«Si la FIFA veut qualifier l'Egypte, qu'elle nous le dise !» C'est un Karim Ziani encore affecté par la défaite et les incidents du Caire que nous avons accroché lundi soir après la séance d'entraînement. Cependant, la présence des milliers de supporters algériens à Khartoum le rassure. A quelques heures seulement du coup d'envoi du match, il se dit prêt à mourir lui et ses coéquipiers sur le terrain pour offrir une qualification à l'Algérie. * Comment est l'état d'esprit de l'équipe, à la veille de ce rendez-vous ? Depuis notre arrivée à Khartoum, toutes les conditions d'une bonne préparation sont réunies. Le groupe a retrouvé ses esprits après le cauchemar que nous avons vécu au Caire. Nous avons trouvé de Soudanais très hospitaliers avec tous les Algériens. Cela me laisse penser que toutes les conditions nous sont favorables pour réaliser un grand match et arracher la qualification. * Comment est l'état de santé des joueurs blessés ? L'état de santé des blessés s'est amélioré. Tous s'entraînent de façon normale et aucun d'eux ne se plaint d'une quelconque douleur. Par conséquent, leur présence pour le match ne fait aucun doute. A mon avis, ils seront tous présents sur le terrain. * Avez-vous des regrets par rapport à cette défaite par 2-0, alors que vous étiez à une minute de la qualification ? Par rapport à tout ce qui s'est passé avant et après le match, je dirai que notre défaite a été peut-être salutaire. Je pense que beaucoup d'Algériens y auraient laissé leur vie. Je ne peux vous décrire ce qui s'est passé et les agressions dont ont été victimes les supporters ainsi que les membres de la délégation algérienne au Caire. Aucun Algérien n'a été lâché, y compris les femmes et les enfants. Malgré cela, la FIFA a décidé de maintenir la date et le lieu du match au Caire sans prendre aucune sanction contre l'Egypte. Ce qui est plus que surprenant. D'ailleurs, le monde entier n'a rien compris. * Vous pensez donc que l'Algérie a été lésée par la FIFA ? Certainement, et puis on ne peut appeler cela autrement. Oui, l'Algérie a été lésée par la FIFA. Personne n'a pensé que la FIFA n'allait prendre aucune sanction contre l'Egypte. Personnellement, je n'ai jamais vu une instance fédérale internationale prendre la décision de maintenir la date d'un match, alors que des joueurs sont agressés à 48 heures du match par des supporters adverses. A moins que la FIFA attendait des décès pour reporter la rencontre. Maintenant, si vraiment la FIFA veut la qualification de l'Egypte, que cela soit dit clairement pour qu'on le sache. * Malgré tout ce qui s'est passé, vous étiez à une minute de la qualification ? Oui en effet, et je crois que si on avait réalisé la qualification, cela aurait été considéré comme un miracle. Figurez-vous que malgré les blessures de certains éléments, nous avons résisté 95 minutes. Il faut savoir que l'équipe a évolué avec des éléments pas totalement rétablis de leurs blessures. Là, je veux parler surtout de Bougherra et Antar Yahia. Je ne vous cache pas que vers la fin du match, je ne pouvais même plus marcher. Je voulais sortir, malheureusement, cela n'était pas possible. Les changements ont été épuisés. * Parlons à présent du match d'aujourd'hui. Comment se présente-t-il pour vous ? Pour être franc, et par rapport à ce qui s'est passé au Caire, je dirai que les choses ont maintenant dépassé le cadre sportif. Le sang des Algériens a coulé, nous devons donc être des hommes sur le terrain et avoir un esprit de soldat appelé à une grande bataille pour arracher la qualification pour le Mondial. D'ailleurs, nous sommes prêts à mourir pour atteindre cet objectif. * Il y aura aussi la présence en force des supporters algériens. C'est un facteur psychologique important, n'est-ce pas ? Tous les joueurs sont heureux de la présence des supporters à Khartoum. C'est très encourageant de jouer devant son public. On verra maintenant ce que vont faire les Egyptiens sans leur grand public. Je ne vous cache pas que nous, joueurs, étions prêts à mettre la main à la poche pour permettre à nos supporters de faire le déplacement. Les Egyptiens doivent comprendre une fois pour toutes que nous sommes un peuple hospitalier et d'une correction exemplaire, mais on ne se laisse jamais faire. Je profite de cette occasion pour remercier le peuple soudanais pour son hospitalité et pour l'accueil qu'il nous a réservé. * Ne craignez-vous pas le manque de récupération pour certains joueurs ? Non, tous les joueurs ont déjà récupéré leurs moyens physiques et sont prêts à relever le défi. Je suis certain que l'équipe d'Algérie présentera un visage différent de celui du Caire où les conditions étaient défavorables pour notre équipe. * Pour l'Egypte, sa victoire par 2 à 0 au Caire peut s'avérer un avantage sur le plan psychologique, non ? Les Egyptiens ne méritaient pas de gagner par un tel score. Ils ont marqué les deux buts dans des conditions qui leur étaient favorables. Sur le premier but, ils nous ont pris à froid. Alors que sur le second, il y avait d'abord une position de hors-jeu et n'oubliez pas que notre défense s'était dégarnie avec la sortie de Halliche et la blessure de Antar Yahia. Entretien réalisé par Redouane B.