«Je laisse le soin au sélectionneur de voir et juger. Le dernier mot lui revient.» * Vous êtes en train de réaliser un saison appréciable avec Naval, mais avant de parler de cela, on aimerait bien revenir un peu en arrière pour évoquer avec vousvotre court passage à l'USMA et les raisons qui ont fait que vous n'ayez pas réussi à vous imposer… Sans problème. Il est vrai que mon passage à l'USMA n'a pas été une réussite en tous points de vue. Les choses ne sont pas allées dans le sens souhaité malgré un début, que je qualifie de réussi. Je me suis fait un petit trou dans le groupe et j'avais même inscrit des buts durant les matches de préparation. J'étais jeune, un peu naïf même. Du coup, il m'étaitdifficile de me faire une place au milieu de toutes ces stars. Je pense qu'à l'époque, le coach n'avait pas assez de toupet pour oser sacrifier un tel ou tel autre. On ne m'avait pas donné ma chance. J'étais pourtant pas mal lors des quelques matches auxquels j'avais pris part. Dès lors, j'avais pris la décision de partir, d'autant plus qu'à l'époque, j'avais reçu quelques propositions de la part de certains clubs belges. * Les autres joueurs vous ont peut-être fait comprendre que vous n'étiez pas le bienvenu ? Pas du tout. Au contraire, mes rapports avec les autres joueurs étaient très bons. J'avais tissé des affinités avec presque tout le monde. Je suis même resté en contact avec certains d'entre eux tels Zemma, Khoulaed, Mekkaoui, Aït Ali, Achiou et Dziri. C'est vrai que question résultats à ce moment-là, ce n'était pas terrible, mais l'ambiance a toujours été très bonne au sein du groupe. Je n'ai jamais eu de problème avec personne. Je me suis seulement plaint qu'on ne m'ait pas donné ma chance. * Aujourd'hui, regrettez-vous cette expérience ? Jamais ! Ça a été un plaisir et un honneur d'avoir porté les couleurs de l'un des plus grands clubs du pays. J'ai passé à l'USMA des moments que je n'oublierai pas de sitôt. C'était une expérience enrichissante, humainement parlant. J'ai connu des hommes là-bas. J'ai beaucoup appris aux côtés des Dziri, Achiou et surtout Bourahli qui, à mon avis, a plus que de beaux restes ! Ça m'a permis aussi de découvrir un peu plus mon pays. * Vous nous disiez tout à l'heure que vous avez reçu des offres de certains clubs belges et pourtant vous avez fini par signer dans un club de CFA (quatrième division française, ndlr)… Les contacts n'ont pas abouti pour des raisons que j'ignore encore aujourd'hui. J'étais resté six mois sans jouer, ce qui avait fait du coup que l'urgence était devenue pressante pour moi à l'époque de trouver un club preneur. J'étais resté six mois sur le carreau, ça été très dur. Ainsi, dès qu'Ajaccio s'est manifesté au mercato, j'ai dit ok. Pour moi, ce n'était qu'un tremplin. J'y suis resté six mois. C'était enrichissant, sportivement parlant. J'avais marqué 9 buts en 13 matches. Guingamp s'était alors manifesté. J'y suis allé. Je me suis entraîné avec le groupe pro. Il était même question que je signe un contrat, mais l'indisponibilité du président Frédéric Thiriez qui occupe aussi le poste de président de la Ligue française de football m'avait poussé à aller voir ailleurs. Je ne voulais pas patienter longtemps, sachant qu'il était occupé à négocier les droits TV des matches de Ligue 1. C'est ainsi que je me suis engagé avec Naval. * Vous attendiez-vous à un tel succès à Naval ? J'avais plein d'ambitions, c'est certain. Je suis arrivé à Naval avec beaucoup de frustrations. J'avais beaucoup galéré. J'avais beaucoup à prouver. Je n'avais pensé qu'à ça. Qu'à faire mon bout de chemin et prendre ma revanche sur le sort qui ne m'avait pas gâté. Dieu merci, ça commence à se préciser. * Vos débuts furent fracassants avec cette victoire que vous avez offerte à votre équipe lors de votre premier match ? En effet. Le club ne marchait pas fort à ce moment-là. On était derniers au classement avec un point en trois matches. Ce jour-là, on jouait Martimo. Le coach m'avait retenu pour la première fois sur la feuille de match. Il m'a incorporé après 20' de jeu seulement. J'avais égalisé et marqué le but de la victoire dans les arrêts de jeu. C'était magique ! Je ne pouvais pas espérer meilleurs débuts. * Vous êtes aujourd'hui troisième meilleur buteur du championnat portugais juste derrière l'Argentin Saviola ; cela représente quoi pour vous ? Que du bonheur ! C'est toujours gratifiant de figurer dans le top-3 des meilleurs buteurs du championnat. J'en suis d'autant plus fier que je joue dans un club modeste qui lutte pour son maintien, contrairement à Saviola ou Cardoso qui jouent dans les plus grands clubs du pays. C'est vrai que ça procure une fierté. * Quels sont vos projets ? Continuer sur cette lancée, déjà. Après, l'EN reste l'objectif suprême. * Pensez-vous mériter une place au sein de l'attaque des Verts aux côtés d'éléments comme Ghezzal et Saïfi ? Je n'ai pas envie de me comparer à eux. Ça, c'est un principe. Chaque joueur a ses propres caractéristiques. Je laisse le soin au sélectionneur de voir et juger. Le dernier mot lui revient. Entretien réalisé par Chouaïb K.