Chebira : «Je ne méritais pas d'être expulsé» Les Blidéens n'arrivent toujours pas à sortir de la mauvaise passe dans laquelle ils se sont enlisés, il y a de cela plusieurs semaines. Le nul concédé samedi passé contre la JSK est une contre-performance de plus qui vient compliquer la place peu enviable de l'USMB au classement. C'est plein d'espoir que les camarades de Ghalem ont abordé la rencontre pour provoquer le déclic tant attendu. Leur objectif était de gagner afin de sortir de la zone rouge. Celui ci est donc ajourné, au grand dam des supporters qui étaient absents et cela pour cause de huis clos. Les joueurs de Blida, et cela non sans s'être vaillamment défendus, ont donc été contraints au partage des points face à une équipe de la JSK, somme toute prenable. Ils se sont pourtant bien battus… Les Blidéens ont dû encaisser un but de Yahia Cherif totalement contre le cours du jeu. Paradoxalement, et comme c'est souvent le cas en football, c'est quand elle a été piquée au vif que la formation de la Mitidja s'est créée ses plus belles occasions. Celles-ci seront toutes annihilées par le portier kabyle qui fut suppléé à deux reprises par ses montants. Les défenseurs de la JSK feront bonne garde et réussiront à préserver leur petit acquis jusqu'au coup de sifflet final. L'équipe de Blida se retrouve ainsi en position de premier relégable et la remontée de la pente s'annonce des plus ardues. Du pain sur la planche attend donc coach blidéen. Il doit au plus vite réapprendre à ses poulains à gagner des matchs et leur inculquer cet esprit combatif qu'ils ont perdu, car ils sont en total manque de confiance. Les joueurs de Blida doivent retrousser leurs manches pour se sortir de cette situation des plus inquiétantes. Mouassa doit s'atteler à requinquer une équipe qui n'arrive pas à conserver une organisation tactique durant quatre-vingt-dix minutes, et qui est incapable de multiplier des offensives construites. Le coach blideen doit totalement métamorphoser un football qui est, il faut l'avouer, un peu n'importe quoi. Le diagnostic est sans appel, le mal dont souffre la formation de Blida est profond et il ne sera éradiqué qu'après l'administration d'une thérapie de choc. S. B. ----------------- Chebira : «Je ne méritais pas d'être expulsé» Beaucoup de déception était perceptible dans les propos du défenseur latéral, Chebira. Il nous parle de son expulsion qu'il juge injuste et du match nul concédé par son équipe face à la JSK. * Ce nul face à la JSK, le considérez-vous comme un mauvais résultat ? C'est certain. Il était facile pour ceux qui étaient au stade de constater que nous avons réalisé une belle prestation, surtout en seconde période. Nous avons réussi à exercer un pressing dans le camp adverse qui aurait pu être payant avec un peu plus de réussite. A deux reprises, nous avons touché les poteaux et nous avons même marqué un but qui nous a été refusé. Nous n'avons pas commis beaucoup d'erreurs et nous avons payé cash l'une d'elles. * Cela veut-il dire que cette équipe de la JSK ne vous était pas supérieure ? Je ne sais pas si c'est à cause du huis clos ou pour une autre raison, mais aucune des deux équipes n'a joué sur sa vraie valeur. La JSK a tout simplement eu plus de réussite que nous, c'est tout. Ce nul n'est pas équitable et nous méritions largement de gagner. * On vous a vu très déçu après votre expulsion. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est une décision injuste. Je ne méritais aucun des deux cartons jaunes. Si c'était le cas, l'arbitre aurait dû exclure au moins deux joueurs de la JSK qui ont commis des fautes à répétition et plus graves que les miennes. * Ceux qui étaient au stade s'accordent à dire que vous avez effectué une belle deuxième mi- temps. Qu'en pensez-vous ? C'est surtout que nous voulions gagner ce match. Il nous fallait impérativement aller de l'avant et tenter de marquer d'autres buts. Notre tâche s'est trouvée compliquée par le fait que nos adversaires se sont repliés en defense. Avec un peu de chance, une victoire étaient largement à notre portée. * Vous restez sur une mauvaise série qui vous a coûté des places au classement. Est-ce inquiétant ? Bien sûr, puisque nous nous retrouvons en position de premier relégable. Même si l'ambiance à l'entraînement est excellente et que les séances ne sont plus une corvée comme elles l'étaient auparavant, tout le monde est conscient qu'il est urgent de se ressaisir. * Ce que veulent vos supporters c'est que vous gagnez des matchs. Le leur promettez-vous ? Il est certain que cette mauvaise série de résultats va prendre fin très bientôt. Il est vrai que nous avons perdu beaucoup de points, mais le championnat est encore long et nous allons, c'est certain, nous ressaisir. Il y a un nouvel état d'esprit dans l'équipe, et ceci aura des répercussions sur notre rendement. Entretien réalisé par Slimane Baghdali Autopsie d'un échec Toujours à la recherche de l'équipe type Un rapide coup d'œil sur les statistiques, en ce qui concerne le temps de jeu de chacun des éléments qui ont porté le maillot de l'USMB cette saison, permet de comprendre aisément qu'aucun des deux techniciens qui se sont relayés à la barre technique de l'équipe n'a réussi à dégager une équipe type. Celle ci aurait, avec la multiplication des matchs, gagné en cohésion, car c'est surtout cela qui a manqué à cette équipe de l'USMB. Un véritable «laboratoire» que cet effectif blidéen qui, sur les vingt-huit joueurs qu'il compte, vingt-et-un ont été utilisés. Au grand jamais la même équipe n'a été alignée deux fois consécutivement. Mis à part les inamovibles Ghalem, Chebira et Zemmouchi, tous les autres éléments étaient en permanence sur un siège éjectable dès le moment qu'ils étaient titularisés. En tâtonnant pour composer le onze rentrant, les deux entraîneurs ont fait jouer des éléments en total manque de confiance, car persuadés que dès le prochain match ils retrouveraient le banc des remplaçants. Une ligne-avant discrète La principale cause du mauvais classement de l'équipe de Blida est le petit nombre de buts inscrit. Sur quinze matchs joués, les joueurs de la ville des Roses n'ont réussi à trouver le chemin des filets qu'à neuf reprises. Avec une moyenne de 0,59 buts par match, la ligne d'attaque de Blida est de loin l'une des plus muettes du championnat. Ce qui est aussi très significatif, c'est qu'un joueur ait marqué plus de la moitie des réalisations .Il s'agit de Djemaoune qui en est à cinq buts à son compteur. Les autres, soit-disant baroudeurs de l'équipe, sont restés muets. A voir le temps de jeu des meilleurs buteurs de l'équipe et le manque total d'inefficacité des autres attaquants, on ne peut que dire que, manifestement, l'USMB ne dispose pas d'attaquants percutants. Ce constat a été fait par Mouassa qui va sûrement axer le recrutement, lors du prochain mercato, sur le compartiment offensif. La défense peut mieux faire Si l'USMB occupe l'une des dernières places du classement, il serait injuste d'incriminer son compartiment défensif. En effet, ce dernier n'a eu à aller chercher le cuir au fond des filets qu'à quatorze reprises sur quinze matchs joués. Cela fait une moyenne de 0,86 but par match ce qui classe la défense blideenne dans le ventre mou du tableau. Chebira, et à un degré moindre Zemmouchi, sont les joueurs qui ont été le plus utilisés dans ce compartiment. Il est utile de signaler les magnifiques prestations de Ghalem qui, à lui seul, a sauvé son équipe à plusieurs reprises. Pour aborder dans les meilleures conditions la cruciale phase retour, Mouassa compte donner un peu plus d'assurance aux trois compartiments de son équipe. Une faillite tactique ? Le meilleur passeur blideen, Guessoum, a joué huit matchs et il a, disons, été malchanceux car souvent blessé. L'ex-joueur d'El Harrach ne réussira, malgré des prestations somme toutes correctes, que trois passes décisives. Trop peu pour celui qui avait à être le dépositaire du jeu de son équipe. La question est de savoir s'il avait vraiment les moyens, et surtout la liberté d'action, pour faire mieux et ainsi permettre aux attaquants d'être plus prolifiques. Le Portugais Fernandez, qui a coaché l'équipe lors des trois premières journées de championnat, a invariablement opté pour une zone intermédiaire à deux récupérateurs et un animateur. Ce dernier se trouvait, la plupart du temps, trop seul pour entreprendre et amorcer des offensives . Les deux attaquants se trouvaient ainsi privés de bons ballons et contraints de se battre pour aller en récupérer dans les pieds de l'adversaire. Les entraîneurs pouvaient plaider le manque de joueurs d'expérience pour assurer certains rôles, mais aurait-il fallu, pour cela, recruter intelligent lors de l'intersaison. S. B.