Déjà des dizaines de fans pour l'accueillir * Maintenant que vous êtes enfin à Alger, que ressentez-vous exactement ? Je suis très ému d'être parmi les miens. Je ne pourrais pas exprimer cela avec des mots. Ça se passe plutôt là (il met son poing sur son cœur. * Mais vous êtes déjà venu en Algérie par le passé. Ce n'est pas pareil ? C'est sûr que ça n'a rien à voir. Avant, je venais toujours avec plaisir pour voir le bled et ma famille. Mais cette fois, c'est bien différent parce que je suis venu pour répondre à un devoir national. J'ai répondu à l'appel du cœur, car je sais que je rends visite non seulement à ma famille à Akbou, mais aussi à tout le peuple algérien. * L'accueil a duré une heure et vingt minutes. C'est un peu pesant à la fin, non ? C'est vrai que c'est un peu long, mais aujourd'hui, je suis prêt à rester ici toute la journée. C'est que du bonheur ! Et puis, lorsqu'on vient en Algérie, on vient aussi avec l'envie de découvrir ces petites imperfections. Ça me donnera une histoire à raconter à mon retour. Mais je trouve cela très normal. Vous croyez qu'en France ou dans les autres aéroports ça n'arrive pas ? Moi en tout cas, ça ne me dérange pas. Je prends cela du bon côté. * Lundi, vous avez offert deux caviars à votre coéquipier Darcheville qui n'a pas pu les exploiter. Vous auriez pu augmenter votre capital de passes décisives. Mais malgré cela, votre coach vous a fait sortir à la mi-temps. Est-ce pour vous faire reposer ? Peut-être bien que oui. Car il sait que je voulais arriver intact pour le match du 10 (il rigole). Mais je pense que c'est un choix tactique. Sinon, pour Darcheville, c'est vrai qu'on aurait pu terminer la première mi-temps par 2-0 s'il avait marqué les deux occasions que je lui ai données. Mais ce sont des choses qui arrivent dans le football. Il y a des soirs où ça ne veut pas sourire. * Qu'allez-vous faire maintenant en arrivant à l'hôtel ? Je vais d'abord saluer le groupe et revoir tous mes amis. Me mettre vite fait dans l'ambiance des Verts et savourer mon bonheur. Mais une fois dans ma chambre, je ferai deux rakâat pour remercier Allah de m'avoir réalisé ce rêve. * Si le coach ne vous fait pas rentrer pour ce match, vous le prendrez comment ? C'est sûr que je vais me donner à fond afin de montrer au coach qu'il peut compter sur moi à tout moment. Maintenant, le plus important, ce n'est pas si je vais jouer ou pas. Nous avons tous le même but : qualifier l'Algérie pour le Mondial 2010. Peu importe si le coach me fera jouer ou pas. Maintenant si M. Saâdane me fait rentrer ne serait-ce qu'une seule minute, je ressentirai la même joie que se je suis titulaire. Tant que la victoire sera au bout, ce sera ça, mon vrai bonheur. Entretien Réalisé par : Nacym Djender ------------------- Déjà des dizaines de fans pour l'accueillir C'est avec un immense bonheur que Djamel Abdoun a foulé le sol de l'aéroport d'Alger hier à 13h40. Les supporteurs des Verts n'ont pas tardé à affluer pour le solliciter pour des photos souvenirs tout en lui demandant de faire le maximum pour aider l'équipe à se qualifier pour le Mondial. Visiblement ému par tant de sollicitude de la part de ses compatriotes, Abdoun n'a pas montré un rictus de gêne si ce n'est celui de l'humilité et de la timidité qui le caractérisent. Sadi et Boudenoune pour l'accueillir Après des dizaines de photos, Abdoun pouvait donner l'impression de subir la lourdeur de l'instant, surtout que sa valise tardait à arriver sur le tapis roulant des bagages. L'attente aura duré une heure et vingt minutes, avant que l'international algérien ne récupère sa valise. Entre temps, Walid Sadi et Nabil Boudenoune étaient déjà à l'accueil, pour le mener à l'hôtel militaire de Béni Messous. Raouraoua à Abdoun : «Une belle page d'histoire ensemble» Quelques secondes plus tard, Nabil Boudenoune tendait son téléphone à Abdoun pour lui passer le président Raouraoua qui tenait à lui souhaiter la bienvenue. «J'espère qu'on va écrire ensemble une belle page d'histoire du football algérien», lui aurait susurré le président de la fédération. Il n'a pas eu le cœur pour raser sa sunna Lorsqu'on l'avait rencontré à Nantes, Djamel Abdoun nous avait annoncé qu'il allait peut-être raser sa barbe touffue, histoire de ne pas passer pour un fanatique islamiste. Mais à voir son visage, toujours barbu, l'on n'a pas pu s'empêcher de lui demander les raisons de son hésitation : «Je l'ai taillée un peu pour la soigner, mais je n'ai pas pu la raser. J'ai failli le faire, mais au dernier moment, j'ai changé d'avis. C'est tout de même une sunna, mon frère», nous a-t-il répondu avec le sourire. Cinq places, le quota maximal pour les joueurs Pendant notre discussion avec Abdoun, le Nantais nous a confié qu'il avait besoin de cinq invitations pour les offrir aux membres de sa famille dont sa maman qui se trouve depuis quelques jours dans son village natal à Akbou, en Kabylie. Après avoir abordé le sujet avec Walid Sadi, ce dernier l'a rassuré en lui disant que cinq places seront offertes pour chaque joueur de l'EN. «C'est le quota maximal pour les joueurs», lui a-t-il dit pour le soulager. Un ami lui fait une farce en France Après avoir patienté debout pendant près d'une heure, nous avons proposé à Djamel Abdoun d'aller s'asseoir sur un des bancs, histoire de le reposer un peu. Une fois assis, on a remarqué sur la capuche de son anorak la présence d'une broche sur laquelle était écrit le prénom «Hassan». En découvrant cela, Djamel a franchement rigolé avant de tout nous expliquer : «C'est un coup d'Amar, un ami que j'ai vu avant de prendre l'avion. Le farceur, il va me payer ça au retour», a-t-il plaisanté. Khatem Soulayman et Abdoun pour la pose En patientant devant le tapis roulant, Abdoun a eu le plaisir d'être présenté au célèbre animateur des émissions «Khatem Soulaymane » et «Forsan al Qoraan», Slimane Bakhlili. Les deux hommes ont échangé des amabilités avant que l'animateur ne souhaite au footballeur bonne chance pour le match du 10. L'accolade s'est faite devant notre photographe qui n'a pas raté la pose. N. D.