Il était absent hier à la séance d'entraînement. Le désormais ex-entraîneur de la JSK a été limogé par la direction du club kabyle. «Officiellement, je ne suis plus l'entraîneur de la JSK», nous lance Lang d'emblée. «C'est une décision du président et de la commission de discipline présidée par M. Ouaked. On m'a dit que j'avais fait des déclarations incendiaires envers les représentants du club. D'ailleurs, Hannachi m'a signifié ce matin (hier, NDLR) par courrier que je n'étais plus l'entraîneur de la JSK. J'ai reçu ce courrier à 12 heures 45 lorsque les deux dirigeants Doudane et Ouaked sont venus me voir pour me dire que la direction du club avait mis fin à mes fonctions», déclare-t-il. «Je n'ai jamais porté atteinte à la JSK» «Ma réaction a été de dire que je n'acceptais pas cette sanction du moment que je n'ai jamais déclaré quoi que ce soit de méchant à l'encontre de la JSK et ses responsables. Je me suis toujours astreint à la réserve lorsqu'il est agi de la vie interne du club. Tout simplement, j'ai répondu aux reproches que M. Hannachi m'a faits. J'ai dit et répété que je n'acceptais pas que des gens s'immiscent dans mon travail. On m'avait reproché il y a quelques jours le fait que le groupe était en manque de fraîcheur physique, puis voilà qu'on parle d'aspects purement techniques», ajoute Lang. «Il m'a lancé des critiques même après notre large victoire face à l'ASK» «Je vous rappelle que le président a commencé à me critiquer juste après le match qu'on a remporté sur le score sans appel de 3 buts à 1 face à l'ASK. Je crois que dans tous les footballs du monde, le dernier quart d'heure sert, lorsque son équipe est en sécurité au tableau d'affichage, à faire tourner le ballon et à gérer son avantage. Donc, les joueurs ne traînaient pas la patte. Pour eux, l'essentiel était fait», explique Lang encore. Et d'ajouter : «J'aurais préféré qu'il me fasse cette critique en aparté au lieu d'aller le dire dans les journaux. Pourquoi utiliser la presse pour reprocher quelque chose à son entraîneur. En tout cas, moi j'ai trouvé l'équipe très bien physiquement.» «Hannachi m'a sali publiquement» Lang n'est pas près d'oublier la dernière intervention du président Hannachi sur le plateau de BRTV : «Ce jour-là, le président est allé très loin dans ses déclarations en portant directement atteinte à ma personne. Je veux juste lui répondre que je suis un entraîneur diplômé et que je maîtrise bien mon travail. La semaine dernière, il a recommencé lorsque nous avons gagné par un but à zéro face à El Eulma, puis il continue encore lorsque nous avons perdu face au CRB. Il s'est fendu de critiques dans tous les domaines. Il m'a même attaqué en m'intimant l'ordre presque de ne pas circuler en ville. J'en ai déduit qu'il ne cherchait que des prétextes à présenter devant la commission de discipline pour me limoger.» «Le contrat est clair» «Pour que tout le monde soit au courant, le contrat me liant à la JSK est très clair : le club doit à chaque fois me verser trois mois de salaire. Comme cela a été fait le 1er juillet dernier, je dois donc percevoir mon dû ce 1er octobre, ce qui n'a pas été fait. Je lui ai demandé s'il pouvait me payer surtout que ma famille était là, sa réponse a été catégorique : non. Il a avancé qu'il allait me payer à la mi-octobre. Alors, je me suis réservé le droit d'envoyer une lettre recommandée au club dont une copie a été transmise à la FFF, à notre syndicat qui défend les entraîneurs professionnels. J'ai donné un délai de huit jours et là Doudane m'a signifié ceci : ‘‘On trouve un arrangement et au revoir !'' A une question sur le contenu de cet arrangement, il m'a dit qu'ils me payeraient un seul mois», raconte-t-il encore. «Si on va à la FIFA, j'exigerai neuf mois de salaire» «J'ai demandé tout simplement qu'on respecte les clauses qui stipulent que le club doit me payer les trois mois contractuels, c'est-à-dire octobre, novembre et décembre. Maintenant, puisqu'on me dit que seul le mois d'octobre sera versé, et encore que je ne l'aurai qu'à la mi-novembre, je pense qu'il est tout à fait de mon droit de saisir la FIFA, bien sûr en passant par mon avocat en France à la FFF qui sera saisi dès les prochaines heures», menace Lang. «J'ai été choqué d'apprendre que ma ligne téléphonique a été coupée et ma prise en charge à l'hôtel arrêtée» «Je suis profondément touché que les dirigeants de la JSK n'aient même pas attendu mon départ de cette belle Kabylie pour procéder à la coupure de ma ligne téléphonique. Je n'ai même pas de prise en charge à l'hôtel, alors qu'on vient tout juste de mettre fin à mes fonctions. Où sont les valeurs humaines de cette région qui fait de l'hospitalité son credo numéro un», déplore-t-il. «Je n'ai jamais vu un entraîneur qui se passe des services d'un bon joueur» «J'ai constaté aussi que des joueurs sont montés au créneau ces jours-ci suite à leur non-participation aux matches de l'équipe. Je dirai tout simplement à ces éléments qu'ils ne doivent pas verser dans la polémique. Ils doivent travailler davantage pour avoir la forme qu'il faut et être surtout professionnels. Je ne connais pas d'entraîneur qui se passe des services de bons joueurs. Ceux qui ne sont pas encore alignés n'ont qu'à continuer à travailler pour mériter leur place», explique Lang. «Mon projet à long terme pour la JSK est entre les mains de Doudane» Lang n'a pas manqué de revenir sur le projet qui lui tenait à cœur et qu'il voulait mettre en œuvre à la barre technique de la JSK l'année dernière. «Le projet que j'ai monté l'an dernier et que j'ai pris avec moi l'année dernière est entre les mains de Doudane. S'il veut bien le concrétiser, j'en serai très ravi, sinon je ne pense pas qu'un autre entraîneur puisse se baser sur ce travail», poursuit-il. «J'ai toujours dit que cette équipe allait faire parler d'elle à l'avenir» Parlant de la différence de la JSK de l'an dernier avec laquelle il a réussi une remontée spectaculaire au classement général avec la JSK de cette année, qui est composée d'un nouveau groupe, Lang nous a dit ceci : «Lorsque je suis revenu, j'ai trouvé la JSK remaniée en majorité. Certes, on m'a dit que les nouveaux joueurs étaient d'un niveau appréciable sur le plan technique notamment, mais j'ai dit de mon côté qu'il nous fallait un travail de longue haleine.» «Dans tous les clubs où je suis passé, je n'ai jamais sali personne» «Il m'est arrivé de me séparer à l'amiable avec d'autres clubs, par exemple avec l'équipe marocaine de Fès. Il y a eu un différend entre le président et moi à propos de trois joueurs qu'il devait libérer pour gagner de l'argent. Je lui ai opposé un refus catégorique en lui disant que le départ de ces trois joueurs allait handicaper l'équipe plus que la servir. Comme il ne voulait rien savoir, j'ai demandé à partir et j'ai toujours gardé de bons rapports avec Fès et ses dirigeants. C'est la même chose à la JSK. Je ne vais jamais salir des personnes ni critiquer tel ou tel autre. Je demande seulement du respect et rien d'autre. Maintenant, si l'on ne veut plus de moi, qu'on honore les clauses de mon contrat !» «Hamiti a insulté Aoudia» Pour revenir aux attaques de certains joueurs, à l'image de Hamiti, Lang apportera la précision suivante : «Les joueurs qui m'ont critiqué sont ceux qui sont en méforme. En citant le cas de Hamiti, ce dernier n'a pas admis le fait qu'il soit remplacé à chaque fois. Pourtant, je lui ai donné des conseils pour qu'il réussisse. Face au CRB, il n'a pas respecté son équipe, encore moins Aoudia qui l'a remplacé. En n'acceptant pas ce changement, il l'a indirectement insulté.» «Mon staff et moi avons toujours travaillé en collaboration» «Pour ce qui est du staff technique, je dirai que j'ai toujours travaillé en étroite collaboration avec Amrouche et Mahrez. Il existe une excellente entente entre nous. Le problème n'est pas à leur niveau. Il est venu du président Hannachi. J'estime donc que j'ai fait mon travail convenablement avec les personnes qui m'entourent.» «Les supporters m'ont soutenu» En plus du staff technique, Lang estime qu'il garde d'excellents rapports avec les supporters kabyles. Il dira à ce sujet : «Les supporters de la JSK m'ont toujours soutenu dans ma mission. Je pars avec les honneurs. Ils savent pertinemment que j'ai voulu poursuivre mon aventure à la JSK. Malheureusement, il y a une personne qui en a voulu autrement.» L. A. La succession est ouverte Quelques heures seulement après le limogeage du technicien français Jean-Christian Lang, les responsables du club phare du Djurdjura se sont mis sur plusieurs pistes pour trouver un nouvel entraîneur en chef. Plusieurs noms circulent dont celui de Nasser Sandjak qui n'est pas contre l'idée de revenir à la barre technique kabyle. On parle aussi de Moussa Saïb. Une source proche de l'ancien entraîneur de l'ASO affirme que ce dernier n'attend qu'un signe du président Hannachi pour se manifester. D'autres parlent de Djadaoui qui aurait été sollicité par les responsables du club, mais ce dernier aurait, dit-on encore, décliné l'offre kabyle. Il aurait proposé Korichi à sa place, l'ancien international algérien. On a également cité le nom de Nour Benzekri à côté d'un entraîneur qu'on dit de nationalité yougoslave. A suivre. A. A. Amrouche et Karouf assurent l'intérim Suite au limogeage du technicien Lang, la direction des Canaris a chargé l'entraîneur adjoint Arezki Amrouche ainsi que l'entraîneur des juniors Mourad Karouf d'assurer l'intérim jusqu'à la nomination d'un nouvel entraîneur en chef. Quatre joueurs en solo Au cours de cette séance de reprise, quatre joueurs se sont entraînes en marge du groupe. Il s'agit de Benhocine et Oussalah, blessés tous deux au genou, ainsi que de Lamara, blessé à la clavicule, et Lamhane qui souffre d'un bobo à la cheville. Des soins pour Yahia-Chérif Le milieu Yahia-Chérif s'est contenté de subir des soins hier matin au cabinet du médecin du club Guillou. Le joueur en question devrait patienter quelques jours encore avant d'avoir le feu vert pour réintégrer sa compagnie.