivement au point, et je connais surtout le contexte... On verra, mais on peut aussi tomber sur le Cameroun, le Sénégal... J'ai peur d'abord qu'on s'enflamme, car l'euphorie en Algérie est immense.» «La qualification à ce dernier tour, ma première consécration depuis deux ans» «J'ai travaillé comme un fou et, c'est la première consécration après deux ans. Ce n'était pas toujours facile, c'était même parfois fatigant. C'est l'un des challenges les plus difficiles et des plus complexes que j'ai eu à affronter. Aujourd'hui, nous sortons de deux matchs à l'extérieur où nous avons affiché beaucoup de maîtrise et de maturité. Nous avons un groupe jeune, peu expérimenté. Nous avions des statistiques terribles à l'extérieur, mais j'avais dit aux gars que même des nuls ne m'intéressaient pas. J'ai été très exigeant avant ces deux rencontres.» «Les anciens ont eu un rôle très positif dans le groupe» Par la suite, le coach national a tenu à souligner le rôle qu'ont eu les anciens pour encadrer l'équipe et guider le groupe à nouveau aux victoires : «Ce que j'aime aujourd'hui, c'est l'ambiance qui se dégage de ce groupe. Avant, quand il y avait un taureau, il y avait les expat' et les locaux. C'est fini. Maintenant, c'est mélangé. Tout le monde est ensemble. Et je le répète, quand je vois Djebbour, Halliche ou Bougherra... Avec lui, j'ai eu une discussion très franche. Ces gars ont des rôles très positifs dans l'équipe. Maintenant, je suis plus optimise pour l'avenir.» «Djebbour a changé complètement et demeure un vrai leader à présent» Le technicien bosnien n'a pas tari d'éloges sur Rafik Djebbour, qui, selon lui, a fait beaucoup d'efforts pour changer de comportement et s'adapter aux nouvelles règles : «Je le répète, l'ambiance est maintenant excellente. J'en veux pour preuve Djebbour. Avant, on me parlait pour lui de petits problèmes physiques, de retard... Maintenant, il est un élément très positif, un vrai leader, même s'il n'est pas titulaire tout le temps. Il a changé complètement. C'est exceptionnel de voir ça. Halliche aussi depuis qu'il est revenu dans l'équipe. Tout le monde tire bénéfice de leur comportement. Notre équipe, c'est d'abord la qualité collective, tout le monde doit le comprendre. Nous n'avons pas des buteurs de classe internationale comme Eto'o, Drogba ou Adebayor.» «Nous sommes déterminés à aller au Brésil, mais attention de s'enflammer» Bien qu'il demeure confiant quant aux chances de l'EN de se qualifier au prochain Mondial, il n'empêche que Vahid craint énormément l'euphorie de ses capés : «Il ne faut pas sauter les étapes. C'est une situation nouvelle et contre le Mali, en septembre, on sera tranquilles et on préparera les matchs décisifs. Nous avons beaucoup d'ambitions, nous sommes déterminés à aller au Brésil, mais attention de trop s'enflammer.» «J'ai accepté un match amical en août pour parler aux joueurs et les mettre en garde» Et de poursuivre : «Tout le monde nous voit en Coupe du monde. Rien n'est fait. C'est pour ça que j'ai accepté un match amical en août - que je ne voulais pas spécialement au début vu la période - mais ce sera pour parler aux joueurs, pour les rassembler. Et je vais insister : «restons modestes !» Vahid évoque le cas Belfodil : «Moi, je ne parle pas aux agents» Durant son interview, Vahid Halilhodzic a évoqué le cas Ishak Belfodil et a affirmé qu'il n'y avait rien de nouveau le concernant, en dépit de l'annonce faite par son agent, George Atangana, vendredi dernier dans les médias, où il assurait que le joueur était désormais disposé à rejoindre les rangs de la sélection nationale. Des déclarations, qui n'ont guère pour autant enthousiasmé le sélectionneur national qui a rétorqué : «Je ne parle pas avec les agents, moi je parle au joueur directement. Je n'ai pas d'intermédiaire.» «Il n'y a rien de nouveau à son sujet et je ne tolère aucune condition de sa part» Et d'enchaîner : «Il n'y a donc rien de nouveau à son sujet. J'ai toujours été cohérent là-dessus. Certains expatriés voulaient jouer et être titulaires, mais il n'y a aucune condition pour intégrer l'EN. L'Equipe nationale, c'est quelque chose de sacré. Quand je vois ce qui s'est passé en France... L'Equipe nationale, c'est le miroir d'une nation, c'est autant politique, voire plus que sportif. Quand on pense Brésil, on pense foot non ? C'est plus fort même que la politique.» «Personne n'a le droit de bafouer le drapeau algérien» «En Algérie, les gens sont très fiers de leur pays, de leur nation. Et parce que je serais un étranger, je n'en tiendrais pas compte ! Il n'est pas question de faire n'importe quoi. Tu n'as pas le droit de bafouer le drapeau algérien. En plus, le président de la fédération nous donne tous les moyens : nous avons un avion personnel, on retourne chez nous après les matchs. Nous nous préparons dans les meilleures conditions. Il y a un centre technique de très haut niveau avec des superbes infrastructures. L'Algérie est le bon chemin. Dans quelques années, elle peut être une grande force africaine.»