«Je suis Boudebouz et je commence à découvrir Bentaleb» «Je connais Guedioura,un joueur athlétique doté d'une grosse frappe» International belge, Christian Benteke, fait partie de la nouvelle génération dorée du football belge. Cet attaquant longiligne, originaire du RD Congo, s'est imposé dans le championnat anglais avec Aston Villa au point d'être ces derniers temps préféré à Romelu Lukaku comme avant de pointe de la sélection de Belgique. Croisé au Saint George Park, où il est le parrain de la finale de Nike The Chance, il nous parle de cet événement ainsi que du match Belgique-Algérie du prochain Mondial. Vous êtes le parrain de la finale Nike The Chance, qui se déroule en Angleterre. Qu'est-ce vous a motivé à accepter ce rôle ? Tout simplement le fait que ces jeunes ont besoin d'un cadre et d'une personne qui puisse les conseiller et les orienter. Lorsque j'étais moi-même jeune, au tout début de ma carrière, j'avais ressenti le besoin d'avoir quelqu'un pour me prodiguer les bons conseils. C'est ça qui forge un footballeur. Même si on n'est pas footballeur et qu'on est tout simplement un homme, on a besoin de plus grand que soi pour nous donner des conseils dans la vie. Quand on arrive dans un groupe de professionnels, la première chose à faire pour un jeune footballeur est de regarder et écouter, puis mettre en pratique les bons conseils des plus âgés. Dans la trajectoire de votre parcours, y a-t-il une personne en particulier qui vous a aidé à devenir le joueur professionnel et international que vous êtes actuellement ? Dans chaque club où je suis passé, les coaches m'ont aidé. C'est difficile de citer un nom bien précis. Chaque entraîneur a apporté sa petite touche et son petit conseil. Les jeunes finalistes de Nike The Chance se trouvent là dans le centre de préparation ultramoderne de la sélection anglaise. Est-ce que ça motive un jeune de s'entraîner dans un tel centre en utilisant des équipements utilisés par Steven Gerrard, John Terry et autres Wayne Rooney ? Bien sûr ! Je pense que chaque jeune a une idole. Pour certains finalistes, leur idole est peut-être passée par ici et joue pour l'Angleterre. C'est une sorte de motivation pour eux. De plus, c'est un très beau centre que j'ai eu du plaisir à visiter. Il y a toutes les conditions pour effectuer une bonne préparation. Il y a même la Play Station, le ping-pong, le billard, des ordinateurs... Bref, tout ce dont un jeune a besoin pour être bien en dehors des terrains. Et se divertir. Les candidats paraissent parfois stressés dans les exercices qu'ils effectuent. Quel conseil leur avez-vous donné ? Je leur ai dit qu'il s'agit peut-être pour eux du début d'une grande carrière et qu'il faut qu'il prenne les choses avec simplicité, qu'ils doivent penser avant tout à s'amuser, qu'ils doivent se dire que c'est une grande opportunité pour eux de tout montrer, même pour ceux qui ne seront pas sélectionnés dans la Nike Football Academy. Même ceux qui ne seront pas retenus à l'issue des finales ne doivent pas abandonner. Au contraire, ils doivent faire de cette participation une source de motivation pour la suite. La finale se déroule en Angleterre, un pays dont le championnat est le point de chute de beaucoup de grands joueurs dans le monde. Qu'est-ce qui attire tant dans la Premier League ? L'Angleterre est une vraie terre de football. On peut voir ça quand on va dans les stades. Ce n'est pas juste le papa qui y va ou bien le papa accompagné de son fils. C'est des familles entières, avec enfants, mamans, grands-parents, qui vont regarder des matches ensemble. Cela donne un enthousiasme et une atmosphère particuliers et c'est ce qui fait le charme du football. Le fait que beaucoup de Belges de la génération actuelle se retrouvent dans la Premier League est-il le signe que la Belgique côtoie la crème du football international ? Les Belges ont toujours été bons, quelles que soient les générations. C'est juste que la génération actuelle a passé une nouvelle étape. C'est vrai qu'il y a beaucoup de joueurs belges qui évoluent à un haut niveau en Angleterre, mais il y en a aussi en Espagne, en Italie et en Allemagne. Les Belges sont exilés un peu partout et je pense que c'est ce qui les rend encore plus forts. Quels sont les objectifs de la Belgique dans la Coupe du monde ? Déjà, se qualifier pour le second tour. Nous n'irons pas en touristes pour nous contenter de jouer trois matches et rentrer à la maison. Je pense que ce serait bien que nous puissions aller au moins au second tour. Pour ce faire, vous devez battre vos adversaires, à commencer par le premier d'entre eux, l'Algérie. Comment voyez-vous ce match ? En Coupe du monde, chacun a sa chance. C'est un tournoi mondial et tout le monde est motivé. C'est vrai que nous partons favoris sur le papier, mais le terrain est une autre histoire. Je pense que les Algériens auront à cœur de montrer qu'ils ne se sont pas qualifiés par hasard. Ils voudront certainement rendre leur peuple fier d'eux. Le nul concédé par la Belgique contre la Côte d'Ivoire a refroidi beaucoup de Belges qui croyaient leur sélection irrésistible. Pensez-vous qu'il y a matière à inquiétude ? Je ne pense pas que ce résultat soit un motif d'inquiétude. Ce n'est pas encore le moment de s'inquiéter. C'est toujours bien de gagner, mais l'important est de proposer aussi du beau jeu et je crois que nous l'avons fait. Cela aurait été plus inquiétant si nous ne nous sommes pas créé des occasions de scorer ou si nous avions pratiqué un football de mauvaise qualité. Il ne faut pas s'inquiéter car, même pendant la campagne des qualifications, il y a eu aussi des hauts et des bas, mais nous sommes arrivés au final à nous qualifier pour le Mondial. Y a-t-il des joueurs algériens que vous connaissez ? Il y a Guedioura. Je ne le connais pas personnellement, mais j'avais joué contre lui quand il était à Charleroi, en Belgique. Je jouais à Courtrai à cette époque-là. C'est un joueur athlétique, technique, doté d'une grosse frappe. Je connais aussi Boudebouz qui joue à Bastia et dont je suis les performances. Et Bentaleb ? Je commence tout juste à le découvrir avec Tottenham. C'est un joueur très prometteur. Quels sont, selon vous, les points forts de la sélection algérienne ? En vérité, c'est difficile à dire puisque je ne connais pas beaucoup l'équipe d'Algérie. Tout ce que je sais, c'est que les sélections africaines sont en général difficiles à jouer car elles sont à la fois agressives, athlétiques et techniques. Quelle sera, selon vous, la clef de ce match d'ouverture du groupe ? Ce sera de bien entrer dans le match et dominer l'adversaire dès les premières minutes. Peut-être que le premier qui marquera tiendra le match. C'est une Coupe du monde et le contexte est spécial.