«C'est le Mouloudia qui a facilité la tâche à l'USMA» Depuis sa suspension, Djamel Menad ne s'exprime que très rarement dans les médias. Celui qui avait battu l'USMA la saison dernière en championnat, avant de redonner au Mouloudia ses lettres de noblesses. C'est avec son œil d'expert que Menad nous parle du Mouloudia version Geiger, sans pour autant vouloir entrer dans la polémique. L'ex-international ne cache pas pour autant son inquiétude concernant la domiciliation du Mouloudia à Bologhine. «Le joueur algérien est de nature très frileux et fragile psychologiquement. De ce fait, je crains beaucoup pour cette équipe du Mouloudia qui devra jouer à Bologhine. Il suffit d'un faux pas contre Chlef dans cette enceinte et tout s'écroulera. Nous avons été confrontés à la même situation la saison dernière, lorsque nous avons été accrochés par le CABBA et El Eulma. Deux échecs qui ont été suivis par la colère des supporters qui ont totalement déboussolés les joueurs qui nourrissaient alors un complexe dès qu'il s'agissait de jouer à Bologhine.» «J'ai constaté, face à l'USMA, que Geiger n'a pas apporté de changement par rapport à mon équipe» Sans vouloir faire le parallèle avec l'équipe version Menad, celui-ci à toutefois constaté à deux éléments près que c'est le même groupe de la saison écoulée qui a été aligné face aux Usmistes. «Je ne suis pas là pour critiquer Geiger, mais à travers ce que j'ai vu, j'ai constaté que c'est avec la même équipe que le Mouloudia s'est produit contre l'USMA. Je n'ai donc constaté aucun changement.» «L'équipe a perdu son fond de jeu» Tandis que le Mouloudia version Menad carburait à plein régime la saison passée avec une moyenne de trois buts par match, celle de cette année semble peiner. «J'ai aussi constaté que l'équipe a perdu son fond de jeu. Elle n'est plus aussi dominatrice.» «C'est le Mouloudia qui a facilité la tâche à l'USMA» «L'USMA a abordé le match avec beaucoup de crainte. Les joueurs avaient encore en mémoire cette finale qui a été totalement dominée par le Mouloudia, mais la réussite n'était pas au rendez-vous. Cette fois-ci, les joueurs du MCA moins agressifs et très fragiles collectivement ont facilité la tâche aux Usmistes.» «Comme Haïmoudi, Necib a fait basculer le match» «Lors de la finale de la coupe nous avons été lésés par Haïmoudi. Avant-hier, Necib a fait la même chose en privant Yachir d'un penalty flagrant. Il aurait dû siffler une faute sur Feham. Mais au lieu de cela, il a signalé celle sur Gasmi qui était commise en dehors de la surface.» «En 2006, un expert allemand nous avait dit que le 5-Juillet constituait un réel danger pour le public» «Lorsque nous étions en stage en 2006 au stade olympique, nous étions sous la tribune 13 avec un expert allemand. L'expert nous avait alors dit qu'il y avait un réel danger pour les supporters. Nous avons dû attendre la perte de deux jeunes supporters pour que les choses bougent. C'est malheureux de voir de jeunes garçons ne pas renter chez eux à l'issue d'un match qui aurait dû être une fête.» ---------------------------------- Auteur de 4 buts seulement en 5 matchs Le trio Bouguèche- Djallit-Yachir en panne sèche «Quand Djallit est en méforme, c'est tout le Mouloudia qui est paralysé.» Cette phrase est devenue au fil des matchs l'expression consacrée au vieux club algérois. Marquant tellement de son empreinte la phase aller de la saison écoulée, à telle enseigne que l'équipe en a développé une véritable dépendance. Comment peut-il en être autrement lorsqu'on sait que Mustapha Djallit a inscrit 13 buts, terminant meilleur buteur de la saison écoulée. Et malgré un bon début de saison avec une réalisation contre la JSMB, Djallit semble marquer le pas car en cinq matchs, l'enfant de Béchar n'en a inscrits que deux dont l'un sur penalty, c'était face au MCO. Samy Yachir, sur qui tous les espoirs mouloudéens reposent, a eu des débuts tonitruants avec un doublé contre le CRBAF avant d'accuser le coup. En pleine confiance, tout s'est ébranlé à la 44' du match face au Chabab, lorsqu'il a été l'auteur d'un ratage historique. Et que dire de Hadj Bouguèche, véritable poumon et clé de voûte des Vert et Rouge. Malchanceux certes face à la JSMB où lui ont été refusés deux buts coup sur coup, le natif d'Arzew n'a toujours pas débloqué son compteur buts, lui qui fut l'un des grands artisans du titre remporté en 2010 avec le Doyen avec 17 unités. Avec quatre buts inscrits par ce trio en cinq matchs de championnat, alors qu'il cartonnait à fond la saison dernière, il est évident que ce passage à vide de la ligne avant se répercute négativement sur le rendement et les résultats de l'équipe très dépendante de son trio de choc. Heureusement qu'il y a eu le réveil de Abderrahmane Hachoud, qui a sauvé à deux reprises la baraque face à Ain Fekroun et le CRB. Face à ce manque de réalisme, car ce n'est certainement pas les occasions qui manquent, il est évident qu'Alain Geiger doit opérer quelques changements devant pour redonner des couleurs à son attaque qui manque cruellement de lucidité dans la surface de vérité. Sayeh constitue une solution de rechange Intronisé pour la première fois de la saison face à l'USMA, Réda Sayeh n'a eu droit qu'à treize minutes au cours desquelles il a montré de très belles choses. Révélation du Doyen en 2011 avec dix réalisations toutes compétitions confondues, Sayeh devait surfer sur cette vague pour devenir indéboulonnable. Il n'en fut rien et le joueur a perdu toute sa confiance au fil des mois. Contre l'USMA, l'ex-joueur de Mekhadma a montré qu'il fallait compter avec lui pour la suite du championnat. Il est donc très probable que Sayeh fasse son retour au premier plan ce samedi contre l'ASO à Bologhine. C'est, en tout cas, une solution de rechange pour Alain Geiger qui doit opérer quelques rectificatifs dans un onze qui est actuellement à l'agonie. Un peu de fraîcheur ne fera pas de mal à un groupe qui doute, car, qu'on le veuille ou pas, une défaite face à l'USMA laisse des séquelles. Et pour s'en débarrasser, il faut très vite renouer avec la victoire. Et cela passe forcement par un succès ce week-end face aux Chélifiens. ------------------------- Besseghier : «Si on veut jouer le titre, on n'aura plus droit au moindre faux pas chez nous» Le capitaine et leader de cette équipe mouloudéenne, Abdelkader Besseghier qui était très remonté après l'arbitre Necib veut tourner la page pour se focaliser sur la réception de l'ASO qui constitue le match piège par excellence. Ça doit être la grosse déception de ne pas avoir pu laver l'affront de la finale perdue ? Comme je vous l'ai dit, il n'a jamais été question de prendre notre revanche car un match de championnat ne peut remplacer une finale de Coupe d'Algérie. Seulement, nous sommes déçus, car nous avons subi un coup d'arrêt en essuyant notre première défaite de la saison. Et on ne mérite certainement pas de perdre au vu des occasions qu'on s'est crées durant le match, surtout en seconde mi-temps. Vous avez été à l'issue du match très critique envers l'arbitre de la rencontre qui, selon vous, a faussé totalement le match... On n'a pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour voir que l'arbitre nous a privés de deux penaltys valables qui ne souffrent aucune contestation. Il a pris des décisions qui ont faussé le match. L'arbitre et ses assistants n'ont pas été à la hauteur de l'évènement. Justement, cet événement a été marqué par le décès tragique de trois supporters. Cela a dû beaucoup vous affecter... En tant que capitaine d'équipe, je présente mes condoléances aux familles des défunts. On ne peut concevoir que des jeunes supporters meurent dans un stade de football pour les raisons que l'on sait. C'est un drame qui ne doit plus se répéter à l'avenir. L'une des décisions serait de délocaliser vos matchs à Bologhine... Je crois qu'il y aura une enquête et des experts qui vont examiner le stade. Maintenant, il faut accepter toute décision qui sera prise, car c'est la vie des supporters qui est en jeu. Vous allez devoir recevoir l'ASO à Bologhine. Un match très compliqué face à un adversaire coriace. Pas de quoi vous rassurer... Nous devons absolument réagir. Nous avons des joueurs d'expérience qui ne vont certainement pas céder et baisser les bras à notre première défaite de la saison. Nous allons nous battre pour refaire surface et cela passe par une victoire contre Chlef. Ce ne sera pas facile, mais on se doit de trouver les arguments pour gagner. Si on veut jouer le titre, on ne peut plus se permettre un autre faux pas, surtout à domicile. Cette défaite face à l'USMA ne remet-elle pas en question vos capacités à jouer le titre ? Primo, ce n'est pas évident de gagner deux derbys en l'espace d'une semaine. Secundo, tout le monde a vu comment nous avons perdu ce match. Il ne faut surtout pas remettre en cause les qualités de notre équipe. Le championnat est encore long et nous n'avons perdu que trois points. Certes, nous avons perdu un derby, mais pas le championnat. Nous avons notre mot à dire cette saison et on verra au bout du compte qui de l'USMA ou du Mouloudia terminera sur la plus haute marche du podium. -------------------------------------- Hier, reprise au CREPS pour éviter les contestataires Très affectés par la défaite et le drame qui a frappé ce 77e derby devenu funeste, les joueurs devaient initialement reprendre hier à 17 h à l'annexe du 5-Juillet. Mais face au grabuge et à la colère de certains supporters qui ont du mal à digérer cet échec face au club voisin, la direction du club a pris la sage décision de programmer la séance d'entraînement au complexe militaire de Ben Aknoun (CREPS). Loin des regards indiscrets et toute forme de contestation, Geiger a pu travailler hier avec ses troupes dans un calme absolu. C'était le seul moyen pour recadrer tout le monde et retrouver cette sérénité nécessaire, afin de poursuivre le championnat. Le changement opéré au niveau du lieu de l'entraînement n'est pas une première, puisque même sous l'ère Omar Ghrib, l'équipe, pour échapper à la pression exercée par les supporters, avait dû s'entraîner à la caserne militaire de Ben Aknoun et, parfois, au centre sportif de la sûreté nationale au Cati de Hydra.