Selon les chiffres de la Sonelgaz, le niveau des créances détenues sur les clients de la Compagnie nationale d'électricité, s'élevait à fin juin 2010 à quelque 43 milliards de DA. Une somme gigantesque qui en plus du préjudice précité, prive la Sonelgaz d'au moins sept autres milliards de DA, qui lui échappent chaque année au titre de la TVA . Cette dernière n'étant pas restituée par l'administration des impôts, à la Compagnie publique. Conséquence, la Sonelgaz manque actuellement de ressources propres, alors qu'elle s'apprête à s'engager dans un programme effréné d'investissement, indispensable à son développement. Ainsi, selon M.Bouterfa, PDG de la Compagnie publique, la Sonelgaz devrait investir pas moins de 3,3 milliards de dollars (241 milliards de DA) en 2010, malgré ses difficultés. Un investissement très proche de celui consenti en 2009 (240 milliards de DA). Selon le responsable, ce programme d'investissement dont le but est le développement de la production et de la distribution de l'électricité et du gaz, sera assuré à hauteur de 70% (166,8 milliards de DA) par les crédits bancaires, à 20,7% (50 milliards de DA) par l'Etat et à 9 % par les clients. Un montage plus ou moins adapté à sa situation financière. L'Etat met la main à la poche Afin de lui permettre de mener à bien son programme de développement, l'Etat a décidé de procéder à l'assainissement de la Sonelgaz. Le Trésor s'engage ainsi à prendre en charge le découvert bancaire de la Compagnie nationale d'électricité à hauteur de 200 milliards de DA jusqu'au mois de mars 2010. Ses investissements seront par ailleurs financés par le Trésor sur 20 ans. Néanmoins, selon M.Bouterfa, ces mesures, bien qu'importantes, prises par l'Etat pour assainir le groupe, ne couvriraient que le financement de quelques projets du holding pour l'année 2010, mais "ne ressouderaient pas son problème de financement, à moyen et long termes". Surtout que l'échéance fixée par l'Etat à 2020 pour le différé de payement, ne sera pas facile à respecter. C'est à cet effet, qu'une rencontre est prévue en septembre entre le Holding et le ministère des Finances pour discuter du traitement de cette dette. L'augmentation des tarifs pourrait par ailleurs constituer une solution pour la Compagnie publique. La distribution d'électricité malmenée par les problèmes du foncier La difficulté d'accès au foncier pour réaliser de nouveaux postes de distribution, serait la principale cause des coupures d'électricité provoquée un peu partout dans les régions algériennes en ce moment. "L'accès au foncier pour construire de nouveaux postes de distribution est devenu un véritable parcours du combattant" pour les sociétés de distribution, selon le PDG de la Sonelgaz. "La distribution ne pourra être remise en ordre, que si tout l'environnement joue le jeu, le problème de l'alimentation en électricité n'est pas le seul fait des sociétés de la distribution, car l'espace n'appartient pas à ces sociétés, mais aux collectivités locales", a-t-il soutenu à ce sujet. Les oppositions de tiers contre les droits de passage des lignes électriques, retarderaient également la concrétisation des projets de renforcement de la distribution d'électricité. Conséquence directe de l'accumulation de ses problèmes, les coupures d'électricité touchent quotidiennement quelque 1.000 à 3.000 foyers. Une situation plus que désagréable en cette de période de jeûne et de chaleur. De l'éolien et du photovoltaïque d'ici 2020 En proie à d'importantes difficultés dans la distribution d'électricité, Sonelgaz qui procède actuellement à des délestages dans plusieurs régions du pays, touchant quelque 3000 foyers quotidiennement au passage, a décidé de diversifier davantage ses sources de production d'énergie. Pour continuer à fournir ses 6 millions de clients, repartis sur tout le territoire national, et dont la consommation ne cesse d'augmenter depuis quelques années (6% d'augmentation), la Compagnie nationale d'électricité, se lancera bientôt dans la production de l'Energie solaire et éolienne. Selon M. Bouterfa, le PDG, son entreprise ambitionne de produire au moins 10MW d'énergie solaire d'ici 2013, et jusqu'à 50 MW, une année plus tard. Pour arriver à ses fins, l'investissement qui sera engagé est gigantesque. M.Bouterfa parle de 465 milliards de DA d'ici 2020, pour installer une capacité de production de 375 MW en photovoltaïque et en éolien. Ces capacités serviront non seulement à couvrir les besoins nationaux, mais permettront également à Sonelgaz d'exporter de l'énergie, ce qui n'est pas possible pour le moment. En effet, les ventes d'électricité à l'étranger doivent au moins assurer un prix international de la rente gaz ce qui n'est pas le cas actuellement.