«Il y a eu en réalité des intermédiaires qui m'ont proposé de jouer à l'USMA et au MCA, mais franchement je n'étais pas très emballé par l'idée de jouer en Algérie. » Le 15 août 2006, l'équipe nationale joue son premier match sous la coupe de Cavalli du côté d'Aix en Provence. Non seulement, les Algériens jouent mal, mais ils perdent le match et deux joueurs suite à l'expulsion de Brahami et Ziani. Depuis ce jour, Brahami n'avait plus remis les pieds en sélection malgré un excellent parcours en championnat de Belgique. Entretien réalisé par Mohamed Saâd * Au moment où votre club, Mons, a du mal à quitter la zone rouge, vous êtes en train de briller. Comment expliquez-vous ce paradoxe ? L'explication est simple : on joue bien au foot, mais on rate beaucoup de buts. Cela se paye cash en football. Dimanche dernier face à Gent, nous avons encore une fois fait le jeu pour perdre bêtement à domicile. C'est un problème de confiance, je crois. Pour ma part, j'essaye de donner le meilleur de moi-même et apporter le plus qu'on attend de moi à chaque fois. * Ça ne se passe trop mal pour vous puisque en plus de vos deux buts, vous êtes le meilleur passeur de l'équipe... Oui si l'on peut dire, je joue parfois milieu de terrain et parfois arrière droit, ce qui me permet d'être souvent devant les attaquants. D'ailleurs, mes prestations m'ont permis d'intéresser certains clubs en France et en Belgique. * Peut-on connaître les noms de ces clubs ? En Belgique, il y a le Zulte Waregem, qui a joué la Coupe de l'UEFA cette année après avoir remporté la Coupe de Belgique, et en France il y a deux clubs de L2, dont les dirigeants m'ont demandé de taire les noms. C'est déjà bien d'intéresser des clubs, même si je dois négocier avec Mons pour partir, puisque je suis sous contrat jusqu'en 2010. * Mais ça ne vous permet pas encore de retrouver l'Equipe nationale... Vous savez, à un certain moment j'ai perdu espoir d'y retourner jusqu'à ce que M. Saâdane se déplace jusqu'à Mons pour me voir et discuter avec moi. C'était lors du match face à Charleroi. * Que vous a dit le sélectionneur ? On a eu une brève discussion et il m'a demandé si j'étais encore disposé à retourner en sélection. Ma réponse était naturellement positive. Je crois que si M. Saâdane ne m'a pas convoqué, c'est à cause du match moyen que j'ai réalisé ce jour-là. Cette rencontre, même si elle a été courte, m'a réchauffé le cur. Désormais, je sais que le sélectionneur a un il sur moi et cela me motive à travailler plus pour retourner en sélection. Ce n'était malheureusement pas le cas avec l'ancien sélectionneur. * Justement, M. Cavalli vous avait appelé et titularisé face au Gabon pour ensuite ne plus compter sur vous. Avez-vous une explication à cela ? Venons-en au match face au Gabon. Ce jour-là, M. Cavalli m'avait reproché d'avoir été expulsé et j'avais accepté ses reproches, mais je n'étais pas seul puisque Ziani aussi avait pris un carton rouge, après avoir été provoqué par l'arbitre. J'ai pensé que je n'avais pas été rappelé à cause de cela, mais je ne pense pas que ce soit le cas car Ziani l'avait été par la suite. Enfin, ç'aurait été bête de me juger sur une expulsion et ne plus me donner la chance de me rattraper. * C'est peut-être un choix purement technique... J'aurais accepté si on n'avait pas testé au moins quatre arrières droits en deux ans. Il y a eu Meftah, Hamdoud, Raho... il y a même eu Bouzid qui est arrière central à l'origine. Le pire, c'est que M. Cavalli ne m'a jamais appelé pendant la période où il était à la tête de la sélection. M. Saâdane, lui, a au moins pris la peine de venir jusqu'à Mons pour me voir et discuter avec moi. * M. Saâdane vous a pourtant écarté de la liste des 22 qui ont joué la CAN-2004... En fait, il ne m'a pas écarté. A l'époque, j'étais sans club et je venais juste de signer à Vicenza en Italie. Malheureusement, les choses ont pris une mauvaise tournure et le club a fait faillite. Lorsque je suis allé voir le coach pour lui dire qu'il pouvait compter sur moi, c'était trop tard et j'avais compris l'attitude de M. Saâdane. * Pendant cette période, des clubs algériens se sont intéressés à vous. Etiez-vous prêts à jouer dans le championnat algérien ? Il y a eu en réalité des intermédiaires qui m'ont proposé de jouer à l'USMA et au MCA, mais franchement je n'étais pas très emballé par l'idée de jouer en Algérie. J'ai donc préféré attendre, surtout que j'avais des touches en Belgique qui ont abouti à un engagement avec La Louvière. * Ne pensez-vous pas que votre passage en sélection a un goût d'inachevé ? Absolument. Lorsque j'ai fait le tournoi LG au Maroc, je pensais que j'étais parti pour un long bail. Malheureusement, une succession de malchance m'a bloqué à 16 sélections. Au Havre, j'étais titulaire au milieu avant d'être barré par Caveglia et perdre ma place en sélection. Il y a eu l'épisode Vicenza qui m'a empêché de participer à une CAN et finalement il y a eu cette histoire de carton rouge qui m'a fait perdre trois ans en sélection. A 29 ans et demi, j'ai encore le temps de me rattraper. M. S.