«A Blida, beaucoup d'équipes nous craignent, à nous de jouer avec nos armes» Désigné meilleur joueur du mois d'octobre à Rennes, Foued Kadir, qui a réussi à s'imposer et à faire parler de lui en France au milieu des stars parisiennes et monégasques, a été désigné 3 fois dans l'équipe type de la Ligue 1. Foued se livre au Buteur et revient sur son retour au premier plan, ses retrouvailles avec Boudebouz et, bien entendu, il évoque avec beaucoup de détermination le match retour décisif qui aura lieu le 19 novembre prochain, à Blida, face au Burkina Faso. Foued, quel commentaire faites-vous sur ce revers concédé à Bastia ? Ç'a été très compliqué, ce soir (entretien réalisé à Bastia juste après la rencontre, ndlr). Il ne fallait pas rater notre entame de match, et Bastia a bien démarré, ce qui nous a coûté ce but encaissé lors du premier quart d'heure. Votre bonne série s'est arrêtée, ça ne vous affecte pas mentalement ? C'est vrai que quelque part on ressent un sentiment de frustration parce qu'on avait deux ou trois occasions de scorer. Dommage, on est passés à coté, je dois dire que dans des conditions aussi difficiles ce n'était pas évident pour une équipe joueuse comme la nôtre. Le terrain était compliqué et il y avait aussi un vent fort qui nous a pénalisés, notamment en seconde mi-temps. Justement, vous avez raté deux grosses occasions en première mi-temps, vous auriez pu enchainer par un autre doublé puisque vous en collectionnez déjà 2 en Ligue 1, cette saison ? Le terrain était bosselé. Sur mes deux tentatives face au gardien bastiais, j'avais eu du mal à contrôler le ballon pour le mettre au fond. Sans vouloir me trouver des excuses, l'état du terrain nous a beaucoup gênés. Revenons sur vos prestations, quel commentaire faites vous de votre bilan après 10 matchs ? Hamdoulillah, tout se passe bien. Franchement, lorsque le coach Montanier m'avait offert cette opportunité de rebondir à Rennes je n'ai pas hésité un seul instant à répondre par l'affirmative, surtout qu'à l'OM cela ne se passait pas aussi bien que je le voulais. A présent, je marque, je fais marquer et je progresse dans mon volume, j'avoue que c'est une chance inouïe pour moi d'avoir retrouvé un temps de jeu assez important. Foued, maintenant, il y a aussi un joueur qui marche fort à Rennes, c'est votre ami Pitroipa, il y aura un match entre vous à Blida, ça s'annonce comment ? Pitroipa est quelqu'un de très gentil. Il est réservé, mais sur le terrain il fait de très belles choses. Après, à Blida ça s'annonce très chaud. On sait que c'est tout le peuple algérien qui attend de nous une qualification au Mondial. Donc, je comprends qu'il veuille jouer sa première Coupe du monde, mais, désolé, le peuple nous attend Pour des gars comme vous, Mbolhi, Mesbah, Medjani et d'autres, qui avez disputé un Mondial, transmettez-vous aux jeunes ces moments magnifiques que vous avez vécus en Afrique du Sud ? C'est sûr à chaque fois que l'occasion se présente, on s'appelle par téléphone pour parler de ces exploits et évoquer surtout le match du 19 novembre prochain. On se parle entre nous, on se motive. Surtout que vous êtes appelé à vivre peut-être une qualification que vous n'avez jamais connue car en 2009 vous n'étiez pas présent... C'est exactement ça. On n'avait pas participé à la qualification en 2009 et on aimerait que cette fois, elle sera la nôtre. En tout cas pour moi, la Coupe du monde 2010 reste le meilleur souvenir et j'espère jouer une deuxième de suite, ce qui rendra ma carrière encore plus embellie. Meilleur joueur du mois d'octobre à Rennes, l'un des meilleurs puisque vous avez été désigné 3 fois de suite dans l'équipe type de la Ligue 1, Vahid peut compter sur vous... Hamdoulillah, je reviens en forme, j'ai retrouvé du temps de jeu, j'arrive à être décisif à Rennes c'est ce que je voulais et c'est ce que Coach Vahid m'avait demandé. J'aurais pu rester à Marseille et me contenter de quelques minutes, mais je suis un compétiteur, je ne pouvais accepter cette situation surtout que l'Algérie avait besoin de joueurs compétitifs pour jouer ses chances à fond pour le Mondial. Ryad Boudebouz est là à côté de vous, vous vous êtes dit des choses dans le couloir du stade Furiani ? (Il rit franchement) Oui, c'est un plaisir de retrouver mon petit Ryad, surtout que cela fait un petit moment que je ne l'ai pas vu. On a discuté un peu, et là on est ensemble et cela me fait énormément plaisir que vous soyez avec nous ici à Bastia pour la couverture d'un match de Ligue 1 juste pour les Algériens de ces clubs, franchement, ça fait plaisir ! Lui aussi, il était dans la même situation que vous, et là il se régale à Bastia, non ? Voilà, je le félicite d'ailleurs pour son choix. (Il se retourne vers lui et lui dit : "Ryad, franchement t'as été bon ce soir, continue comme ça, ça va venir".) Aujourd'hui, Ryad a du temps de jeu, il se régale aussi et comme je viens de le lui dire, il a fait un super match ce soir. Aujourd'hui (samedi soir), il donne une superbe passe sur le but victorieux bastiais, je lui souhaite bonne chance pour l'avenir. Il a été retenu dans la liste des 37 joueurs, mais il ne sera pas de la partie à Blida, un commentaire ? C'est le choix du sélectionneur, il ne faut pas faire de commentaire là-dessus ! J'espère pour lui qu'il sera bientôt de retour en sélection. Vous êtes positionné plein axe, juste derrière l'attaquant, et vous vous régalez, n'aimeriez-vous pas avoir une chance en équipe nationale dans ce poste ? Je ne vais pas être hypocrite, de toute façon, tout le monde sait que c'est dans ce poste-là que j'arrive à être performant avec Rennes, mais comme je l'ai toujours dit, en équipe nationale, là où le coach me demandera de jouer je le ferai sans le moindre commentaire. S'il me demandera de jouer comme gardien de but, je jouerai sans aucun problème. Après, voilà, si j'aurais la chance d'évoluer dans ce poste en sélection, ça ne sera que du bonheur et je pense que dans ce registre-là, je peux vraiment apporter quelque chose à l'équipe nationale. Le 18 novembre est une date historique pour l'Algérie du football, ça vous rappelle quelque chose ? Et comment ! Bien sûr que oui, c'est le jour de la qualification de l'Algérie au Mondial 2010 face à l'Egypte (Il s'arrête un peu). Franchement, j'ai très envie de vivre des moments pareils. Et Madjid, Yebda, et les autres vous parlent de cette date, surtout que votre match aura lieu un 19 novembre, soit le lendemain ? Oui et ils gardent un souvenir inoubliable de cette qualification. Ils nous disent aussi que si on arrive à se qualifier pour la prochaine Coupe du monde on marquera l'histoire de l'Algérie. Le match arrive à grandes enjambées, vous êtes dedans, comment allez-vous l'abordez ? Là, au coup de sifflet final de Bastia-Rennes, je ne pense qu'à une seule chose, rejoindre mes camarades à Sidi Moussa. Après, pour répondre à la question, je dirais que c'est à nous de faire le match, on va jouer chez nous et on sait qu'à domicile on est plutôt pas mal. Sans vouloir me montrer très optimiste, je pense qu'à Blida on s'est toujours bien comportés et toutes les équipes nous craignent dans notre jardin. Il va falloir assurer chez nous et jouer avec nos armes. Jouer avec vos armes, ça veut dire quoi ? On a un jeu vers l'avant qui est très bon depuis l'arrivée de Vahid. Donc, à mon avis, il va falloir mettre en place tout ça et je pense que si on marque assez rapidement, on va plier le match Inch'Allah. Vous ne redoutez pas le scénario du match aller, indépendamment de l'arbitre, on prend 3 buts quand même, c'est trop pour une défense qui aspire à jouer le Mondial, non ? Non pas du tout. Il ne faut pas oublier qu'on a joué à l'extérieur avec toutes les conditions qu'on a dû affronter. On ne va pas encore parler de l'arbitrage, mais personne ne peut dire que ce penalty imaginaire accordé au Burkina Faso n'a pas faussé le résultat du match. Maintenant, on sera chez nous, devant notre public, sur notre pelouse, donc on n'aura aucune excuse, c'est à nous de tout faire pour nous qualifier, Inch'Allah. On a appris que Vahid vous a appelé pour vous féliciter pour votre bon retour en forme ? Non, même pas. Je n'ai pas eu Vahid depuis le dernier stage de l'EN, mais Cyril Moine est venu aux nouvelles de temps en temps. Tout se passe bien avec le staff technique. Certains appréhendent la provocation des Burkinabés, le stade de Blida est connu pour sa ferveur, quel est votre avis là-dessus ? C'est un facteur très important, là. Notre groupe est composé de joueurs jeunes qui n'ont pas l'expérience des grands rendez-vous, et comme tout le monde le sait, la provocation fait partie du football, qu'on le veuille ou pas, c'est des choses qu'on croise souvent sur les terrains. Donc, il va falloir faire preuve de maturité et de calme pour éviter de tomber dans le piège. Il ne faut surtout pas faire le match avant le jour J. Un dernier mot pour le peuple algérien ? Qu'ils se rassurent, on a envie de les rendre heureux. On va tout donner pour assurer la qualification chez nous. Ils doivent rester derrière nous du début jusqu'à la fin et ensemble on va faire la fête au coup de sifflet final.