«La qualification est toujours possible, surtout devant un peuple soudanais connu pour sa grande hospitalité» * Quel commentaire faites-vous sur la défaite de notre sélection nationale face à l'Egypte ? C'est une défaite amère sur tous les plans. Le fait de laisser filer une qualification au Mondial dans les toutes dernières secondes est très difficile à digérer. Ça sape le moral, mais ne nous cachons pas la vérité, les conditions dans lesquelles le match s'est joué n'étaient pas favorables. Je crois que nos joueurs ne sont pas habitués à toute cette pression. Je pense aussi qu'on n'a pas montré grand-chose, puisque sur le plan technique, on est passés complètement à côté. Il faut reconnaître que l'adversaire n'était pas un foudre de guerre, et a évolué la peur au ventre, axant son jeu sur les balles arrêtées et les coups francs. On est toujours en course pour ce Mondial, il faut tirer les enseignements nécessaires pour jouer mieux ce mercredi. * Dans un récent entretien que vous nous avez accordé, vous avez déclaré que les conditions seront favorables en Egypte. A notre arrivée, on a constaté tout à fait le contraire… Je vous ai parlé uniquement de la réalité du terrain, et je ne me suis pas trompé, puisque c'est le terrain qui a décidé du sort du match. Certes, j'ai senti la pression des supporters égyptiens, mais à mon avis, il est tout à fait logique de trouver ça. La manière avec laquelle les Egyptiens soutiennent leur sélection nationale est impressionnante, ils n'ont pas arrêté un seul instant de supporter leur équipe, même lorsque leur sélection était en difficulté. Contrairement à ce qui se produit généralement chez nous où le public s'en prend à son équipe. Donc, les Egyptiens ont le droit de soutenir leur sélection. Pour l'incident du bus, croyez-moi, je ne m'attendais pas du tout à cela. * A votre avis, que doit-on faire pour remonter le moral des joueurs ? Il faut absolument motiver les joueurs en les préparant de nouveau à cette rencontre. Il faut leur expliquer que cette contre-performance est due au fait que plusieurs éléments titulaires étaient en manque de compétition dans leurs clubs respectifs et qu'il était difficile pour eux de revenir directement à la compétition. D'ailleurs, on l'a vérifié au cours du match où plusieurs éléments titulaires et ceux qui ont fait leur entrée au cours de jeu n'ont pas eu leur rendement habituel et ont influé négativement sur la prestation de l'équipe. * Qui sont ces éléments ? Pensez-vous que Saïfi devait continuer de jouer au lieu de céder sa place à Ghezzal ? En tout cas, Saïfi a fait ce qu'il fallait. Bien qu'il ait été isolé, il a donné du fil à retordre à la défense égyptienne, contrairement à Ghezzal qui n'a été que l'ombre de lui-même. * Deux joueurs sont suspendus pour le prochain match, Gaouaoui et Lemmouchia ; qu'en pensez-vous ? L'absence de Gaouaoui ne va pas influer, il y a bien Chaouchi sur le banc qui est apte à prendre sa place. Je n'hésiterai pas à dire qu'il est capable de nous conduire au Mondial. Par contre, l'absence de Lemmouchia se fera bien sentir. * Parlons de Lemmouchia. Tout le monde ici au Caire évoque son transfert au Zamalek. Confirmez-vous la nouvelle ? Lemmouchia ne jouera pas pour le Zamalek. En tout cas, je n'ai reçu aucune demande dans ce sens de la part des dirigeants de ce club. Aussi, je ne crois pas que Lemmouchia soit intéressé par le championnat égyptien, notamment sur le plan financier. Je vous surprendrai peut-être en vous disant qu'actuellement, j'ai des joueurs qui sont mieux payés que ceux du Zamalek. A titre d'exemple, je vous cite le cas d'Adiko qui m'a téléphoné et m'a fait part de ses soucis * Allez-vous effectuer le déplacement à Khartoum pour assister au match ? Je ne le pense pas. Je crois que la qualification est toujours possible, surtout devant un peuple soudanais connu pour sa grande hospitalité. Entretien réalisé par Chouaïb K.